Chapitre 35

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" John,

Si je veux un jour pouvoir passer à autre chose, je sais que j'aurais besoin de ton aide. Car à chaque fois que je suis passée à autre chose, tu étais là pour m'aider. Je ne suis pas du genre à supplier mais je sais que j'ai besoin de toi. Je m'en veux terriblement, j'ai besoin de savoir si tu me pardonnes. Je sais qu'il est impossible que tu me répondes, mais je n'arrive pas à me faire à l'idée que tu n'es plus là, parmi nous. L'humain, même en ayant parfaitement confiance en lui ne peut pas rester impassible lorsque la mort survient si brutalement. Tu étais trop jeune, je n'ai jamais pu te dire au revoir. Ce n'est qu'à présent que je me rends compte à quel point tu comptais pour moi, mon grand frère. Tu as toujours été là pour moi, et jamais je ne t'en ai remercié. Crois-moi, dans mon esprit je t'ai remercié et je te remercie encore de tout mon cœur.

Du jour où tu m'as emmenée au lycée avec Zach, au jour de ta mort je n'ai cessé de t'admirer et de te prendre en exemple. Et je continuerais, toujours. Je suis si heureuse d'avoir pu partager avec toi tous les moments qui font partis de mes plus beaux souvenirs. Depuis que j'ai posé un pied sur le circuit, il y a plus de dix ans, à aujourd'hui. Je te promets de faire de mon mieux pour gagner les championnats du monde, je te promets de ne jamais t'oublier, je te promets de faire de mon mieux pour que Wendy et Audrey soient heureuses.

Merci pour tout ce que tu as fait pour moi.

Tu es mon grand frère, pour toujours.

Je t'aime.

Noémie."

Je pose ces mots forts en sens sur la tombe fleurie de mon ami. Je laisse une larme s'échapper de mes yeux, une seule, qui vient s'écraser sur la lettre pliée dans une enveloppe que j'ai glissée dans un bouquet de fleurs multicolores. Je me relève, devant la pierre tombale, je garde les yeux rivés sur son nom, gravée dans la pierre grise.

– Adieu, John... je murmure avant de m'éloigner à reculons.

Jérôme m'attend dehors, je dois me dépêcher pour ne pas rater l'avion. Nous retournons à Long Beach, je vais conduire une nouvelle fois sur ce circuit. Je sors du cimetière en prenant grand soin de refermer les portes du sanctuaire morbide se trouvant derrière moi. Je monte dans le taxi qui nous conduit à l'aéroport, j'ai déposé ma lettre, je peux tenter de passer à autre chose à présent... Je vais essayer d'être heureuse, qui sait, peut-être que ça me conviendra... 

AdrénalineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant