Chapitre 21

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Zakhir avait ce regard innocent face aux événements, l'enfant ne prenait pas conscience de ce climat dans lequel ils étaient. Le fils de Zahira et de Zair avait perdu ce sentiment de crainte, il dormait  à présent dans un lit, un endroit chaleureux avec sa mère, il buvait son lait sans crainte et se sentait de mieux en mieux contrairement à sa mère.

Zakhir avait comme effacé de sa mémoire  les moments les plus tristes de la vie tandis que sa  mère avait du mal. Zahira était toujours sur le quivive, la méfiance  était devenu une seconde nature. Elle n'avait confiance qu'en elle même et se méfiait de cet usurpateur et tous les autres rebelles qui l' entouraient.

La jeune mère ne pouvait dormir sur ses deux oreilles tout en sachant que  la guerre n'était pas fini à moins que le roi Mohammed abdique.

Mais allait il le faire un jour ? Cet homme avait du sang sur les mains et pourtant la douce sawanaise avait l'impression qu'il s'en fichait.

De toute évidence ce roi n'allait pas céder sa place à Jafaar le véritable roi du Maghreb, ce vaste  royaume était pour la belle marocaine le cadet de ses soucis.
La seule chose qu'elle souhaitait c'était de retrouver ses parents puis de partir du Maghreb, se venger n'était plus dans ses priorités depuis qu'elle avait sentit de coup de fouet frapper son dos.  Chaque jour elle avait gardé cette souffrance en priant Dieu de ne pas la laisser quitter cette terre car Zakhir n'avait plus qu'elle au monde.

Cette souffrance l'avait marqué à jamais, mais aussi ses émotions qui avaient peu à peu envahit tout son âme, la jeune femme s'était juré, si elle surmonte  cette douleur alors elle partirai avec son fils afin de découvrir le pays de ses aïeux.

-Mama Faim!

Zakhir avait sauté sur le lit dans lequel se trouvait sa mère, il n'avait pas attendu que celle ci retire le vêtement pour lui donner le sain. Le petit était tellement habitué qu'il retira lui même les manches courtes de sa mère et tira sur la robe afin d'accéder à la poitrine de sa mère.

-Tu es de plus en plus gourmand mon coeur.

Zahira esquissa un sourire face à l'attitude  de son fils puis regarda le visage de ce dernier. Le petit chenapan  avait retiré la burqa afin de pouvoir boire en toute tranquillité.

En regardant son fils, la douce sawanaise prit conscience que ce dernier était définitivement le portrait craché de son père, qu'elle avait eu du mal à  le séparer du cousin du faux seigneur de la guerre ce qui lui fit prendre conscience que son fils allait s'habituer à un étranger tandis que son père n'était plus en vie.

De plus, quand Zakhir  grandira et qu'il demandera pour Zair, la douce marocaine avait déjà  préparé dans sa tête un discours digne d'un commandant à ses soldats face à une bataille imminente. Son seul combat sera de vivre après cette guerre, à ce jour elle ne faisait que survivre et essayait de se remonter le moral.

Comme à son habitude, le fils de Zahira s'endormit pendant qu'il  prit son lait. La belle sawanaise le contemple avec tendresse, elle vit que la bouche de son fils était entre ouvert, il avait les yeux clos et semblait être dans un sommeil profond.

Zahira décida donc de retirer son fils de sa poitrine puis se leva en direction d'un espèce de coussin à terre. Pensive, la jeune femme pensait à tout ce qu'elle aurait écrit à son époux si elle savait le faire.

Zair,

La première fois que je t'ai vu, j'ai cru que tu venais au fin fond de mon esprit, tu étais un fantasme qui n'était pas censé se réaliser, une illusion, un souhait impossible.
Noir,  crépu , ronde et de surcroît pauvre. Je suis née forte heureusement sans les chaînes, esclave je ne faisais pas partie de leur catégorie comme ces européens  et pourtant j'étais comme eux, enchaînés à des idéologies. À force d'être critiqué pour ce que je suis, j'ai souhaiter un jour devenir une autre, être moins foncé afin que les hommes ayant les mêmes descendants que les miens me regardent, être moins ronde afin de faire partie d'une norme, avoir des cheveux moins crépu dans le but d'être plus belle selon les critères de la  gente masculine. Toi tu m'as regardé et je ne sais pas si dès le premier instant tu as ressentis comme une foudre envahir tout ton être, je n'ai vu que toi mais jamais je n'aurai pensé devenir ta femme .
La guerre nous à séparer puis la mort t'a abordé comme une nouvelle amante prête à tout pour te garder. Le temps est devenu mon ennemi, tandis que le passé reste et restera pour moi un ami car à cette époque tu étais en vie et respirait le même air que moi. Si je pouvais t'écrire je t'aurai raconté ces événements qui m'ont fait grandir face à ce nouveau  monde dans lequel tu n'appartiens plus.Mes regrets me rongent comme des chiens se délectant de leur os.Je n'ai pas eu le temps de t'aimer encore plus que je devais, tu n'as pas eu le temps de le connaître, notre fils, celui que j'aime pour nous deux, notre Zakhir.
Adieu, ce mot je ne pourrai te le dire car pour moi tout ceci n'est qu'un simple au revoir. Un jour ou l'autre, moi aussi je fermerais les yeux et je partirai te rejoindre qu'importe le lieu où tu es.

Zahira se mit à pleurer silencieusement face à ce discours silencieux en hommage à son amour, le seul et l'unique.Quoi qu'il se passera, la jeune femme ne comptait plus chercher l'amour, la seul recherche qu'elle effectue sera celle de retrouver sa famille afin de fuir le Maghreb et tourner une page sur cette partie de sa vie.

Amour, souffrance et douleur étaient les trois mots caractérisant tout ce qu'elle avait vécu. Mais le Bonheur n'était pour elle plus dans ce pays oppressant.

👑Le Seigneur  de la Guerre Et Elle 👑Tome  1  Et 2(Terminée)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant