Celle que l'on n'attendait plus - Tome 1

Chapitre 6

Derrière elle, les livres de la bibliothèque se mirent à trembler.

Le professeur s'immobilisa immédiatement avant de reculer de quelques pas. Alors que ses yeux bleus fixaient la jeune fille d'un air inquiet, Minerva s'approcha de Catherine qui tremblait légèrement. L'adolescente la fixa, méfiante, mais la professeure ne chercha pas à la toucher. A la place, elle lui tendit sa main, attendant que la jeune fille la saisisse. Toute la pièce se figea pendant de longues secondes, avant que l'adolescente ne l'attrape doucement. Aussitôt, les deux professeurs et même les tableaux semblèrent reprendre leur souffle. Les livres s'immobilisèrent. La professeure McGonagall fit quelque chose qu'elle n'avait pas l'habitude de faire : elle attira Catherine à elle et la serra dans ses bras, en se demandant ce qui avait bien pu lui arriver. L'adolescente lui rendit son étreinte. Dumbledore les regarda faire en se posant lui aussi des questions tant sur le passé que sur le présent de sa nouvelle élève. Lorsque les deux jeunes femmes se séparèrent, Catherine laissa sa main dans celle de sa professeure. Le professeur Dumbledore s'approcha et aussitôt, Minerva sentit plus il s'approchait, plus la main de l'adolescente devenait chaude.

            - Albus, averti la femme d'une voix légèrement anxieuse.

Le professeur se stoppa et murmura :

            - Je ne vais pas te faire de mal. Je suis là pour t'aider.

La professeur McGonagall sentit la chaleur qui émanait de la main de la jeune fille diminuer, sans toute fois disparaître. Le directeur repris :

            - Minerva, il va falloir que nous nous organisions pour que Catherine puisse rattraper les cours des deux années qu'elle a manquées. J'organiserai son emploi du temps pour qu'elle puisse rattraper toutes les matières. Comme le professeur de défense contre les forces du mal n'est pas encore arrivé, je lui enseignerai cette matière.

Puis, s'adressant à Catherine, il poursuivit :

            - Ça ne va pas être simple pour toi mais je pense que tu en as les capacités.

L'adolescente hocha la tête et l'animagus demanda :

            - Comment allons-nous faire pour sa Maison ?

            - Tu passeras le test du Choixpeau dans mon bureau un peu avant l'arrivée des autres élèves. Cela t'éviteras de subir toutes les questions de tes camarades dès ton arrivée.

Les deux femmes sortirent du bureau, intriguées par ce changement imprévu. Catherine se tourna vers son aînée et lui demanda :

            - Pourquoi le professeur Dumbledore a-t-il pris cette décision ?

L'animagus lâcha un profond soupir avant de répondre :

            - Le directeur a ses raisons que la raison ignore. Je pense que nous en saurons plus mais plus tard.

Dès que la discussion fut terminée, la professeure de métamorphose déposa sa protégée dans la salle commune des Gryffondors en lui certifiant qu'elle reviendrait dans une demi-heure à peine. C'était le temps qu'il lui fallait pour acheter les nouvelles fournitures de l'adolescente. La professeure transplana, acheta les manuels de troisième année ainsi que quelques tenues en se disant que la professeure Chourave et elle-même pourraient faire quelques retouches au niveau de la longueur et de la taille encas de nécessité. Une demi-heure pile après son départ, elle était devant la grille de Poudlard. Elle l'ouvrit et se dirigea d'un pas vif vers le château seulement, dès qu'elle pénétra dans le hall, elle sentit que quelque chose clochait.Instinctivement, elle se précipita vers la tour des Gryffondors et ce qu'elle vit en arrivant ne fit que confirmer ce qu'elle envisageait. Le portrait de la Grosse Dame était grand ouvert et plusieurs voix paniquées provenaient de l'intérieur de la salle commune. Lorsqu'elle y pénétra, le spectacle auquel elle assista la laissa sans voix : tous les professeurs, sauf la professeure Trelawney,étaient alignés, baguette à la main l'air désemparés. En face d'eux se trouvait Catherine, recroquevillée dans le coin le plus éloigné de la pièce.Toute la salle commune était sans dessus-dessous : des livres gisaient au sol, des fauteuils étaient éventrés, retournés et certains avaient même un trou manifestement fait par du feu. Certains professeurs avaient leurs capes déchirées ou étaient trempés de la tête aux pieds, d'autres encore avaient de la suie sur le visage. Mais ce n'était pas tout : la pièce semblait être prise dans une sorte de mini tornade. A la vue de ce chantier, Minerva McGonagall posa tous ses achats près de la porte et s'avança doucement parmi les débris sous les avertissements de ses collègues et le regard inquiet du professeur Dumbledore. Elle progressait lentement pour ne pas effrayer la jeune fille et ne la quittait pas des yeux. Lorsqu'elle arriva près de Catherine, elle s'agenouilla pour se mettre à son niveau sans pour autant la toucher ou tenter un quelconque contact physique. L'adolescente avait ses jambes repliées contre elle et se balançait d'avant en arrière, les yeux dans le vague. L'animagus sortit doucement sa baguette alors que derrière elle, ses collègues retenaient leur souffle. Elle la remua et un tout petit chat lumineux en sorti. Il s'approcha doucement de la jeune fille qui s'immobilisa. Son regard sembla reprendre vie et l'adolescente suivit la forme du regard. Le petit chat se rapprocha peu à peu de la professeure McGonagall et le regard de Catherine se riva sur l'animagus. Elle la dévisagea et, à la surprise de tous les autres professeurs, elle se jeta dans ses bras.

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