Chapitre VIII

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Aaron resta immobile quelques secondes, les yeux dans le vague. Il pensait à son enfance passée à durement travailler pour devenir l'homme qu'il était aujourd'hui plutôt que de s'intéresser aux choses de son âge. Un raclement de gorge le rappela à l'instant présent et il plongea son regard dans les iris marrons clairs agacés de Hugo qui était allongé dans le lit, sur le dos.

— Et donc, qu'est-ce que tu vas faire avec ça, demanda-t-il en désignant du menton les cordes et le foulard dans sa main.
— T'attacher. Il me semble que tu apprécies être stimulé, non ?
— Je... je sais pas...
— Mm mm... tu as durci à la simple pensée que je pouvais t'attacher. Aller, sur le ventre.

Le brun se dépêcha d'obéir pour tenter de cacher le rouge qui venait de lui monter aux joues quand il avait compris que le plus vieux avait remarqué le frisson d'excitation qui l'avait traversé en apprenant à quoi allait servir tout son attirail. Oui. Ça l'excitait et il en avait envie. Mais de là à l'admettre devant Aaron. 
Il l'entendit rire derrière lui mais il n'eut pas le temps de tourner la tête qu'il se retrouvait aveugle, le foulard noué autour de ses yeux. Il sentit un souffle près de son oreille et dans le même temps des mains caresser ses bras pour attraper ses poignets et les ramener au-dessus de sa tête. Une corde se noua autour d'eux et il frémit de tout son long en sentant le chanvre tirailler légèrement sa peau.

— Tu vois ? Tu aimes ça, te sentir totalement sous ma domination...
— Je... je ne suis pas ton soumis...

Étrangement, la remarque ne sembla pas plaire à l'homme au-dessus de lui. Il le sentit tirer un peu plus fort sur les cordes, pester quand il couina de douleur, et les desserrer légèrement.

— Tu es à moi, grogna Aaron à son oreille en nouant le bout de corde relié à ses poignets à la tête de lit.

Il empêcha l'étudiant de protester en lui mettant une petite claque sur les fesses, le faisant couiner de surprise. Le roux s'occupa ensuite de lui attacher les cuisses de manière à ce qu'elles soient maintenues pliées et écartées, lui permettant ainsi d'observer à loisir l'intimité rosée et palpitante du plus jeune. Ce dernier essayait de trouver en vain un moyen de bouger et de le localiser puisqu'il avait arrêté de le toucher. Il s'amusa à le taquiner un peu en soufflant sur différents endroits, cherchant lequel était le plus sensible. Il le trouva au niveau de la hanche de Hugo, sa simple respiration avait suffit à le faire soupirer de plaisir. Le plus vieux décida donc de laisser sa marque là et il attrapa la peau entre ses dents pour la suçoter, se délectant des petits couinements qui parvenaient à ses oreilles. Il le relâcha au bout d'une longue minute de douce torture et observa la magnifique trace violacée dans le creux de la hanche de son cadet. Hugo, incapable de bouger, commençait à devenir fou à force d'attendre que le roux s'occupe de lui mais il ne pouvait pas savoir ni où il était ni ce qu'il faisait.

— Tu es impatient, petit agneau ?
— É-évidemment, idiot...
— Alors dis que tu es à moi. Dis-le.
— Je suis à toi jusqu'à ce que je trouve quelqu'un pour m'aimer, répliqua le brun en tentant d'adopter le ton froid de Aaron.
— Bien sûr. En attendant on s'amuse entre nous, petit agneau.

Hugo fut surpris par les mots que la voix grave de son aîné murmura à son oreille. Il le savait pourtant. Il le savait qu'il n'était qu'un jeu. Mais à chaque fois qu'il le lui rappelait, son cœur se serrait étrangement et les larmes menaçaient de couler de ses yeux. Pourquoi Aaron faisait-il mine de s'intéresser à lui en lui posant des questions et en étant aussi possessif si c'était pour lui rappeler qu'il n'était qu'un plan cul ? La chute était à chaque fois plus douloureuse.  
L'ancien barman, lui, avait retenu un grognement rageur quand le plus jeune lui avait clairement annoncé chercher l'amour ailleurs. Il ne pouvait pas se l'expliquer mais il n'aimait pas ça. Il voulait le garder pour lui. Ce qui était stupide car il ne ressentait rien pour le petit brun.
Enfin, ce n'était pas le sujet actuellement. Le sujet c'était les fesses bombées devant lui. Le roux sourit et enfonça deux doigts en lui pour commencer à détendre ses chairs. L'étudiant poussa d'abord un long gémissement de surprise mais il s'habitua bien vite à la présence des phalanges en lui, comme si elles n'avaient jamais quitté son étroit conduit depuis le gala. Cela fit sourire Aaron qui s'appliqua à le préparer par des mouvements de ciseaux tout en évitant soigneusement sa prostate pour le frustrer un maximum. Il le regardait onduler des hanches et tenter d'enfoncer plus profondément ses doigts en lui, sans aucun succès.
Hugo commençait à devenir fou, tant le plaisir était intense. Être attaché comme ça, ne pas pouvoir bouger ou voir ce que lui faisait son aîné... c'était terriblement excitant. Soudain, une grande sensation de vide s'empara de lui et il se cambra à la recherche de quelque chose pour le combler. Mais rien ne vint à sa rencontre pour l'y aider.

— Eh bien... tu as l'air bien pressé, ricana l'ancien barman.
— Prends-moi au lieu de te moquer dans ton coin. J'en peux plus...
— Pauvre petit agneau. Tu es accro au sexe, maintenant ?

La réponse incendiaire du brun se perdit dans un petit gémissement de douleur dû à une fessée. Il sentit le lit s'affaisser derrière lui et un gland recouvert par un préservatif vint se frotter contre son intimité. Aussitôt, son corps réagit et se colla au sexe gonflé du plus vieux qui ne put s'empêcher de grogner de plaisir. Il attrapa les deux fesses rondes et les écarta pour accéder plus facilement à sa petite gourmandise. Un coup de rein assez brusque et un cri de douleur plus tard, il était profondément enfoncé dans son étroit plan cul, niché contre sa boule de nerfs. 
Il attendit quelque temps que Hugo se détende avant de commencer à bouger lentement, enfonçant ses doigts dans les hanches de l'étudiant. Les bruits indécents que ce dernier faisait le poussèrent à accélérer ses mouvements, jusqu'à ce que ses bourses tapent contre son cul, remonté vers lui grâce à la délicieuse cambrure de son dos. Ils se perdirent entre grognements, gémissements, cris et soupirs de plaisir pendant de longues minutes. Le plus jeune fut le premier à jouir, non sans fortement exprimer l'extase qui l'envahit à ce moment, et ses muscles qui se resserrèrent eurent raison de Aaron qui se lâcha dans le préservatif. 
Encore haletant, le brun le sentit à peine se retirer, totalement perdu dans les méandres de son orgasme. Il reprit seulement conscience de ce qui se passait autour de lui quand il entendit quelques jurons et une porte qui claquait, puis un grand silence. Ensuite, ce fut autour de l'eau qui coulait de faire son apparition dans son champs auditif, alors qu'il était toujours attaché dans la même position et privé de sa vision. Et Aaron se douchait tranquillement à côté !

— Aaron !! Espèce de connard !! Viens-ici !!

Seul le bruit de la douche lui répondit. Au fond de lui, il se demanda ce que lui cachait son partenaire mais il préféra essayer d'oublier cela et continuer à crier des insultes pour faire venir le plus vieux.

Bal VénitienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant