Épilogue

7.8K 548 76
                                    

Hugo regarda le contrat que Aaron venait de poser sur l'îlot central en rentrant de son travail en haussant un sourcil.

— Je dois en resigner un ?

— Oui. J'y ai fait des modifications, comme ajouter tes trois heures de vanille et le fait que les fellations ne se feraient qu'avec ton accord. Mais avant je veux te parler. On verra si tu veux toujours signer après ça...

— Je vous écoute, Prince.

Le brun enfourna le gratin qu'il venait de préparer et s'assit sur un des tabourets en face de son dominant qui venait de retirer sa veste de costume pour ne rester qu'avec un veston bordeau et une chemise blanche. Ce dernier releva une de ses manches et posa son bras sur la table, exposant les marques de piqûre dans le creux de son coude. 

— Comme tu le sais déjà, je me suis drogué quand j'étais plus jeune. Pendant mon adolescence, j'ai très mal vécu la pression que je me mettais à moi-même. Je culpabilisais beaucoup de ressembler à ma mère, je pensais être un poids pour mon père et je voulais être excellent pour qu'il soit fier. En plus… c'est à cette époque que Christian et Jean sont partis à Paris. Ils me connaissaient depuis tout petit, c'étaient mes confidents, même quand mes pères ont déménagé. Je ne savais pas trop vers qui ou quoi me tourner. C'est là que Simon m'a approché. C'était un élève de mon lycée, bien connu pour dealer de la drogue. Il a commencé à fournir aussi. On s'est beaucoup rapproché, jusqu'à commencer à avoir des relations sexuelles ensemble.

— Vous êtes tombé amoureux de lui ?

— Comme un dingue. Et il me donnait le réconfort dont j'avais besoin... dès qu'on se voyait on se droguait et on baisait. J'aurais dû comprendre que pour lui ce n'était pas réciproque...

Les yeux dorés du plus vieux se perdirent dans le vide quelques instants. Oui, dès qu'il y repensait, il se disait qu'il avait vraiment été un idiot. Il soupira légèrement et reprit :

— Un jour, en rentrant du lycée, j'ai surpris une conversation entre mes parents et mes meilleurs amis. Ils avaient compris que je me droguais. En même temps, ce n'était pas bien compliqué pour Christian et Jean… ils étaient à la tête du gang de leur père, mais c'est du passé alors ne te soucies pas de ça. Donc, quand j'ai surpris cette discussion j'ai paniqué et je me suis enfui. J'avais peur qu'on me sépare de Simon, qu'on me fasse arrêter alors que ça me faisait tellement de bien. Je me suis précipité chez Simon. C'était le seul sur qui je pouvais compter.

— Mais il n'a pas eu la réaction que vous attendiez ?

— Exact. Il m'a rejeté. Il ne m'avait jamais aimé, il avait même une petite-amie. J'ai eu le cœur brisé. Je suis resté longtemps à pleurer devant chez lui. Puis je suis rentré chez moi. Je me suis sevré. Sauf que j'avais besoin de m'éloigner d'ici pour aller mieux, le psy et la désintoxication, ce n'était pas assez. J'ai demandé à changer de lycée pour aller sur Paris avec Christian. Officiellement, c'était pour être pris plus facilement à l'Université là-bas. Officieusement, c'était pour devenir le soumis de Christian. Il m'a aidé à me gérer avec le BDSM. On a jamais couché ensemble tous les deux, lui et Jean sont comme des grands frères pour moi ce serait bizarre, mais j'étais libre d'aller avec n'importe qui au club. Petit à petit, j'ai grandi et changé... Chris' m'a appris à devenir un Dom. Mais... Je m'étais promis de ne plus jamais tomber amoureux.

Hugo haussa un sourcil amusé à cette annonce et murmura :

— C'est loupé, Prince.

— Oui, rigola ce dernier, je suis tombé amoureux de toi. Je t'aime, Hugo. Et j'aimerais que tu signes un contrat. Sans date de fin.

— Vous êtes un ancien drogué qui fait des accès de colère. Et accessoirement, un véritable connard. Mais je vous aime quand même. Alors je vais signer.

Il prit le stylo qui était posé auprès du tas de feuille et sans aucune hésitation apposa sa signature en bas du contrat. L'avocat l'imita et ils échangèrent un sourire complice. 

— En fait, je t'ai préparé une surprise.

— Une surprise, Prince ?

— Oui. Elle ne devrait pas tarder.

Hugo se leva, impatient de savoir ce qu'il lui réservait, quand on sonna à la porte. Il grommela et alla ouvrir alors que le roux se rhabillait en souriant. Il allait tuer celui qui les dérangeait. Pourtant, quand il ouvrit la porte, toute colère fut envolée...

— Surprise, hurla Clémence en se jetant à son cou.

— C'est nous, poursuivit Charlie en souriant.

— Aaron nous a invité, s'exclama Cléa avant de rejoindre le câlin collectif.

Hugo rigola en serrant ses meilleures amies contre lui avant de regarder son dominant.

Tout était en ordre. Il ne pouvait pas être plus heureux qu'en cet instant...

THE END

Bal VénitienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant