Esa : "J'ai envie qu'elle soit là pour me protéger"

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_ Personne ! T'as rêvé , tu n'étais plus tout à fait ici de toute façon.
_ Pourquoi, j'étais comme il y a des siècles en arrière c'est ça ?

Son visage change quelques secondes de couleur et je souris. Elle a raison, jouer avec elle me plait bien. Et puis son regard s'évade à nouveau à la fenêtre :
_ Et toi alors , t'as pas répondu à ma question ?
_ Et si j'en ai pas envie ?
Elle se penche vers moi , et murmure à mon oreille :
_ Je crois bien que t'as pas trop le choix. Je crois bien que je suis la seule qui puisse t'aider.  Parce que si vraiment je te parle de trucs comme de siècles en arrière,il se peut que je crois aux choses étranges qui t'arrive.  
_ Ça suffit ! Arrête la voiture, je sors d'ici !
Elle recule et se cale dans son siège en plissant les yeux vers l'horizon :
_ Comme tu voudras. Stan, faites ce qu'elle demande s'il vous plaît.

**

Quand je sors , de l'herbe , seulement de l'herbe à perte de vue. Je tourne sur moi-même :
_ On est où ? On a roulé combien de temps ? !
_ Tu as voulu descendre , tu penses pouvoir te débrouiller sans moi, alors va !

La voiture démarre alors en trombe dans un nuage de poussière:
_ Eh merde ! Mais c'est une blague ?!

Je compose son numéro en tapant énergiquement sur le clavier :
_ Si tu crois que.....

Et puis elle décroche beaucoup plus vite que je ne le pensais et je devine le sourire qui se cache derrière son écran :
_  Tu vois,  j'avais raison, tu ne peux déjà plus te passer de moi.
_ Ah bon , et bien laisse-moi te dire que tu....
Je raccroche en criant :
_ ...vas aller te faire voir !

J'avance , serrant ma veste en jean contre moi. Alors que je commence à peine à marcher quelques pas ,le froid s'empare de moi.
Et après peut-être un ou deux kilomètre, le ciel se fait de plus en plus menaçant au loin devant moi.
_ Je n'aime pas ça... je n'aime vraiment pas ça.

D'abord mon menton sous mon col, je lève ma tête progressivement et marche de plus en plus lentement. Des nuages que je ne connais que trop bien; je sais ce qu'ils annoncent parce qu'elles m'ont toujours fascinées, malgré les dégâts qu'elles peuvent provoquer.
Je n'ai jamais osé aller en chasser mais mon coeur se met à accélérer quand je me dis que cette fois-ci , je vais être au premier plan pour y assister.
Je fixe mon téléphone , et suis obligée de l'avouer. J'ai envie qu'elle soit là pour me protéger. Je me résigne à appuyer sur l'écran quand je sursaute et manque de le faire tomber.

L'Horloger... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant