Celle que l'on n'attendait plus - Tome 1

Chapitre 40

Il lui raconta qu'il s'était glissé dans le bar à leur suite et qu'il avait appris que Sirius Black était son parrain et avait tué ses parents ainsi que Peter Pettigrow, un de leur ami commun. 

Lorsqu'il atteignit la fin de son récit, un long silence plana entre les deux Gryffondors. Catherine comprenait enfin pourquoi Harry semblait tant préoccupé ces derniers temps. Elle n'en revenait pas qu'il ait gardé cela pour lui pendant tout ce temps. La jeune fille posa une main sur l'épaule de son ami, comme pour le soutenir. Soudain, elle sentit un flot d'une douce chaleur passe de sa main à l'épaule d'Harry qui sursauta. Le jeune homme ne se dégagea pas : au contact de cette douce chaleur, c'était comme si son corps entier se dénouait et que toutes les tensions qui l'habitaient disparaissaient peu à peu.

- Merci, murmura le jeune Gryffondor du soulagement perceptible dans sa voix.

Harry se rendit compte que c'était toutes ces tensions qui le maintenaient débout. Il sentit les larmes envahir ses yeux. Il tenta de les retenir, en vain. Les gouttes d'eau salées traîtresses s'échappèrent de ses yeux. Il détourna le visage pour les dissimuler lorsqu'il sentit le canapé bouger à côté de lui. Puis, deux bras l'enveloppèrent et l'attirèrent contre lui. Harry se laissa aller contre Catherine. Il se sentait bien ainsi et n'avait pas honte de ses larmes. Il ne savait pas comment, mais il était persuadé que son amie ne le jugerait pas. Il n'y avait aucune gêne entre les deux Gryffondors. Ils se sentaient enfin complets. Tous deux n'avaient ressenti une telle impression qu'une seule fois auparavant : lors du nouvel-an chez les Weasley lorsque Harry avait promis à Catherine qu'il serait toujours là pour elle et que la jeune fille lui avait retourné la promesse.

- Comment te sens-tu ? demanda Catherine à son ami brisant le silence qui s'était installé.

Le jeune Gryffondor hésitait à dire la vérité à son amie, il ne la connaissait pas depuis longtemps et il lui parlait déjà à coeur ouvert et il devait bien avouer que cela l'effrayait un peu. Néanmoins, son instinct lui disait qu'il pouvait faire confiance à la jeune fille et la promesse qu'ils s'étaient faite envahit son esprit et acheva de le convaincre.

- Pas très bien, avoua le jeune homme.

Catherine garda le silence pour laisser son ami rassembler ses esprits.

- Ça m'a fait mal, murmura Harry. Ça m'a fait mal de savoir que mes parents faisaient assez confiance à Sirius pour en faire mon parrain et qu'il les a trahi. Je ne comprends pas. Et ça m'agace de ne pas comprendre. Pourquoi il a fait ça ? C'est à cause de lui s'ils sont mort. Pourquoi il a fait ça ? J'aurai pu avoir mes parents, nous aurions pu être heureux tous les trois. Ma vie aurait pu être différente. Tout aurait pu être différent.

Les larmes striaient le visage du jeune Gryffondor qui se blottit un peu plus dans les bras accueillants de son amie.

- Je suis en colère pour quelque chose qui s'est passé alors que je n'étais qu'un bébé. Ça me rend fou de ne rien pouvoir faire pour comprendre comprendre ce qu'il s'est réellement passé et pour venger mes parents. Il se sont sacrifiés pour que je vive. Je sais que ce sacrifie est la plus belle preuve d'amour qu'ils auraient pu me donner mais... hésita Harry. Mais en même temps comment pouvaient-ils penser que la vie sans eux serait mieux que la mort avec eux ? Comment ont-ils pu envisager que puisse vivre sans eux ?

Catherine prit quelques secondes pour réfléchir à ce qu'elle pouvait répondre à son ami. Puis, elle sentit la plénitude qu'elle avait ressentie lorsqu'elle était perchée dans le saule cogneur se mêler à la paix que la proximité d'Harry suscitait chez elle. Alors, elle sut ce qu'elle devait dire :

- Ils voulaient que tu survives parce qu'ils t'aimaient. Ils ne se sont pas sacrifiés pour que tu te sentes responsable de leur mort, pour que tu te sentes coupable. Ils se sont sacrifiés pour que tu aies une vie meilleure. Ils voulaient que tu sois heureux, ils ne pensaient probablement pas que tu vivrais tout ça. Mais regarde, tu n'as pas vécu que des choses malheureuses : tu as rencontré Ron et Hermione, tu as découvert un nouveau monde dont tu ne soupçonnais pas l'existence, tu es devenu attrapeur, tu as sauvé Poudlard plusieurs fois. Tu as vécu des choses qu'un garçon de ton âge n'aurait pas dû vivre mais, toutes ces choses ont fait de toi la personne que tu es aujourd'hui.

Après la tirade de son amie, Harry sentit les mots que la jeune fille fait prononcé formé comme un cataplasme sur toutes ses angoisses et sa colère. Ils n'effaçaient pas ses émotions mais permettaient au jeune homme de prendre un peu de distance. Catherine sentit la respiration de son ami ralentir et devenir de plus en plus régulière. Elle cala son propre souffle sur celui d'Harry et se laissa glisser dans le sommeil. Les deux adolescents s'endormirent ainsi, blottis l'un contre l'autre. 

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Voilà un nouveau chapitre !! Bonne soirée ou journée