Les oreilles sifflantes et le souffle court, Hugo retira la ceinture sur ses yeux pour chercher la télécommande et arrêter les vibrations en lui. Il soupira légèrement quand ce fut fait et se redressa pour se détacher. C'est à ce moment qu'il croisa le regard de son père. Jamais il n'y avait eu autant de colère dans ce dernier. Il ne comprit pas exactement pourquoi il était là, ni depuis quand, mais il comprit qu'il était mal. Des tremblements le gagnèrent alors qu'il tentait de retirer la ceinture d'une main et le sextoy d'une autre. Il devait partir. Il devait fuir. Maintenant. Avant que...
Une vive brûlure sur la joue coupa court à ses pensées. Il n'avait pas eu le temps de se détacher et cela ne sembla absolument pas déranger Patrice. Au contraire, son fils ne pourrait pas bouger pendant qu'il allait lui infliger la correction qu'il méritait.
- Tu peux m'expliquer ce que tu fabriques, gronda-t-il en l'attrapant par le cou, pourquoi tu as crié le prénom de ce petit bâtard ? Hein ?! Explique-toi !!
- P-papa... papa, lâche-moi... ça fait mal...
Hugo suffoquait. Son père savait où appuyer pour étrangler. Ses doigts enfoncés dans sa peau lui faisaient terriblement mal mais sûrement moins que l'œuf encore au creux de ses reins et autour duquel ses chairs s'étaient resserrées. Il était trop effrayé pour se défendre, le regard de son père lui promettait qu'il allait mourir maintenant et sa main se resserra un peu plus.
- Je t'ai demandé pourquoi tu as crié le nom de ce fils de pute ? C'est lui qui t'a dit de faire ça ?
- Non... Je... pitié, papa... j'ai... mal...
- Où ? Au cul ?! Tu me dégoûtes !
Patrice lança le brun sur le lit avant de le forcer à se mettre à quatre pattes sans se soucier des gémissements de douleur et des supplications de son fils. Il avait bien vu qu'il y avait une télécommande, il savait très bien à quoi elle avait pu servir.
- Je vais te retirer ça, moi, tu vas voir. Et après tu n'auras que ce qu'un type de ton espèce mérite.
- Je... Je suis pas homo, sanglota misérablement Hugo.
C'était la seule défense qu'il avait trouvé. Mais ses pleurs ne firent ni chaud ni froid à son géniteur, il ne s'arrêta pas. Au contraire, il lui fit du mal. Encore plus de mal. Il profita du fait que son fils soit à quatre pattes et attaché pour tirer sur le cordon permettant de récupérer le jouet dans son anus, lui arrachant un cri de douleur si puissant que le chien un étage plus bas aboya, alerté. L'étudiant souffrait le martyr, il était tellement crispé que sortir l'œuf avait sûrement dû le déchirer.
- C'est lui qui t'as donné ça ?! C'est lui ?! Je savais que j'aurais dû me méfier de ce gosse !
- Papa...
- Ne m'appelles plus comme ça ! Tu as perdu ce droit au moment où tu as fait ces choses si... répugnantes.
Hugo n'aurait jamais cru pouvoir un jour croiser autant de dégoût dans le regard de son père, mais il était bien là. Il aurait aimé se défendre plus, lui dire à quel point il se trompait, sur lui et sur Aaron, mais l'homme était entré dans une rage folle, impossible à endiguer. Patrice le poussa sur le dos et arracha les pinces à linge, prenant un plaisir malsain à torturer ce qu'il considérait à présent comme un démon et non plus comme son fils. L'étudiant cria de nouveau, plus faiblement cette fois car les précédents cris lui avaient cassé la voix, et ses pleurs redoublèrent quand il vit des gouttes de sang perler de ses boutons de chair. Oh, il aurait tellement souhaité que ça s'arrête là. Mais ce ne fut pas le cas. Un premier poing tomba entre ses côtes, lui coupant le souffle, avant d'être suivi par d'autres.Il passa une heure à encaisser, roulé en position fœtale, les coups de son géniteur. Il ne chercha pas à se défendre, à quoi bon de toute façon ? Son père aurait trouvé un moyen de le contraindre à endurer tout cela.
Quand il quitta enfin la pièce, il était couvert de sang plus ou moins sec et plusieurs hématomes se formaient sur tout son flanc droit. Il sentait que son intimité saignait et que ses tétons le faisaient atrocement souffrir. Il caressa sa lèvre inférieure, qui était fendue avant de remonter sur sa pomette et son œil qui prenait tout deux une teinte violacée.
Il regarda par la fenêtre, esquissant un geste vers elle pour tenter de l'ouvrir et demander de l'aide, mais la douleur fut beaucoup trop puissante. Alors il préféra se raccrocher à son dernier espoir, en sécurité sous son oreiller. Son téléphone portable, son si précieux téléphone portable.
- Regarde ! Regarde ce que ton fils me force à faire !
L'éclat de voix attira l'attention des yeux marrons vers la porte où se tenait sa mère et Léa. Si la femme semblait resignée, sa petite sœur, elle, se précipita vers lui. Ses yeux gris se noyèrent de larme quand elle constata avec effroi dans quel état était son aîné mais elle put à peine le toucher que Patrice intervenait en la tirant par le poignet. Hugo ne prêta même pas attention à ses cris. La douleur était en train de refluer pour ne laisser place qu'à un épais coton qui bloqua ses sens avant de le faire sombrer peu à peu dans l'inconscience.
~~~
Quand il ouvrit de nouveau les yeux, le brun constata que son corps était affreusement engourdi et douloureux. Un de ses yeux ne s'ouvrait d'ailleurs plus et il dû se redresser avec d'immenses difficultés pour voir l'heure de son réveil. Presque vingt-et-une heure. Il avait dû rester inconscient trois bonnes heures... Il profita de sa position pour observer sa chambre où, mis à part des tas de vêtements et des placards éventrés, il ne vit rien.
C'était sa chance.
Rapidement, du moins, aussi rapidement qu'il le pouvait, il prit son portable en réfléchissant à toute allure. Aucun de ses amis n'était ici, et il ne voulait pas que son père le retrouve, s'il allait se réfugier chez eux, ce serait trop effrayant. Il n'avait qu'une personne chez qui il ne viendrait jamais. Une personne en qui Hugo avait suffisamment confiance pour savoir qu'il viendrait le chercher malgré tout. Aaron. Ce fut lui qu'il sélectionna dans ses contacts, priant pour qu'il réponde rapidement.
À : Prince
30/06/2018, 20h56
Il a tout découvert. Viens m'aider. Je peux compter que sur toi.
VOUS LISEZ
Bal Vénitien
RomanceGala de la corpo de droit, thème Bal vénitien. Hugo avait suivi ses amis à la fête à cause de ce thème mais aussi de sa récente rupture. Rien ne l'avait préparé à se retrouver dans les bras d'un inconnu qui lui en ferait voir de toutes les couleurs...