Lonely with my headphone

Chapitre 8 : Une parcelle de bonheur

Djany tomba à la renverse et manqua de se cogner la tête.

Elle ouvrit les yeux et n'arriva pas à savoir si sa vision lui jouait des tours ou si c'était vraiment réel.

Elle espérait de tout cœur que cela ne soit pas de nouveau une hallucination.

- Mon bébé tu m'as tellement manqué !

Djany se pinça la jambe mais rien ne se produisit, c'était belle et bien vrai.

Elle la serra dans ses bras de toutes ses forces et son cœur devint en un instant plus léger.

- Je suis tellement heureuse de te voir. Tu m'as tellement manqué Rayanna !

Djany eut le plus grand mal à contrôler le tremblement de sa voix.

Ça faisait si longtemps qu'elle n'avait pas vu sa meilleure amie qu'elle avait l'impression de la découvrir à nouveau.

- Tu vas me faire pleurer ! s'exclama-t-elle la mine réjouie.

Rayanna se releva et aida son amie à faire de même.

- Tu te plains même pas du fait que je t'appelle mon bébé ? Tu dois vraiment être très contente de me voir.

- Te parler au téléphone et te voir en vrai c'est pas la même chose. Ça fait deux ans que je t'ai pas vu, bien sûr que j'suis contente !

Djany la serra dans ses bras avec toute l'affection qu'elle lui portait.

Être seule était un plaisir quotidien mais retrouver quelqu'un qu'on aime était un plaisir sans nom.

Combien de fois Djany avait-elle rêvé de revoir sa meilleure amie ?

Rayanna vivait tout au sud du pays alors que Djany vivait au pôle opposé.

Se voir n'avait rien de simple.

Il aura donc fallu deux ans pour qu'elle se retrouve.

- Mais enfaite, qu'est-ce que tu fais là ? demanda Djany en relâchant son étreinte.

- Mon père avait quelque chose à faire dans le coin. Alors je lui ai demandé si je pouvais venir pour te rendre visite pendant tout le temps où il serait occupé.

- Toi qui a toujours des idées idiotes, pour une fois t'as assuré !

- Pardon ? J'ai toujours des bonnes idées ! s'insurgea-t-elle. Ne prends pas ton cas pour une généralité imbécile.

- Alors toi, si je t'attrape ! s'écria Djany en se mettant à la poursuite de Rayanna qui avait déjà filé. Dès qu'on arrive chez moi je te fais bouffer du piment !

- Pourquoi t'as du piment chez toi Djany ? C'est encore pour tes problèmes de constipation ?

Djany éclata de rire.

Retrouver sa meilleure amie avait un goût de liberté. Tout comme rire de bon cœur était libérateur.

Rayanna ne resterait que quelques heures mais Djany sentait que ces heures s'avèreraient précieuses pour elle.

+++

Rayanna se roula par terre, les bras autour du ventre.

Elle ne pouvait s'arrêter de rire et Djany aussi ne pouvait cesser de rigoler.

- Il t'a vraiment dit « Tu es mon étincelle » ? s'esclaffa Rayanna. C'est trop mignon mais putain d'où il sort cette phrase ?

- J'ai eu la même réaction que toi ! répondit Djany en se retenant d'éclater de rire à nouveau.

Rayanna se releva avec le plus grand mal et s'assit à côté de sa meilleure amie.

- J'arrive pas à croire que tu plaises à un mec.

Djany recracha l'eau qu'elle venait d'avaler.

- Que je quoi à un quoi ? balbutia-t-elle.

- Même quand on avait quatorze ans tu esquivais les mecs à qui tu plaisais, rappela-t-elle avec un grand sourire aux lèvres.

- J'esquivais rien du tout ! Je savais même pas que je plaisais à quelqu'un ! Et puis calme toi, Antho ne s'intéresse pas à moi du tout. 

Rayanna passa son bras par dessus les épaules de Djany et arbora un grand sourire.

- T'es tellement mignonne mon bébé ! T'étais incapable de remarquer que tu plaisais à certains mecs en troisième et tu penses être capable de dire si oui ou non Antho s'intéresse à toi ?

- Il ne s'intéresse pas à moi tout simplement parce que c'est Julie qui l'intéresse ! déclara Djany avec fierté contente de pouvoir clouer le bec de son amie.

- Sérieusement ? Pourtant c'est toi qui m'a dit qu'il s'était disputé avec elle donc...la voie est libre !

Djany afficha une grimace de dégoût. Elle aimait Rayanna de tout son cœur mais elle exécrait plus que tout sa propension à la voir en couple avec le premier garçon qui l'a regardait.

- Écoute, tu sais très bien qu'après ton départ à toi et à Jordan j'ai pas essayé de me faire des amis. Je ne suis pas spécialement sociable de base, je préfère m'isoler. Ça me permet d'être tranquille et de ne blesser personne. J'aimerais que Antho me laisse tranquille parce que je n'ai pas trop envie de le blesser sans le faire exprès...

- Ça c'est clair que ça pourrait arriver. Ça fait des années que t'as plus de contact avec personne à part Jordan et moi. Ça m'étonne même que tu saches t'exprimer en société sans insulter les gens.

Djany soupira et se retint de lui tirer les cheveux ou tout simplement de lui tirer la langue.

- Ouais, comme tu l'as dit, y'a des chances que je le blesse sans le faire exprès mais il a pas l'air de vouloir me laisser seule et puis...

- Tu commences à t'habituer à sa présence ? s'empressa-t-elle d'ajouter.

- Non pas vraiment, c'est plutôt que...j'aime bien sa présence, c'est différent...après trois ans à rester seule, j'avoue que c'est pas désagréable de...

- Je le savais ! s'exclama Rayanna en bondissant du fauteuil. Vos enfants seront magnifiques !

Elle se mit à courir partout autour du salon en scandant « Djany est amoureuse ! ».

Ses cheveux bouclés s'agitaient en tout sens et Djany se retenait de ne pas se jeter sur elle pour la faire taire avec.

Même si Rayanna adorait l'embêter, Djany était heureuse d'avoir pu la voir spécialement aujourd'hui alors qu'elle lui manquait tant.

Si seulement elle pouvait retourner en arrière et changer les choses ! Tout aurait été bien différent.