Djany resta stoïque, le regard rivé sur Julie.
Cette fille était bien plus terrifiante qu'elle n'en avait l'air. Elle savait des choses que personne ne connaissait sur elle.
Hormis Jordan, personne ne savait qu'elle avait failli tuer Enzo, même Rayanna n'était pas au courant. Djany lui avait fait croire qu'elle l'avait simplement vengée.
Alors comment Julie pouvait être au courant de cela ? De la même manière, comment pouvait-elle savoir que Djany avait failli tuer l'assassin de sa mère ?
Plus elle y pensait et plus elle sentait les réponses à ses questions s'évaporer.
Julie n'avait pas pu rentrer en contact avec l'assassin et sa famille. Ils n'habitaient même plus dans le même pays, alors comment ?
- Je...je ne sais pas comment tu peux savoir ça mais...oublie, balbutia-t-elle.
- Oublier ? ricana Julie. Allons Djany, tu mérites le mal qui t'arrives et je vais véritablement faire de ta vie un enfer, acheva-t-elle en arborant un sourire resplendissant.
Elle lui tourna le dos et s'éloigna tandis que Djany sentit le ciel lui tombait sur la tête.
Kevin avait bien raison, beaucoup de gens lui en voulaient et quelque chose lui faisait penser que ce n'était que le début.
+++
- Arrête immédiatement de me regarder comme tu le fais, dit-elle en corrigeant la copie d'Antho.
- Je te regarde comment d'après toi ? demanda-t-il d'un ton amusé.
Djany releva la tête et jeta un coup d'œil à Antho.
Elle se recentra immédiatement sur l'analyse de document qu'elle corrigeait.
- Tu me regardes comme si tu voulais faire de moi ton dîner.
- C'est hilarant Nyny, ironisa-t-il.
- Je ne plaisante pas. Ce regard est censé être réservé à ta copine et je ne suis pas ta copine, conclut-elle en lui rendant sa copie.
- Ça ne saurait tarder, répondit-il avec un sourire enjôleur.
- Jamais, tu es beaucoup trop...trop Antho !
- Je ne sais pas vraiment comment le prendre, marmonna-t-il visiblement vexé.
Djany se recouvrit de sa couette et ferma les yeux. Elle tendit sa main à Antho qui la lui serra en retour.
- Ça ne doit pas être facile de dormir par terre, constata-t-elle. Tu ne veux vraiment pas dormir dans une chambre ?
- Tes cauchemars reprendraient Nyny.
Djany se frotta les yeux de sa main libre en se demandant si ce qu'elle allait proposer était une bonne idée.
- Dors dans mon lit si tu veux, tant que tu ne ronfles pas, ça ne me dérange pas.
- Après plus d'une semaine à dormir par terre j'ai l'autorisation de dormir dans le même lit que toi ? Le mariage c'est pour quand ? dit-il en riant.
- Je te préviens, rigole encore et je te laisse dormir sur le sol.
- Allez, t'énerves pas Nyny !
Il se glissa dans son lit et Djany rouvrit les yeux.
Voir Antho si près d'elle, la main dans la sienne la rassurait énormément. Elle avait l'impression qu'elle ne ferait plus jamais de cauchemars en restant ainsi.
- Arrête de me regarder comme ça, je ne suis pas ton copain, souffla Antho avec un grand sourire.
Djany lui tira la langue avant de tenter de l'étouffer avec un coussin.
+++
Une chose était sûre. Le soleil était déjà levé alors qu'aujourd'hui se profilait une longue journée d'hiver.
Djany et Antho avaient assurément raté leur premier cours de la journée.
Cette absence n'échapperait d'ailleurs sûrement pas à Julie ou même à Inès.
- Je suis foutue, se dit-elle pour elle même.
Lentement, elle se redressa et s'assit sur son lit.
Elle se frotta les yeux durant de longues secondes avant de prendre la bouteille d'eau à son chevet.
Au même moment, Antho se redressa et descendit du lit.
Ce simple geste fit cracher Djany. Elle avait failli s'étouffer en le regardant.
Elle toussa sans pouvoir s'arrêter.
- Pourquoi est-ce que tu es nu ! s'exclama Djany d'une voix enrouée.
- Nu ? ricana-t-il. J'ai uniquement enlevé mon teeshirt parce que j'avais trop chaud cette nuit.
Djany se leva et s'approcha de lui, d'un geste méfiant, elle toucha ses abdominaux de son index.
- Quel horreur ! C'est quoi ces trucs là ? On dirait une maladie. Non ! On dirait une brioche !
Antho soupira avant de lui caresser la tête.
- Je pensais que c'était la meilleure partie de mon corps mais tu viens de me faire perdre toute crédibilité en parlant de brioche.
- Me dis pas que c'est censé être...sexy ?
Djany partit d'un long fou rire, elle dut se tenir le ventre pour ne pas défaillir.
- Honnêtement Antho, la première fois que je t'ai vu. Je ne pensais pas que tu étais si drôle.
- Effectivement, cet adjectif me convient bien même si beau, incroyable, loyal, généreux, altruiste auraient pu également convenir. D'ailleurs, je pourrais dire la même chose de toi.
- De moi ? s'étonna-t-elle.
- Oui, tu avais l'air très hautaine et colérique la première fois que je t'ai vu.
- Moi hautaine et colérique ?
- Oui et tu l'es toujours d'ailleurs, dit-il en lui tirant la langue.
- Cours.
Antho ne se fit pas prier et alla de ce pas s'enfermer dans la salle de bain.
C'était donc l'impression qu'elle donnait aux autres ? Celle d'une fille hautaine et colérique ?
Ce n'était pas plus mal, être vue ainsi l'évitait de devoir être sociable et cordiale.
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Lonely with my headphone
Teen FictionLa musique ? C'est pour moi le seul moyen de me tenir en vie. La seule chose qui m'empêche de défaillir. C'est mon pilier, mon soutien émotionnel, mon bouclier face au monde. Si on me l'enlève, on m'ôte la vie de la même manière. Alors m'enleve...