Version relue et améliorée
Ce qui me pousse à réagir ainsi, ce n'est pas ma haine envers lui, il ne m'a rien fait... Mais c'est ma haine envers moi–même et toutes ces émotions que je n'arrive pas à contenir. Depuis le début de notre conversation je cherche le mot qu'il va dire qui va me donner une bonne raison de lui reprocher quelque chose. Et c'est tombé sur ce putain de surnom. Je n'ai pas envie qu'il m'appelle comme ça, parce que c'est comme ça que me surnommait ma mère, quand j'étais enfant. Et je n'ai pas envie de me souvenir de ça. Ma mère m'a abandonnée, elle n'a rien fait pour moi et me rappeler ça me fait souvenir à quel point j'ai été impuissante et vulnérable. Je la déteste tout autant que je déteste mon père et ce surnom est tout ce qui me raccroche à eux. Donc je n'en veux pas, je le déteste autant que je les hais. Je crois que je n'ai pas encore assez confiance en Carter pour comprendre que ça n'a rien à voir... J'ai cette confiance là uniquement en Jérôme, et seulement depuis peu...
Je regarde l'homme qui se tient assis en face de moi... Je sais qu'il ne fera jamais le premier pas en se levant et en venant s'asseoir à côté de moi, donc, c'est avec un léger soupir que je me relève pour aller m'excuser :
– Pardon d'avoir réagi comme ça, ce n'était pas voulu... je murmure la tête baissée en m'asseyant à côté de lui.
Il soupire et je relève la tête pour le regarder dans les yeux :
– C'était plus fort que moi, je ne sais pas ce qu'il m'a prit...
Il ne répond toujours pas alors je poursuis, d'une voix plus assurée qu'au début :
– J'avais besoin de me défouler sur quelqu'un, et c'est tombé sur toi...
Je souris en prononçant ses mots, essayant de mettre un peu de légèreté dans l'air.
– J'espère bien que c'est la dernière fois que tu te défoules sur moi, répond Carter avec un petit sourire en coin.
– Pourquoi est–ce qu'il faut toujours que tout parte en n'importe quoi avec moi ?
– Je crois que c'est à cause de ton caractère très merdique... répond–t–il innocemment.
– Tu m'énerves déjà ! Je ronchonne en croisant les bras contre ma poitrine.
– Moi ? Je t'énerve ? S'écrit–il comme choqué.
– Entre nous deux, il n'y en a pas un pour rattraper l'autre... je soupire à nouveau calme et détendue.
– Comment on fait pour se supporter mutuellement alors ?
– Je ne sais pas bien... je soupire, le regard perdu vers le banc d'en face.
– On y va ? Demande–t–il en se relevant, t'as entraînement à onze heures ma grande je te rappelle !
J'acquiesce en me relevant à mon tour et nous quittons la place ombragée pour les rues baignées de soleil.
– Carter ? Je lui demande quand nous arrivons devant ma voiture, tu veux conduire ?
– Si je te la casse tu me fais quoi ?
– Je ne préfère pas te répondre, ce serait trop long à expliquer, je réponds avec un sourire malicieux.
– Tu voudrais que je conduise ?
– Ouais !
– D'accord !
Je lui tends mes clefs et monte du côté passager avec un grand sourire.
– On y va ? Demandé–je complètement excitée.
– Détends toi un peu, ma conduite n'a rien d'exceptionnelle !
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Adrénaline
RomansaJe me considère comme ayant eu deux vies ; l'enfance, et l'âge adulte. Quand j'ai débuté ma nouvelle vie, j'ai tout fait pour me libérer de l'emprise qu'avait sur moi la première. J'ai tout quitté, je suis partie. Quand j'ai débuté ma nouvelle vie...