— Quelle sera ma punition, Prince ?
— Tu es privé de dessert. Trouve l'excuse que tu veux devant mes pères mais tu n'y toucheras pas. Je t'avais confié une mission toute simple, tu as échoué.
— Je... Je vous ai déçu, murmura Hugo en déviant son regard de la route pour le visage de Aaron.
— Oui, répondit ce dernier qui avait le visage fermé depuis qu'il l'avait récupéré, et tu ne peux même pas imaginer celles de mes parents à qui j'avais promis que tu le ferais !Le brun baissa la tête sur ses mains, dans lesquelles il serrait fermement son téléphone portable. Il était tellement honteux, il n'avait pas voulu décevoir son dominant. Mais vu son expression, c'était trop tard pour se rattraper. Pourtant, le jeune homme murmura :
— Les filles... les filles voudraient savoir comment vous allez ?
— Quoi ?
— Votre vidéo... Elles voudraient savoir si vous supporter les commentaires. Elles vous soutiennent en tout cas...
— Et toi ?
— Je suis triste. Tous ces gens sont affreusement bêtes et ça me fait mal pour vous...
— Je vais bien. Ne lis pas tout ça. Les cons sont partout. Tais-toi maintenant, ça fait deux fois que tu parles sans autorisation.L'étudiant ferma la bouche pour ne pas protester à nouveau. Il avait bien vu que son maître s'était crispé quand il avait parlé des commentaires sous sa vidéo. Il envoya rapidement un message pour rassurer ses meilleures amies avant de reprendre l'observation du paysage qui défilait à l'extérieur. Le silence qui régnait était pesant et il espérait secrètement qu'ils étaient bientôt arrivé car il n'en pouvait plus. Son souhait fut exaucé puisque quelques minutes plus tard, le roux entrait sur un chemin menant à une spacieuse propriété très moderne.
Une fois que la voiture fut garée, les deux jeunes hommes descendirent et allèrent vers la porte d'entrée. L'avocat frappa à cette dernière et ce fut Éric qui vint leur ouvrir, toujours armé de son grand sourire.— Bonjour, les garçons ! Entrez, entrez... Aaron tu peux aller mettre vos affaires dans ta chambre, Hugo et moi allons déposer le dessert dans le frigo !
— Oui, Appa, souffla Aaron avant d'entrer en déposant un baiser sur la joue de son père adoptif.Le sourire de ce dernier s'agrandit et il prit le bras du petit ami de son fils pour l'emmener dans la cuisine. L'étudiant passa dans un salon et une grande salle à manger décorée avec goût dans un style mélangeant l'industriel new-yorkais et le cocooning scandinave qui tranchait avec l'austérité qu'il y avait à l'extérieur de la bâtisse. Quand il arrivèrent dans la cuisine, pièce très spacieuse muni d'un îlot central et toute en noir et rouge, il se retrouva nez à nez avec Louis qui lança un regard étonné au carton de pâtisserie entre ses mains.
— Je croyais que tu devais faire le dessert, constata-t-il en fronçant les sourcils.
— Je... Je suis désolé, monsieur, je l'ai fait brûlé, bafouilla le jeune, intimidé par les yeux aciers de l'homme.
— Oh... Eh bien, je suppose que tu es toi aussi nul en cuisine. Ce n'est pas grave, on a l'habitude.
— Je t'entends, Louis, protesta Éric alors qu'un fin sourire naissait sur les lèvres de son mari, tu me le paieras !
— Mais oui, mon amour, va plutôt dans le salon avec ce jeune homme et attends que je vienne servir l'apéro, d'accord ?Hugo aurait bien pouffé de rire si quelqu'un n'était pas arrivé derrière lui pour l'enlacer, manquant de lui faire lâcher le carton contenant le gâteau. Il tourna la visage vers la tête rousse qui était contre lui et souffla un peu de soulagement en sentant son torse musclé dans son dos.
— Tes trois heures de liberté commencent, mon agneau, mais n'oublie pas ta...
— Aaron, pas de phrase salace à l'oreille de ton copain. Et viens me saluer, s'il te plait, le coupa son père biologique avec un sourire moqueur.Son fils s'exécuta et le salua lui aussi d'un baiser sur la joue. Le brun se prit à affectionner cet homme qui aimait de tout son cœur sa famille. Il était loin de la figure paternelle qu'il avait connu... Éric le sortit de ses pensées quand il prit la boîte de ses mains pour la mettre dans le frigo. Il lui fit ensuite signe de le suivre dans le salon pour prendre l'apéro, laissant le père et le fils seuls dans la cuisine.
Louis attendit qu'ils soient sortis pour se tourner vers le jeune avocat qu'il trouva le doigt dans sa mayonnaise. Ce dernier lui sourit innocemment et s'empressa de le retirer pour goûter la sauce de son paternel.— Je suis content que tu ais trouvé ce garçon. Il semble beaucoup t'aimer.
— Je crois que c'est le cas, souffla le jeune homme en prenant des jus de fruits dans le frigo, on ne l'a jamais vraiment dit.
