Seconde Partie : Ésa

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Parce que j'aime trop mes protégées pour les laisser...

_ Tu va me manquer tu sais...
Pauline me sourit, essayant de retenir ses larmes.
_ Ah non, on a dit qu'on ne pleurait pas.
_ Tu es sûre que tu dois aller là-bas ? Tu vas être toute seule en plus et...
_ Oui, je t'ai déjà expliqué. Même si je ne peux pas te donner plus de  détails. Et non je ne serais pas vraiment seule.

Pauline fronce les sourcils :
_ Quoi ? Mais.. Oh et puis laisse tombé, je ne suis pas sûre de vouloir savoir. En tout cas, je ne sais pas qui est cette Kairy mais tu as bien changé.

 Pauline pose tendrement sa main sur mon bras comme on console un enfant :
_ Esa, tu te rends compte du chemin que tu as parcouru. Il suffit de te regarder, tu es beaucoup plus sûre de toi avec cet air déterminé. Mais au delà de ça, tu paraîs moins torturée, plus posée. Je ne sais pas, comme si le temps s'était mis à accélérer pour t'apporter la sagesse qu'on acquiert après bien des années.

Je souris, si elle savait tout ce qui m'est arrivée. Alors je l'entoure de mes bras :
_ Tu as bien raison, c'est pour ça, t'inquiètes pas pour moi.
_ Si, parce que malgré tout ça, je sais que cette part de fragilité est toujours là. Et quelque chose me dit qu'elle a à voir avec cette fille, je me trompe ?

J'attrape ma valise :
_ Allez je dois embarquer.
Elle ne dit rien parce qu'elle sait ce que le changement de sujet vaut comme réponse.

Un pied sur le tarmac, je rabats ma capuche, bien décidée à faire ce qu'il faudra pour la retrouver.
L'air soufflé par les moteurs semblent me murmurer qu'il y aura encore pas mal de tornades à affronter.

Je m'assieds, un regard autour de moi, plusieurs sourires entendus, ils sont là, prêt à me suivre pour éclaircir tout ça. Alors je boucle ma ceinture et elle arrive, commençant par mettre son seul sac dans le compartiment en hauteur.
Cheveux courts presque rasés, et forcément tatouée, elle s'assoit sans rien dire.
Je retiens ma respiration et quand l'avion se met à démarrer, elle boucle elle aussi sa ceinture et prononce ces mots comme un signe de reconnaissance, mais surtout comme celui d'un pacte scellé.
_ Je sais où elle est. Mais vous n'êtes pas la seule à la chercher. Je vais devoir rester à vos côtés pour m'assurer que tout se passe comme prévu.
Et puis elle se tourne vers moi, me tendant la main, un large sourire remplaçant ce visage glacé avec sur son bras cette montre à gousset tatouée. Sur sa clavicule un autre que je n'arrive pas à distinguer.
_ Désolée, je ne me suis pas présentée : Elina, Horloger.

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