CHAPITRE 13

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Version relue et améliorée 

Je n'entends que les cris de la foule, le vrombissement de nos moteurs, les battements exagérés de mon cœur. Tout mélangé dans un brouhaha assez peu harmonieux. Je rentre dans ma voiture et rabat mon casque sur ma tête, m'isolant du bruit qui m'assaille. Carter n'est pas là, je ne sais pas ce qu'il fait, je n'ai pas envie de conduire. Je ne me sens pas bien, j'ai peur de faire une bêtise, je ne suis pas assez concentrée. Je branche mon micro, m'attache puis attend. J'ai envie de pleurer, je ne sais même pas pourquoi, je suis trop stressée, en plus il n'est pas là. Mon cœur bat beaucoup trop vite, je tremble tellement que j'ai du mal à tenir mon volant. Heureusement que je porte un casque intégral qui m'évite d'avoir à croiser le regard de la foule.

– Noémie, détends toi, me souffle Jérôme depuis le poste de contrôle.

– Je n'y arrive pas putain, lâché–je entre mes dents.

– Mais qu'est–ce que tu as ? Tu ne fais jamais ça d'habitude ? S'inquiète–t–il alors que je sens mon ventre se contracter, se tordre dans tous les sens.

Mais qu'est–ce que je fous là ? J'ai l'impression que je vais tomber dans les pommes, mon visage doit être plus pâle que celui d'un mort... J'ai la chair de poule, mon cœur ne veut pas calmer ses battements.

– J'ai peur, Jérôme, je ne sais même pas pourquoi ! Continué–je, tentant d'ignorer la boule qui grandit dans ma gorge.

– Respire Noémie, c'est normal d'appréhender, une fois que tu seras lancée tout ira mieux, d'accord ?

– Ouais, t'as raison, je réfléchis trop...

– Vas–y doucement si tu n'es pas bien, ne te fais pas mal s'il te plait...

– Promis, je souffle alors que le départ est annoncé.

Je me positionne sur la ligne de départ, le regard rivé sur la piste devant moi. J'attends seulement le drapeau vert pour appuyer à fond sur l'accélérateur et me laisser transporter dans le monde éphémère de l'adrénaline... Le drapeau est agité, mon pied rencontre par réflexe l'accélérateur et je m'élance sur la piste. Mes mains tremblantes s'agrippent de toutes mes forces sur le volant. Mon pied est appuyé sur l'accélérateur alors que je vois le virage se rapprocher de moi. J'inspire un grand coup, je me prépare à tourner, jetant un regard sur Zach, il est juste derrière moi. Je prends mon virage le plus près possible de la bordure, serrant au maximum ma courbe. Mon pied passe du frein à l'accélérateur sans arrête dosant à la perfection mes mouvements. Je passe mon virage parfaitement bien, je l'ai ressenti. J'accélère encore dans la ligne droite, je suis bien partie pour gagner, mais mon ventre est encore serré, comme si l'adrénaline refusait de faire effet. Cette sensation me pousse à accélérer encore, quitte à prendre plus de risques. Je me rabats à droite au dernier moment coupant mon virage avec la courbe la moins arrondie possible.

– C'est bien Noémie, m'encourage Jérôme, sentant mon désarroi, ressaisis-toi, tout va bien !

– J'essaie ! Je râle en préparant déjà mon prochain virage.

Mes sourcils sont froncés, tout mon corps est tendu, je n'imagine même pas les courbatures que je vais me taper demain ! Je me revois lors de ma première vraie course, il y a plus de cinq ans... Je crois que j'étais moins stressée que maintenant ! Si seulement je pouvais comprendre ce qu'il se passe dans ma tête !

– Impressionne–moi, me lance la voix de Carter avec un sourire que je peux deviner sur son visage.

– Quoi ? Jérôme ! J'entends des voix, je crois qu'il faut vraiment que je m'arrête ! Je m'écris complètement paniquée.

AdrénalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant