CHAPITRE 28

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Version relue et améliorée 

– Merci de me déposer, fis–je en sortant de sa voiture.

– Je t'en prie, j'essaie de passer ce soir, et sinon, on se voit samedi soir... me répond–t–il légèrement attristé.

Je passe de l'autre côté de la voiture et dépose un baiser rapide sur ses lèvres avant de partir pour être sûre de ne pas le retenir pendant tout le temps où il devrait être à Washington. Il va me manquer, c'est sûr, mais je peux bien vivre sans lui. J'ai fait ça pendant vingt–cinq ans avant de le rencontrer, trois jours ce n'est pas la fin du monde ! Je lui dis au revoir d'un signe de la main avant de pénétrer dans l'enceinte du circuit. Zach me fait sursauter en montant sur mon dos à alors que j'essaie de repérer Jérôme. Je tombe à la renverse avec un petit cri de surprise ce qui arrache un rire hilare à mon coéquipier.

– T'es plus capable de me porter Noémie ? Tu perds en force ma grande !

– C'est plutôt toi qui prend du poids, certains se font pousser les cheveux toi tu décides de te laisser pousser le ventre ! Réponds–je fière de ma répartie.

Il me regard d'un air outré, semblant ne pas croire que j'ai osé dire une telle chose.

– Quoi ? Poursuis–je avec dédain, bon tu viens ou tu as peur que je te batte une seconde fois ?

– Oh non, pas de Formule 1 aujourd'hui, nous arrête Jérôme en apparaissant derrière Zach.

– Tous en salle de musculation ! Poursuit Marc, arrivant à mes côtés.

Zach et moi nous regardons en grimaçant puis partons à contre–cœur en direction de la salle de muscu, renommée par nos soins en salle de torture. Une salle où nous passons des heures enfermés, où nous portons des altères aussi lourdes que nous, ou nous faisons du gainage durant le temps d'une course, etc. Pour nous, c'est de la torture !

Nous commençons la séance par des séries d'abdos, ni Zach, ni moi ne parlons durant cet exercice. Puis arrive le temps du gainage, Zach se positionne en face de moi, un sourire malicieux au coin des lèvres. Je redoute déjà ce qu'il va me dire bien avant qu'il ne demande :

– Alors, ça se passe comment avec ton Carterounet ?

– Quoi ? C'est quoi ce surnom pourri ?

– Répond sinon je dis à Jérôme et à Marc que tu n'arrives pas à parler en étant gainée ! Crois moi tu vas en faire des heures supp' ma grande !

Je lève les yeux au ciel en répondant :

– Ça se passe bien...

– Dis donc t'es vachement précise ! Un peu comme en Formule 1 finalement...

– Alors de un, je ne suis pas imprécise dans ma conduite sur le circuit, et de deux, j'entretiens juste le mystère, réponds–je avec un clin d'oeil.

– Noémie elle n'est même pas foutue de parler en faisant du gainage, elle est vraiment nulle !

– Tais toi imbécile ! Évidemment que je sais faire ! Réponds–je en lui lançant un regard noir.

– Aller ! Repos ! Nous coupe Marc, ignorant la remarque de l'abruti qui me sert de coéquipier.

– Tu l'as fait ? Me demande Zach, suspicieux.

– Mais je n'ai pas à te dire ça ! M'énervé–je, choquée qu'il ose me demander ça.

– J'prends ça pour un oui !

– Arrête avec ça Zach ! T'as plus douze ans, grandis un peu !

– Tu l'as au moins déjà embrassé ? Me demande–t–il alors que Marc nous indique de refaire une série.

– Bah évidemment imbécile ! J'l'ai même déjà fait devant toi !

– Et tu l'as déjà vu à poil ? Poursuit–il en haussant un sourcil.

– Mais tu ne peux pas me poser des questions normales à la fin ? Je savais que j'aurais dû devenir amie avec des filles !

Il m'avait pourtant prévenue, avant que je ne commence la fac, de me faire des amies, mais je ne l'ai pas écouté. De toutes manières, je n'avais pas le temps pour ça !

– Noémie Parker qui me demande d'être normal ? On aura tout vu ! Se moque–t–il alors que je lui jette un regard noir, tu veux que je te pose des questions de filles ?

Je le regard d'un air suspicieux, ça sent le plan foireux... Cependant, ma curiosité prend le dessus et je finis par accepter :

– Vas–y...

– T'as vérifié qu'il changeait bien de caleçon tous les jours ? Commence–t–il avec une voix suraiguë qui me fait éclater de rire. Est–ce que tu sais s'il se lave bien les dents avant et après les repas ? Et aussi, est–ce qu'il s'épile ?

– Tu veux quand même pas non plus que je te donne la marque de son rasoir ? Poursuis–je en essayant de rester calme.

– Si ! Et celle de son déodorant aussi ! Mais t'es sûre qu'il est fidèle ?

– Alors je ne te donnerai jamais sa marque de déodorant, et pour ce qui est de sa fidélité il a intérêt s'il ne veut pas que je perde subitement le contrôle de ma voiture...

– Own ! C'est trop bien ! Pour fêter ça, shopping ! S'écrit–il avec un grand sourire qui achève de me rendre hilare.

Jérôme nous indique de reprendre, nous nous repositionnons en roulant des yeux.

– Quel portrait dresses–tu des femmes d'aujourd'hui, soupirais–je à Zach, plus sexiste tu meurt !

– Je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas d'exceptions, regarde toi ! Tu es pilote de Formule 1, tu ne sors jamais en boîte avec tes copines, tu supportes encore moins que moi les après–midis shopping et si tu pouvais gueuler au monde entier qu'il te casse les couilles tu le ferais, ce n'est pas très féminin tout ça...

– Waouh ! C'est ça l'image que t'as de moi... c'est flippant...

– Avoue que c'est un peu vrai...

– J'vois pas de quoi tu parles... réponds–je innocemment en changeant de manière de gainer.

– Ouais, ça veut dire qu'on est d'accord, tu n'es pas la personne la plus féminine que l'on connaisse...

– D'ailleurs, quand est–ce que tu me présentes ta nouvelle copine ?

– Quand j'en aurais une...

– Allez, t'as personne en vue ?

– Si, mais ce n'est pas ma copine pour l'instant.

– Faudra que tu me la présentes !

– Tu sais très bien que moi et les relations sérieuses ça fait deux ! Râle–t–il alors que nous relâchons notre position de gainage.

– T'as vingt–cinq ans mec, tu ne peux pas enchaîner les coups d'un soir jusqu'à 80 ans !

– Je sais, mais j'ai peur qu'elle ne soit avec moi que pour la notoriété ou l'argent...

– Toutes les femmes ne sont pas comme ça, et puis t'as qu'à ne pas lui dire que tu es pilote, au moins au début. Tu verras bien ce qui la motive à rester, réponds–je d'un ton se voulant rassurant avec un petit clin d'œil.

– T'as raison, je devrais essayer...

– Un autre conseille, ne lui donne pas la nature de tes autres relations, histoire qu'elle ne te prenne pas pour un profiteur...

J'ai l'impression de rêver, je suis en train de donner des conseils à Zach pour qu'il puisse trouver "la bonne personne". C'est incroyable ! Si il y a un mois on m'avait dit ça... j'aurais rie au nez de la personne qui avait dit ça puis je serais partie en lui sortant un doigt d'honneur pour bien qu'il se souvienne de ne pas me lâcher ce genre de conneries...

CHAPITRE 29

AdrénalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant