CHAPITRE 11

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Version relue et améliorée

J'arrive chez moi une vingtaine de minutes plus tard. L'adrénaline qui nourrissait mon cœur a disparu, laissant place à une fatigue intense. Je me laisse tomber lourdement sur le canapé en cuir noir de mon salon. J'attrape la bouteille d'eau qui traîne sur ma table basse en bois. Je meurs de soif, j'ai l'impression d'avoir perdu l'usage de mon corps...

Ensuite, je récupère mon téléphone, un dilemme se pose à moi. Est–ce que je regarde le message de Carter ? Si c'est pour qu'il me sort que je suis "sa petite sœur" je crois que je cours chez lui, usant de mes dernières forces pour lui faire bouffer mon téléphone ! J'ai tellement envie de savoir ce qu'il m'a envoyé ! Je sens mon ventre se tordre au rythme de mes émotions. J'ai besoin de savoir ! Mais je n'ai pas envie de me faire du mal, ni d'être déçue par ce message. Bon, Noémie, est–ce que tu es assez détendue pour ne pas risquer de tout péter si il ne t'a pas envoyé de message positif ? Sincèrement ? Pas du tout. Mais j'ai besoin d'être fixée. De toutes façons, à rester là sans rien faire je vais finir par tout casser quand même ! Bon, d'accord, tu souffles un bon coup et tu ouvres l'application SMS. Puis tu vas sur sa conversation :

– Salut Noémie ! Tu fais quoi demain ? On peut se voir ?

– Oui ! Je m'écris pendant une bonne minute avant de me reconcentrer sur ma conversation téléphonique.

Je crois que je ne pourrais pas être plus heureuse. Mon cœur a fait un bond dans ma poitrine quand j'ai lu son message ! Waouh ! Il m'a redonné la force que l'entraînement de ce matin m'avait puisée ! Je me reconcentre sur mon message, demain ? Mais oui ! C'est le moment parfait ! Je n'ai qu'à l'inviter à ma compétition, et puis après à l'impressionner et l'affaire est dans le sac !

– Salut ! J'ai une compétition demain à 9h30, tu peux venir si tu veux (ça me ferait trop plaisir !). A moins que tu pensais qu'on puisse se voir autre part... ?

Sa réponse est quasiment immédiate, et ma lecture aussi :

– Ouais, c'est bien ça ! Non, je n'avais pas d'autres idées... Pourquoi tu ne m'as pas répondu ce matin ?

– Je m'entraînais, je réponds, un sourire niais au coin des lèvres. Et toi d'ailleurs, tu ne devrais pas travailler en ce moment ?

– C'est ce que je faisais ! Mais j'ai été dérangé par l'arrivée d'un message que j'attendais depuis ce matin ! Tu comprends, j'étais obligé de répondre...

– Ouais, je comprends, il n'aurait quand même pas fallu faire patienter ta correspondante ! Je poursuis, rentrant dans son jeu.

– Je ne t'explique pas la scène qu'elle m'aurait faite si seulement j'avais mis deux minutes à répondre !

– T'inquiètes pas, j'ai une idée très précise des dégâts qui auraient étés engendrés... !

– Au fait, tu peux me passer le numéro de Jérôme ?

– Euh... Pourquoi ?

– Ah ! C'est une surprise ma grande !

– D'accord... T'es bizarre quand même...

J'envoie à Carter le numéro de Jérôme en lui conseillant de l'appeler plutôt que de lui envoyer de SMS, il préfère ! Au départ je ne voulais pas, je n'ai pas envie que ces deux là manigance derrière mon dos. Mais je décide de ne pas créer de problèmes et de les laisser faire, de toute manière Jérôme ne sait rien me cacher.

– Merci ! Ouais, ne t'inquiète pas, c'est pour ça qu'on s'entend bien !

– Ouais... Bon, je te laisse, à demain ! Je réponds avant de reposer mon téléphone sur la table basse.

Je m'allonge sur le canapé, vexée qu'il me cache quelque chose. Je déteste les surprises ! Mes yeux se ferment tout seuls, je ne tarde pas à sombrer dans un sommeil de plomb.

*****

Après avoir passé la moitié de mon après midi à dormir, j'ai réglé quelques détails avec Zach pour demain, et j'ai fait en sorte que Carter puisse rentrer sur le circuit... Ensuite je me suis ennuyée pendant deux bonnes heures à jouer à des jeux tous plus idiots les uns que les autres sur mon téléphone. Puis j'ai préparé des pâtes parce qu'il fallait que je sois en forme demain et j'ai mangé, je crois que j'ai vraiment trop mangé...

Maintenant, je suis allongée dans mon lit, et je ne sais pas quoi faire. D'un côté j'aimerais bien envoyer un message à Carter mais d'un autre, il manigance quelque chose avec Jérôme et ça m'énerve de ne pas savoir ce qu'ils font. Puis de toutes façons je suis extrêmement énervée d'avoir passé la journée à rien faire donc je ne pense pas que ce soit une bonne idée d'engager la conversation.

Je finis par prendre l'initiative de m'endormir sans rien faire, et après de longues heures, y parvient ! Il faut dire qu'en ayant dormi toute la journée c'est compliqué de trouver le sommeil...

*

*             *

" – Maman ? Commence la petite fille d'une voix frêle, apeurée.

Rien qu'au ton qu'elle utilise, on peut deviner qu'elle pleure, elle est inquiète pour sa maman...

– Tais toi ! La réprimande violemment une femme d'environ trente-cinq ans, tu n'as pas à pleurer, les faibles pleurent, pas toi !

– Mais j'ai peur, maman !

– C'est mon problème peut-être ? Grandis un peu !

Le ton qu'utilise la femme est sec, mais derrière cette barrière, on devine des tremblements, à peines audibles.

– Où est Papa ?

– Ne parle pas de Papa ! S'énerve la femme en secouant violemment l'enfant par les épaules.

– Est-ce qu'il va revenir ? Poursuit la fillette.

Elle semble ne pas se soucier du comportement violent de sa mère. On décèle, au fond de ses yeux apeurés, une fierté et une confiance effrayantes.

– Evidemment qu'il va revenir ! T'es vraiment qu'une imbécile, réfléchis un peu !

– Est-ce qu'il va recommencer ?

– Mais veux-tu te taire ! Sale gosse mal élevée !

– Pourquoi est-ce qu'il fait ça ?

– Noémie ! Vas t'en ! Je ne veux plus de toi ! Explose la mère, renvoyant avec violence l'enfant dans sa chambre. T'es complètement idiote, incapable ! Quand tu sauras réfléchir, peut-être que tu mériteras tes parents !

Ses mots sont durs, bien trop durs pour être prononcés à l'intention d'un enfant d'à peine cinq ans...

– Et arrête de pleurer ! Imbécile !

La fillette quitte la pièce sans un mot. Pour elle tout ça est normal, un quotidien sombre qu'elle finit par banaliser. Elle est persuadée que c'est ainsi que sa mère lui prouve son amour... La pauvre était si naïve, avant..."

| NOTE DES AUTEURES |

Hello ! Que pensez-vous de ce chapitre ? Et de la sorte de "rêve" à la fin ? Ca vous plait toujours ?

On veut tout savoir ! 🌌


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