Chapitre 5 : L'étincelle

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- Dis moi que tu fais exprès d'être bête. Tu viens de me dire que tu viens de te faire agresser. Je pense que le livre n'est pas si important que ça.

- C'est ton amour pour le genre humain qui te rend inquiet ou...?

- Non, la coupa-t-il. C'est de savoir que j'étais proche et que j'aurais pu t'aider si j'avais su. Ça aurait pu très mal finir. Ça

- T'en fais pas, je sais me défendre et...encore désolé pour ton livre, s'excusa Djany la tête bourdonnante.

Se faire agresser et perdre un objet qu'on lui avait prêté. Cette soirée n'avait vraiment rien de réjouissante.

- Puisque je te dis que je m'en fous de ce livre, marmonna Antho.

Mais Djany ne l'entendait plus. Un brouillard épaississait sa vue et ses oreilles bourdonnaient.

Elle luttait pour ne pas s'évanouir mais ses jambes se dérobèrent sous elle.

Pourquoi maintenant ?

Pourquoi devait-elle se sentir aussi mal maintenant ?

- Djany ! l'appela Antho visiblement inquiet.

- Ça va t'en fais pas, dit-elle en essayant de se relever mais elle ne parvenait pas à rester debout.

Ses pieds se soulevèrent de terre. Antho la portait sur son dos.

- Dis moi où est-ce que tu vis, je te ramène chez toi.

La vision flou et l'ouïe trouble Djany s'entendit donnait son adresse.

Elle ne parvenait plus à suivre le fil de ce que lui disait Antho.

Djany espérait vraiment qu'elle se réveillerait dans son lit et pas ailleurs, elle espérait qu'elle pouvait lui faire confiance.

+++

Le soleil se levait à peine baignant la ville des ses rayons rouges orangées et colorant le ciel en rose et violet.

Tout le monde se levait pourtant Djany elle avait envie de se recoucher.

Elle avait un mal de tête incroyable.

Le manque de sommeil et d'alimentation ne faisait pas un bon mélange surtout si l'on additionnait un effort physique considérable avec.

Elle ne pensait vraiment pas s'évanouir après tous ces événements mais heureusement elle avait pu faire confiance à Antho.

Il l'avait bel et bien déposée chez elle.

Elle pouvait donc lui faire confiance et cela lui faisait un bien fou.

Bien évidemment elle ne comptait pas se reposer sur lui ou lui demandait de l'aide si elle en avait besoin mais savoir qu'elle pouvait lui accorder sa confiance la réconfortait.

+++

S'isoler était bien plus facile que de chercher à socialiser avec les autres.

En étant en contact avec les humains on risquait d'être blessé, de souffrir, de pleurer encore et encore.

Djany avait ressenti tout ça beaucoup trop de fois. Rester seule lui faisait un bien fou.

Elle ne souffrait plus et ne blessait plus personne. Elle se portait bien et les gens autour d'elle ne risquaient pas de mourir prématurément.

Rester seule était la meilleure solution d'autant plus qu'elle n'était pas vraiment seule. Il y avait son casque, toujours avec elle, toujours sur ses oreilles. Tant qu'il était là, elle survivrait.

Djany ouvrit lentement les yeux. Elle s'était encore endormie pendant la pause.

Elle scruta les alentours mais aucun signe d'Antho.

Elle soupira longuement, elle aurait aimé le remercier pour hier.

- Tu cherches qui ?

Djany sursauta en entendant cette voix.

Antho quand à lui la regardait les sourcils froncés.

- Me dis pas que t'as eu peur ?

- Oui, beaucoup même, répondit-elle le cœur battant encore à toute allure. La prochaine fois annonce toi, j'ai frôlé la crise cardiaque.

- Désolé, m'en veux pas mais c'était plutôt drôle.

Djany le regarda comme si elle apercevait le plus grand mystère qu'abritait ce monde.

- Merci beaucoup pour hier...J'veux dire, merci de m'avoir ramené chez moi, parvint-elle à dire non sans mal.

Comme c'était difficile de parler avec quelqu'un tellement d'années après s'être abstenu.

- C'est rien, je suis content d'avoir pu t'aider.

- Tu dois être le seul dans le lycée à bien vouloir m'aider ou s'approcher de moi, ricana Djany en se grattant l'arrière de la tête. J'arrive vraiment pas à te faire fuir hein ?

Antho planta son regard obscur dans le sien et arbora une expression des plus sérieuses.

- Je devrais te le dire autrement, ta présence est bien plus que « rafraîchissante » pour moi. Je pense que je vient de trouver mon étincelle au milieu des ténèbres.

Djany éclata de rire.

- C'était tellement mignon ! Mais ne me dis pas que c'est comme ça que tu séduis les filles d'habitude ? C'est un peu trop...

La sonnerie retentit à ce moment-là ne laissant pas le temps à Djany de finir sa phrase.

- Alors la misanthrope. Tu redoutes plus que Julie te fasse chier parce que je te parle.

- Non plus vraiment. Et puis ce serait mal venu que j'arrête de te parler, dit-elle en lui souriant. Je te dois un livre.

À ces mots, elle remit son casque sur ses oreilles et se dirigea vers sa salle de cours.

Djany ne pouvait pas se lier d'amitié avec Antho, elle craignait beaucoup trop qu'il meurt ou soit blessé par sa faute.

Mais elle pouvait lui faire confiance et ça, c'était le plus important.

Lonely with my headphoneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant