Ésa :.. rien ne veux remonter pour être plus clair et m'expliquer.

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_ Où est-ce qu'on est ?
Je ne sais même plus pourquoi je pose des questions auxquelles visiblement Elina ne répondra pas.
Un sourire se dessine sur ses lèvres et je me dis que peut-être, cette fois elle se décidera à me révéler quelque chose.
Au lieu de ça, l'hélico se met à pencher dangereusement et elle rit de me voir chercher quelque chose à quoi m'agripper.
_ Alors on a le mal de l'air ?
Je serre les dents et moi aussi impose le silence à ses questions. Mais en quelques secondes, j'ecarquille les yeux sur le paysage qui apparaît devant nous. Une forêt de pins à perte de vue, des rochers, et de l'eau. De l'eau d'un bleu sombre et profond, le reflet de mon âme tourmentée, et dont j'ai la sensation que rien ne veut remonter pour être plus clair et m'expliquer.
Et alors qu'Elina descend palier par palier, je retiens mon souffle.
_ Qu'est-ce que tu fais ?! Ce ponton en bois ne supportera jamais le poids de... Elina? Bon sang tu vas dire quelque chose à la fin ?!
_ Laisse-moi me concentrer si tu veux pas te noyer ! C'est plus clair comme ça ? Ça se joue au milimetre près et certains se sont déjà ratés alors tais-toi !
Mon sang quitte chaque partie de mon corps, et Elina éclate de rire devant mon visage livide. L'hélico entame une boucle avant de se poser sur le terrain quelques mètres avant le ponton.

_ A-ha ha, très drôle.
Mes jambes tremblent et je n'en mène pas large alors qu'Elina marche comme à son habitude, sachant parfaitement où elle va. Comme un chemin cent fois répété.
_ Tu as déjà fait ce circuit n'est-ce pas ? Tu as déjà emmené quelqu'un là où on va ?
Elle se fige, quelques seconde, puis reprend sa marche, alors je soupire :
_ Oh, je sais même pas pourquoi je continue à te parler. Ils ont dû me confier à l'Horloger la plus butée.

J'attends qu'elle réagisse, au lieu de ça, elle se penche au dessus de deux scooters des mers et me tend un gilet de sauvetage.
_ C'est une blague, c'est quoi le prochain truc ? Un saut en parachute ?
Je n'aime pas beaucoup son sourire en coin :
_ C'est une plaisanterie ?! Allez ça suffit, on arrête les conneries.

Comme une enfant contrariée, mon gilet finit au sol et j'enfonce mes pieds sur le terrain humide ne sachant même pas où je pourrais bien aller.
_ Vas-y, si tu veux croiser un ours, c'est la saison, c'est tout ce que tu trouveras ici.
_ C'est bon, les blagues à deux balles j'en ai ras le bol et...
Elle lace doucement son gilet comme sachant pertinemment que je chercherai à la suivre :
_ Mmm, tu diras ça à celui qui a laissé son empreinte à tes pieds alors.

Je mets quelques secondes avant de regarder pour la défier comme si elle pensait m'avoir. Pourtant quand mes yeux croisent une trace quatre fois plus grosse que mon pied je ne peux pas m'empêcher de déglutir.
_ Oui ben de toute façon je crois que j'ai pas le choix hein.
J'enfile le gilet à contre cœur, quand Elina s'approche comme pour s'assurer qu'il est bien fermé.
_ Je te rassure, au fond de moi, ça ne m'amuse pas non plus. Il n'y a pas que toi dont celle qu'elle aime pourrait être en danger. Si tu veux la revoir, il va falloir te battre contre bien plus de chose qu'un simple saut. Parce qu'avec un parachute, crois-moi, en comparaison de ce que tu vas devoir affronter, tu auras beaucoup moins de risque de tomber.

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