Chapitre 11 : Le minimoys

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Elle ne saisissait strictement rien. C'était pourtant clair !

Le son du piano était un cri de désespoir. Cette mélodie lui serrait le cœur, le compositeur devait avoir le cœur brisé en mille morceaux en l'écrivant.

- Djany je te jure que je n'entends strictement rien.

- C'est parce qu'il ne faut pas que tu entendes maman ! s'insurgea-t-elle. Il faut que tu écoutes !

- Je ne comprends pas ce que tu arrives à comprendre à travers cette mélodie ma chérie mais ça ne m'étonne pas, tu as toujours eu la musique dans les veines. Tu savais que quand tu étais bébé tu pleurais si je ne te mettais pas du rap ou de la pop avant de dormir.

Djany éclata de rire. L'histoire de sa mère était bien trop tiré par les cheveux pour être vraie.

- Ne ris pas Djany, c'est la vérité. Écouter de la musique est aussi naturelle pour toi que de respirer. Tu comprends la musique, je trouve ça très beau.

- Mais maman ! Je te dis que tout le monde peut comprendre ça. Tu vas finir par me faire croire que je suis exceptionnelle, dit-elle en faisant la moue.

- Tu l'es pour moi, tu es ma mélodie ! répondit-elle en souriant.

La sonnerie de la porte d'entrée retentit et Djany ouvrit les yeux.

Elle aurait préféré faire un cauchemar plutôt que de rêver de ce moment.

Emmitouflée dans sa couverture, elle se leva lentement de son lit et s'assit sur la première marche des escaliers.

Elle se laissa glisser jusqu'en bas.

Les fesses quelque peu endolorie, elle ouvrit la porte d'entrée.

Antho se trouvait sur le pas de sa porte. Qui cela aurait bien pu être d'autre ?

Il la toisa de la tête aux pieds avant d'éclater de rire.

- J'ai vraiment bien fait de m'inquiéter pour toi Nyny, t'as vraiment pas l'air en forme, dit-il en entrant.

S'inquiéter ? Il n'en avait pourtant pas l'air, il venait de se moquer d'elle. Au moins il n'avait pas perdu son sens de l'humour.

- Ça fait une semaine que t'es pas venue en cours. Qu'est-ce qu'il t'arrive ? Je suis pas venu avant parce que je me suis dis que t'avais besoin de rester un peu seule. Je t'ai assez laissé respirer maintenant, dis moi ce que t'as, déclara-t-il en se laissant choir sur l'un des canapés du salon.

- J'avais mal aux mains après avoir frappé ces mecs la semaine dernière. Je pouvais à peine bouger les doigts. Je me me suis dit que ça ne servirait à rien d'aller en cours mais depuis hier ça va mieux. Je reviendrais demain.

- Tant mieux ! soupira-t-il. Tu commençais à me manquer Nyny. Ah d'ailleurs, je t'ai rapporté tous les cours que t'as loupé.

- Merci beaucoup. Je t'offre quelque chose à manger ? J'ai commandé une pizza toute à l'heure.

- Malheureusement je viens de manger. Une prochaine fois peut-être ? Je dois y aller !

Djany le regarda se lever, ses yeux froids et fatigués le fixait avec attention.

- T'es bien pressé, où tu vas ?

- J'ai un date si ça t'intéresse vraiment ! répondit-il.

- Si elle s'appelle Julie casse lui la gueule pour moi.

- Non, c'est pas elle, désolé ! Je passerais te voir demain. Je te raconterai comment ça c'est passé et essaie de ne pas te faire agresser d'ici là !

Lonely with my headphoneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant