Chapitre 15 : La morte vivante

43 1 0
                                    

Djany enroula ses spaghettis autour de sa fourchette sans grand intérêt.

Elle n'avait plus vraiment faim.

Si Antho avait la possibilité d'être heureux avec une fille, cela lui convenait mais devoir arrêter de lui parler après tout ça...

Alors qu'elle lui avait accordé sa confiance, qu'il avait rendu son quotidien moins morose, qu'il s'inquiétait à chaque fois pour elle...

Arrêter de lui parler après tout ça lui semblait vraiment mal venu mais surtout terriblement ingrat.

Cependant si Inès pouvait le rendre heureux et combler le vide que ses parents avaient laissé derrière eux, c'était peut-être la meilleure chose à faire.

Si elle était capable de l'aider à ne plus éviter de rentrer chez lui peut-être qu'il fallait mieux que Djany s'éloigne.

Aussi joyeux qu'il paraissait, elle lisait dans ses yeux qu'il était déchiré par la mort de ses parents.

Elle l'avait senti dans son étreinte après son agression, dans sa voix résignée quand il parlait de la vie avec sa sœur, dans son regard à la sortie du cimetière.

Il avait besoin de se reconstruire.

Si Inès disait bien la vérité, elle était bien celle qu'il lui fallait.

- Hé ho ! La Terre appelle Djany, fit Jordan en agitant sa main devant ses yeux.

Elle retrouva ses esprits et l'interrogea du regard.

- Ça fait cinq fois que je t'appelle. Tu te sens bien ?

- Pas vraiment, répondit-elle en évitant le regard d'Antho. J'ai pas très faim et je suis un peu fatiguée, j'vais monter me coucher, dit-elle en se levant.

Elle gagna sa chambre rapidement et s'enfouit tout aussi vite sous sa couverture.

Elle se recroquevilla sur elle même et tenta de ne pas penser à tout ce que lui avait dit Inès quand on frappa à sa porte.

Antho passa sa tête par l'entrebâillement de la porte et afficha un sourire compatissant.

- T'as l'air épuisé comme si on t'avait mit deux balles dans les jambes.

Djany le fixa sans mot dire.

Dans d'autres circonstances elle aurait sûrement ri à cette blague mais ce soir le cœur n'y était pas vraiment.

Il entra dans sa chambre et referma la porte derrière lui avant de s'asseoir sur le sol, adossé au lit, dos à Djany.

- Dis moi que t'es pas comme ça à cause de Julie s'il te plaît.

- J'aurai préféré que ce soit le cas.

- Tu veux en parler ? demanda-t-il.

- Antho, la fille avec qui tu flirt en ce moment, c'est Inès ?

- T'as définitivement des dons de voyance Nyny ! Ouais, c'est bien elle. Pourquoi ?

Lonely with my headphoneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant