Chapitre 42

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Elle sentait que le moment était venu mais, elle avait encore besoin d'un peu de temps.

Les yeux toujours fermés, elle focalisa toute son attention sur sa respiration et laissa ses pensées traverser son esprit sans chercher à les attraper ou à les comprendre. Catherine resta ainsi toute la journée. Ne ressentant ni le froid, ni la faim. Elle n'avait jamais médité de sa vie, mais il lui sembla que c'était ce qui s'en rapprochait le plus. Des heures s'écoulèrent et la jeune fille restait dans la même position. Elle avait pleinement conscience de son environnement. Vers midi environ, la jeune fille fut entourée d'une boule de air, d'une sphère d'eau, d'un globe de feu, d'une boule de terre et d'une sphère étrange qui n'était ni colorée, ni translucide et dont la description était difficile puisque ce que chacun y voyait était différent. Cette dernière sphère symbolisait l'esprit. Lorsque le soleil eut bien entamé sa descente dans le ciel, les cinq sphères s'élevèrent au-dessus de la tête de Catherine jusqu'à fusionner jusqu'à disparaître en une pluie de de minuscules étoiles. Celles-ci se confondirent avec la membrane qui enveloppait la jeune Gryffondor qui se tinta successivement de blanc, de bleu, d'orange, de marron et d'un violet lavande. Dès que toutes les couleurs eurent disparues, Catherine ouvrit les yeux. Ceux-ci avaient désormais toutes les couleurs qui s'étaient confondues dans la membrane. Alors, la jeune fille sut, elle sentait le bien-être de sa membrane subsister en elle alors qu'elle invoqua deux parchemins ainsi qu'une plume et de l'encre. Elle y inscrivit consciencieusement les informations nécessaires avant de les ensorceler de telle sorte qu'ils apparaissent à leurs destinataires à la toute fin du dîner. Attendant que l'heure du rendez-vous qu'elle avait donné arrive, elle se remit dans la position qu'elle avait gardé toute la journée et s'enveloppa à nouveau de sa membrane. Elle la protégeait de l'extérieur et, à cet instant, Catherine avait même l'impression qu'elle la protégeait des démons qui menaçaient de gravir les parois de son âme. Lorsque vingt heures trente sonnèrent, Catherine rouvrit les yeux. Elle laissa sa membrane se confondre avec sa peau avant de s'étirer pour délier ses muscles. Elle passa plusieurs fois la main dans ses cheveux un peu emmêlés par le vent et se releva doucement. Elle resta à nouveau appuyée contre la balustrade pendant de longues minutes, son regard se perdant dans l'horizon. Elle prit plusieurs profondes inspirations avant de se détourner de ce havre de paix pour entamer sa descente des marches de la Tour d'Astronomie. Un pied après l'autre, la jeune Gryffondor sentait le bien-être qui l'avait habité disparaître peu à peu. Elle savait qu'il lui aurait suffit d'imaginer sa membrane pour que l'angoisse qui lui étreignait le ventre et lui pesait sur la poitrine disparaisse, mais elle ne voulait pas fuir. Elle avait pris une décision. Il lui fallait désormais aller jusqu'au bout. Doucement, l'adolescente prit la direction de la Salle du Demande ou, comme elle préférait l'appeler, la Pièce Va-et-Vient. Elle marchait doucement sachant qu'elle ne croiserait personne pour l'instant puisque le dîner n'était pas encore terminé. Ses cheveux voletaient, portés par les courants d'air qui habitaient Poudlard, alors qu'elle ramenait les pans de sa veste contre elle. Lorsqu'elle arriva devant le mur du septième étage, elle était seule mais elle entendait des bruits de pas et un brouhaha provenir de quelques étages plus bas. Elle comprit que le dîner était terminé et qu'elle ne tarderait pas à être rejointe. Elle se mit à faire les cents pas devant le mur vide en se rongeant les ongles. Elle sentait la peur croître en elle mais elle ne pouvait pas se laisser submerger. Elle ne pouvait pas laisser la peur gagner parce que si elle la laissait gagner, elle laissait Fenrir Greyback gagner. Et ça, Catherine le refusait. Soudain, elle entendit des bruits de pas précipités derrière elle. Elle se retourna juste à temps pour se retrouver prise dans une étreinte, non deux étreintes. Son père et Minerva l'enveloppaient de leurs bras.

 - Comment vas-tu ? demanda sa marraine.

- Où étais-tu passée ? s'inquiéta son père sans lui laisser le temps de répondre. Nous étions inquiets.

- Tout va bien, les rassura la jeune fille en se détachant d'eux, j'avais juste besoin de réfléchir. D'être un peu seule.

Remus et Minerva dévisagèrent l'adolescente d'un air inquiet. En voyant leurs regards, la Gryffondor ajouta :

- Je vais vous expliquer, soupira-t-elle avant de s'éloigner pour passer trois fois devant le mur vide du septième étage.

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Voilà voilà :) Des révélations arrivent à grands pas... En espérant que ce chapitre vous a plu, je vous dis à samedi prochain !!!

Celle que l'on n'attendait plus - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant