Timide mais terrible

chapitre 29

Sa question se retournait dans ma tête elle faisait même des saltos dans mon crâne.
Est-ce que je savais exactement ce que c'était déjà ? Fin je veux dire est ce que je me rappelle assez de ce que c'est pour pouvoir le dire. La seule fidélité était il y a un peu plus de deux ans, et la dernière fois que Lia m'en a parlé s'est revenu à la surface alors que je croyais l'avoir définitivement oubliée.

- Eh oh tu m'écoute ?

- 'Scuse j'étais perdu dans mes pensées.

- Si la question te fait réfléchir à ce point je pense que la réponse est au minimum que ça te ferait chier de la perdre. Non ?

Elle a sûrement raison putain, je reprends un whiskey mais cette fois un triple. Je le bois à nouveau cul-sec.

- Bon arrêtons de parler de moi un peu. Qu'est ce qu'il s'est passé pour toi ? Je lui demande.

- Tous les deux on s'est rencontrés grâce à des potes en communs, rien de bien fou hein. Et puis on était les seuls à pas avoir de copains alors on a commencé à se parler puis au fil du temps on a commencé à bien s'aimer. On allait au cinéma ensemble, on faisait plein de trucs ensemble. On a été à Disneyland. Et puis ça peut paraître cliché mais quand on est arrivés devant le château de la belle aux bois dormants il m'a embrassée et depuis ce moment on était ensemble. Mais en rentrant il a commencé à me cacher de plus en plus de trucs, j'avais de moins confiance en lui. Et là il vient de me quitter parce que, soi-disant, qu'on allait pas ensemble, on avait pas les mêmes points de vue sur les choses, d'ailleurs c'est débile, je veux dire, t'es pas obligé de toujours être d'accord avec ton partenaire. Et il m'a aussi dit qu'il voyait pas un avenir avec moi.

D'un côté il a peut-être dit la vérité mais, d'un autre côté si il lui cachait de plus en plus de choses et qu'il lui a dit par message ça colle pas tant que ça.

- Tu l'aimais.

C'est la seule chose que je lui demande car honnêtement je sais pas trop quoi lui dire d'autre. J'ai jamais été doué pour réconforter les gens.

- Je sais pas si c'est le terme que j'emploierai. J'étais très attachée, je l'aimais beaucoup mais je sais pas si je l'aimais réellement. En fait j'étais tellement bien avec lui que je me suis jamais posée la question.

- Je comprends que la question ne t'est jamais venue à l'esprit, je suis dans le même cas que toi.
Tu devrais aller le voir pour en parler avec lui.

Je suis déjà à six vertes de double whiskey et deux verres de triple alors qu'elle n'en est qu'à deux. Et je crois que j'ai l'esprit bien embrouillé.

- Tu sais, quand j'étais petite, mon papa m'emmenait toujours au même endroit le mercredi après-midi après l'école, tu veux qu'on y aille ?

Il est 23h30 donc le bar allait bientôt fermer alors autant de barrer.

- Ouais, vas-y je paye.

On sort. On marche. On fait que ça. Et j'ai l'impression que c'est le trajet le plus long de ma vie. Un truc me vient à l'esprit, on a parlé pas loin de trois heures et je connais toujours pas son prénom. Mais je sais même pas si j'ai envie de le savoir. Demain matin je l'aurais déjà oubliée.
On arrive enfin devant un bâtiment, super laid, complètement recouvert de tags du genre " nique ta mère" " fdp". Elle m'emmène sur le côté et il y a une porte en métal. Elle sort un porte-clefs avec 48000 clefs dessus. La porte s'ouvre, la lumière s'allume et je découvre un putain de truc. Il y a des instruments partout. Des guitares, des violons, des basses, des batteries il y a même un micro d'enregistrement.

- Pourquoi ton père t'emmenait ici ?

- Il était muscien et c'était gratuit de faire de la musique ici, il venait s'entraîner, on avait pas les moyens de s'acheter les instruments. Il voulait vivre de sa passion mais ma mère voulait pas donc il est partit depuis je l'ai jamais revu. Mais j'aime la musique c'est ma plus grande et plus belle passion. Et toi ?

- Moi j'aime la musique, c'est aussi ma passion mais il y a aussi la photo.

- Et tu fais de la musique, je veux dire, tu pratiques un instrument ?

- Quand j'étais petit je faisais de la batterie mais j'ai arrêté.

- Et tu crois que tu saurais encore en jouer, beau gosse ?

Je la regarde et la seule fille à qui je pense c'est Lia. Et je me dis que j'ai rien à faire ici, que je ferais mieux de partir. L'alcool m'a sûrement remis les idées en place plus qu'elle ne les a éparpillées. Pourquoi j'ai commencé à lui parler ? Faut que je me casse et vite.
Je cours jusqu'à la porte, et cours pendant encore un bon quart d'heure. Cette fille peut me détester, une personne de plus ou de moins, ça ne change rien. Et puis à part mon histoire avec Lia elle ne connaît rien de moi, la seule fois où je pourrais la revoir c'est dans la rue et j'espère de tout mon cœur que cela n'arrivera jamais.
À bout de souffle je m'arrête sur un banc. Je veux voir Lia, mais je ne sais pas où elle habite, le seul moyen de le savoir est d'envoyer un message à sa sœur. Malheureusement j'ai explosé son téléphone. J'appelle donc Theo avec aucune envie de lui parler.

- Alias ? T'es où ?

- Passe moi Louis s'il te plaît.

Il n'attend même pas mon s'il te plaît qu'il me la passe.

- Oui Alias ?

- Tu peux me donner l'adresse de ta sœur s'il te plaît ?

- Je te promets Alias tu lui fais le moindre mal je t'arracherai les yeux. Je te l'envoie par message.

Je raccroche, quelques secondes plus tard je reçois l'adresse. Je la rentre dans Google maps et me dirige enfin vers son appartement.

Au bout de une demie heure de marche je suis devant son immeuble. Quelqu'un entre avant moi et j'en profite pour entrer en même temps. Je monde les escaliers une par une. Je prends mon temps, j'ai encore le temps de faire demi tour.
Puis le temps de réfléchir je suis déjà devant sa porte.
Et pour la première fois de ma vie, j'ai une boule de stress au ventre.
Je toque à la porte avec une faible énergie causée par le stress.
Cela met quelques minutes mais j'entends une clef tourner dans la serrure. J'ai tellement mal au ventre que j'ai l'impression que j'ai vomir.
Une Lia fatiguée et endormie se tient devant moi, elle est juste en tee shirt et sous-vêtements.