Adrénaline

CHAPITRE 36

Nous sommes arrivés il y a trois jours à Long Beach, durant tout ce temps je n'ai cessé de conduire. C'est ma façon à moi d'approcher du bonheur. Mon très cher coéquipier, Devon, a compris que je n'étais pas le genre de femme qu'on peut faire chier sans représailles. Nous nous entraînons ensemble depuis trois jours. Trois jours avec Devon, trois jours sans Carter, l'horreur ! Mais bon, aujourd'hui je me sens prête. Prête à tout donner pour réussir. La course a lieu demain, j'ai encore toute cette journée pour me préparer à l'évènement. Même si je ne vais pas conduire afin d'être pleinement reposée pour la suite. Je m'assois dans les gradins, j'attends l'arrivée de Carter et Jérôme. Je regarde les écuries, Devon est en pleine discussion avec Jeremy, le chef de mes mécaniciens. Le pauvre n'a pas la vie toujours facile ! Jérôme a prit l'habitude de tout diriger et ça ne lui plaît pas que l'on lui retire ses fonctions. Mais à part ce petit détail, j'ai l'impression que son travail lui plaît... Même si je n'ai jamais vraiment prit le temps d'apprendre à le connaître, je ne doute pas une seconde de sa bonté d'âme.

– Noémie ! S'écrient les voix de Carter et Jérôme depuis le début de la rangée de siège sur laquelle je me trouve.

Je tourne la tête vers eux, un grand sourire dessiné sur mes lèvres. Ils s'approchent de moi et Jérôme me serre dans ses bras. Puis vient le tour de Carter, je le regarde quelques instants avant de me jeter dans ses bras. Il m'a tellement manqué ! Surtout que de le remplacer par Devon ce n'est pas la meilleure des choses à faire !

– Vous allez bien ? Je demande en m'écartant de Carter.

Tous les deux me répondent d'un hochement de tête alors que je me rassois entre eux.

– Il doit pleuvoir cette nuit... Enfin, plutôt il doit y avoir de l'orage... soupire Jérôme.

– Quoi !? Nous écrions en même temps Carter et moi.

– Rien n'est sûr ! L'orage peut passer à côté... mais je préfère juste te prévenir au cas où, poursuit-t-il sur un ton se voulant positif.

– Bon... bah de toutes façons on fera avec ce que l'on a... je soupire en essayant de rester calme aux yeux des deux autres.

Jérôme hoche la tête alors que Carter se contente de soupirer. Je comprends son soupire. Je n'ai clairement pas envie de reconduire sur ce circuit, celui qui a causé la mort de John, sur route mouillée en plus !

– Tu as prévu quelque chose pour aujourd'hui sur le circuit ? Me demande Jérôme soucieusement.

– Non... rien... je réponds, je pensais que tu avais un programme...

– Mon programme, c'est que tu rentres te reposer à l'hôtel. Je veux d'une Noémie en forme demain ! Rigole-t-il avec un clin d'œil qui m'arrache un sourire.

– D'accord... tu viens Carter ? Je lui demande en me relevant.

Il acquiesce et nous quittons les gradins en silence. Carter nous conduit jusqu'à l'hôtel, nous échangeons quelques mots durant le trajet, mais rien de vraiment concret. Je sais qu'il est stressé à l'idée que la chaussée peut être glissante demain. Il s'inquiète autant que moi pour l'état de la piste.

– Arrête de stresser comme ça ! Je lui lance en essayant d'adopter une attitude positive.

J'attrape sa main quand nous avons quitté la voiture, il me lance un petit sourire en serrant plus fort ma main dans la sienne.

– Je te promets qu'il ne va rien m'arriver ! Regarde la dernière fois, j'ai réussis !

– Je sais... je ne peux juste pas m'empêcher d'avoir peur... c'est comme ça...