Chapitre 13

2.2K 254 12
                                    

Six lunes que Cherazade avait prit la route entouré de garde en armé et accompagné de sa très chère mère Yamina. En parlant de cette dernière je me mis à penser à ce sentiment de danger que je ressentais vis à vis d’elle, pourquoi la mère du cheikh et de la futur reine du maghreb était aussi froide?
Pour moi il y avait comme une énergie négative qu’elle dégageait, je n’aimais pas rester en sa présence lorsque j’étais au service de Cherazade, heureusement pour moi elle avait décidé d’accompagner sa fille au palais, l’endroit dans lequel jadis j’avais travaillé, j’étais née pour servir les rois et reines  légitimes du palais.

Depuis le départ de la soeur du cheikh, j’étais retourné au service du dirigeant de la ville de Jannah, je restais sur mes gardes car Sérafina pouvait me causer des problèmes, je me mis même à regretter le départ de la fille  de Yamina.Il faut dire que depuis que je l’avais aidé, elle me mangeait dans la main et je le sentais que si un problème allait se produire à mon niveau elle prendrait mon partie.

-Mama chanson!

Mon fils me sortit de mes pensées, il portait toujours sa burqa blanche, il était tout content de rester avec moi, habituellement c’est la nuit que je le faisais se promener car je craignais qu’on ne le réprimande. Fils d’une servante, les lois étaient drastiques concernant les enfants de sa caste. Si un de nos enfants , nous les pauvres travailleur du cheikh Aziz se promenait dans sa belle et grande demeure , c’est dix coup de fouet que recevrais l’enfant en punition tandis que les parents le triple. Et dire qu’au départ, lorsque j’étais entrée pour la première fois dans la ville lorsque j’avais vu les enfants jouer à l’extérieur j’avais cru que cette ville était un paradis pour les polisson mais ma bulle avait vite éclater quelques jours plus tard.
Une femme travaillant pour un homme chargé de la protection du cheikh avait été fouetté car son fils était allé jouer avec l’enfant du soldat malgré l'interdiction concernant les enfants qui ne viennent pas de la même caste. Le pire dans cette histoire c’est que l’enfant avait tellement reçu des coups de fouet qu’il avait  été infecté et par la suite il en était mort.

Ce soir là, même si je n’en parle pas à mon Zakhir j’avais eu si mal que j’avais collé mon bébé pendant que lui dormait.Depuis ça, mon fils ne sortait que la nuit lorsque tout le monde dormait, ça me permettait aussi de faire du repérage par rapport aux gardes situés de part et autres des lieux stratégiques permettant d’entrer et de sortir de la ville; je me demandais toujours pourquoi le dirigeant de Jannah avait donné cet ordre.

Aziz était un cheikh  très solitaire, je ne le voyais que peu, il était soit dans son bureau tardivement la nuit, soit à l’extérieur de ses terres, je sentais qu’il préparait quelque chose mais je ne savais pas ce qu’il préparait et contre qui même si j’avais une vague idée. Il est vrai que les bruits de couloirs m’ont permis d’apprendre plein de chose sur cette famille. Comme sur le fait qu’ Omar, le père de Cherazade et d’Aziz avait une maîtresse qui habitait apparemment à Jannah, Warda, la grand-mère du Cheikh Aziz détestait sa belle fille Yamina.

-Mama chanson! insista Zakhir d’un ton triste

Zakhir se trouvait à la cuisine, aujourd’hui était un jour spécial, le personnel se trouvait au coeur même de la ville afin d’arranger le buffet, tous les habitants de la ville étaient conviés tandis que nous les employés du seigneur Aziz devions faire le service et nos enfants devaient rester dans l’ombre. Il est dure de voir cette lumière de joie disparaître dans le regard de ton enfant lorsqu’il entends et voit de par sa fenêtre des être comme eux jouer et s’amuser alors que eux n’ont pas le droit, ils ne comprennent pas pourquoi ils sont obligés de rester dans l’ombre.

Comment dire à un enfant que même si l’autre lui ressemble que jamais ils ne pourront être amis car notre monde qui est le même nous sépare dû à nos castes sociales. Le père de Zakhir n’était pas destiné à être mon époux et pourtant, il m’avait aimé  au premier regard du moins c’est ce qu’il m’avait fait ressentir et par la suite j’avais pû être traité comme une des leurs.

….

Olélé ! Olélé ! Moliba makasi

Olélé ! Olélé ! Moliba makasi

Luka luka

Mboka na yé

Mboka na yé

Mboka mboka Kasaï

Eeo ee eeo Benguéla aya

Eeo ee eeo Benguéla aya

Benguéla aya Oya oya

Yakara a Oya oya

Konguidja a Oya oya

Je me mis à chanter une berceuse pour mon fils , ce dernier ne cessait de me dire de sa petite voix mais aussi à sa façon de continuer. Nous étions tous deux dans notre bulle, j’avais ce petit moment de complicité avec mon Zakhir, on était comme au village de Man’Bonza, lui et moi étions si paisible là-bas , j’avais des bouffées de nostalgie qui se mit à assaillir ton mon être. Je me sentais dans ce lieu libre, en paix avec moi même, mon petit prince pouvait jouer et vivre sa petite enfance sans se soucier de rien alors qu’ici tous deux devions faire attention car un faux pas et tout était terminé.

clap clap clap

Quelqu’un m'applaudit, en me retournant je vis Zouhir l’amoureux secret de Sérafina, il était posté à l’embrasure de la porte, mon dieu j’espère qu’il n’allait pas dénoncer mon fils. Ce dernier se trouvait à ce moment précis sur mes cuisses, il s’était comme figé face à l’arrivé de cet inconnu, il faut dire que tous les jours je lui expliquait les choses, en lui disant que si on était découvert, maman allait être séparé de lui à vie et jamais on ne se reverrai. Jamais je ne pourrai lui dire que la mort allait sans doute être notre châtiment à lui comme moi.

-Je te cherchais partout Zahira!dit le serviteur du père du cheikh d’une voix suave.

👑Le Seigneur  de la Guerre Et Elle 👑Tome  1  Et 2(Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant