Esa : Parce qu'en cette seconde, je n'aurais le droit qu'à un seul essai.

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Comme je m'y attendais, prochaine tornade et prochaine destination.
Je baisse mon masque sur mes yeux, et observe la distance entre ce toit où je viens d'atterrir et le suivant. Un sourire avant de sauter, je connais forcément les lieux, puisque j'y ai habité il y a des centaines d'années.
Et puis je descend sur le marché, scrutant le moindre des passants. Je me dis que Calista pourrait probablement être vêtue comme moi.Quelques rues plus loin, je marche sans hésiter vers ce lieu où je sais que je vais récupérer ce dont je risque bien d'avoir besoin.
Et puis juste avant d'entrer chez le marchand, quelqu'un sort de l'atelier, le plaque contre moi me laissant le temps de le rattraper avant qu'il ne tombe.
Je me retourne, j'aurais juré que c'était Altheia, mais elle a déjà disparu comme si elle n'était jamais apparue.
Pourtant il est bien là, entre mes doigts, un arc tout neuf en bois. La réplique exacte de ce que Calista convoite.De simples flèches, mais représentant tellement. Je ferme les yeux et me rappelle ce soir avec Altheia, la clé, la confiance en soi.
Et puis sans m'en rendre compte, ils sont de plus en plus nombreux autour de moi.
Avec leurs masques eux aussi, ils semblent suivre chacun de mes pas.
_ Tu pensais être seule ? Combien crois tu que tu as d'Horloger à accompagner ? Chacun est formé grâce à toi, et sait pourquoi il est là. Va, Esa , et ne doute jamais de ce que tu es et des valeurs que tu défends. Le Temps est une des choses les plus précieuses et les plus belles quand on comprend ce qu'il est réellement. Va, et montre-le à Calista.

La mère de Kairy change de ruelle, et d'autres Horlogers se dispersent. Ils sont là, veillant sur moi, comme je dois veiller à ce que qu'aucun d'eux ne viennent pas à disparaître.
Je lève la tête et souris, en réalité ils sont sur les toits des maisons, des trois temples, de la bibliothèque et de chaque bâtiment que je longe.
Je sais où  trouver Calista, je sais que je n'aurais pas qu'elle à affronter mais pour la première fois je comprends qu'enfin de compte il suffit de croire en moi pour les voir.
Ils font partis de moi, et sont là pour couvrir mes arrières. Accepter ce qui a pu se passer, accepter ces blessures qui font de moi cette fille un peu rafistolée mais finalement celle qui en cet instant est plus que déterminée à prouver que chacune de ces cicatrices a une raison d'exister et un pouvoir insoupçonné.

Il est là, immense, à quelques ruelles devant moi, et je grimpe sur le dernier toit où je serais en sûreté pour évaluer comment je vais m'y prendre.
Première chose à toucher, je tire sur la corde de mon arc, mes doigts ne trembleront pas et ma flèche arrivera exactement là où je voudrais. Parce qu'en cette seconde, je n'aurais droit qu' à un seul essai.

L'Horloger... Où les histoires vivent. Découvrez maintenant