— Tu te compliques la vie...
— Oui et non... On est bien comme ça, je te jure.
— Fais attention à toi, Ronnie.
— Promis, papa. Tu veux quel cocktail ?
— Comme toujours, fils.Le roux sourit au cinquantenaire et attrapa un citron vert pour aller vers le mini-bar du salon préparer les cocktails.
~~~
Même s'il en avait eu le droit, Hugo n'aurait jamais pu avaler le gâteau qu'il venait de déposer au centre de la table. Le repas que Louis avait préparé lui avait rempli l'estomac, en plus d'être succulent ! Aucun doute, il était bien loin d'être aussi bon cordon bleu que lui ! Il déposa une part du gâteau dans chaque assiette, omettant la sienne, mais Éric ne sembla pas l'entendre de cette oreille puisqu'il demanda :
— Tu ne prends pas de dessert, Hugo ?
— Non, je n'ai plus faim.
— Vraiment, demanda Louis en jetant un regard suspicieux à son fils qui faisait mine de rien.
— Oui ! Je n'aurais pas dû reprendre autant de votre délicieux gratin, rigola le plus jeune de la pièce, je ne peux plus rien avaler !
— Laisse quand même ta part dans l'assiette.
— Oui, Pr... ahem... Aaron.Les pères de son maître le regardèrent curieusement mais n'ajoutèrent rien et commencèrent à manger, dégustant le délicieux fraisier.
Quand le repas fut terminé, le brun tenta vainement d'aider Éric et Louis à débarrasser la table. Cela sembla fort compromis quand l'asiatique le poussa hors de la cuisine à grand renfort de coup de pied dans le derrière. Ce fut le même traitement pour le jeune avocat qui le rejoignit près de la console de l'entrée. Son soumis avait entre les mains la photo d'une magnifique femme dans une robe de mariée, ses cheveux de feu parsemés de fleurs blanches, sa bouche pulpeuse peinte en rouge et de magnifiques yeux d'or qui scintillaient de joie. Elle avait aussi un petit ventre, mis en valeur par sa superbe tenue.— Elle est belle, hein ?
— Elle te ressemble énormément. Surtout quand tu souris en fait, vous avez la même expression de bonheur... Ça ne dérange pas Éric que ton père garde des photos d'elle ?
— Non... Appa dit toujours que c'est à cause de son accident qu'il a pu trouver l'amour, alors il doit la remercier comme il se doit. Et il dit aussi que je ne suis pas né dans un choux et que j'ai une mère...
— Je te vois mal dans un choux, pouffa le plus jeune.Aaron sourit et prit le cadre des mains du petit pour le reposer. Il enlaça ensuite sa taille et chuchota près de son oreille :
— Mon père t'aime bien, tu sais.
— Je l'aime bien aussi. La première fois il me faisait beaucoup penser au mien mais en vérité... il est vraiment exceptionnel. On voit qu'il aime sa famille de tout son cœur.
— Oui... mais j'ai failli comprendre trop tard qu'il m'aimait et que je n'étais pas... un fardeau et que je la lui rappelait trop. J'ai fait des conneries pour essayer d'oublier ça... et j'ai manqué de crever.
— Aaron...
— On en parlera plus tard, s'il te plait... on va aller se coucher.
— Mais on a pas salué tes parents, protesta le petit brun en laissant la main du roux saisir la sienne et nouer leurs doigts ensemble.
— Tu veux vraiment aller dans la cuisine ? Ce sera sans moi, je tiens à ce qu'il me reste d'innocence !Hugo manqua de s'étouffer alors que son aîné explosait de rire en l'entrainant derrière lui vers l'étage. Il entra dans une des premières pièces et l'étudiant découvrit une chambre spacieuse, mais sans réelle décoration mis à part cet esprit cocooning qui demeurait partout. Le roux le tira avec lui sur le lit et passa une main dans ses cheveux bruns. Et avec son si joli sourire, qui fit rougir son soumis, il demanda :
— Combien d'erreurs aujourd'hui ?
— Trois, Prince.
— Trois ? Je n'en ai compté que deux...
— Je... le gâteau...
— Tu as déjà été puni pour ça, petit agneau.
— Mais je vous ai déçu et...
— Très bien. Alors je te ferais jouir trois fois sans te laisser de répit, répondit l'avocat en plongeant ses beaux yeux dorés plein de malice dans les pupilles noisettes du plus jeune.
— Prince...
— Ton comportement de ce soir a été excellent, ça mérite récompense. Et ne conteste pas mes ordres ou je te rajoute une autre fois.Les joues de l'étudiant s'empourprèrent et il laissa son dominant happer ses lèvres dans un baiser passionné. Il s'accrocha à lui avec force en lui répondant avec toute son ardeur... et aussi tout son amour.
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Bal Vénitien
RomanceGala de la corpo de droit, thème Bal vénitien. Hugo avait suivi ses amis à la fête à cause de ce thème mais aussi de sa récente rupture. Rien ne l'avait préparé à se retrouver dans les bras d'un inconnu qui lui en ferait voir de toutes les couleurs...