Chapitre XXXIII

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Hugo grignotait tranquillement ses chips devant une émission quand la porte de l'appartement s'ouvrit en claquant. Il déglutit lentement et jeta un regard par dessus le canapé pour voir Aaron retirer sa veste de costard, l'air très énervé.

— Quelque chose ne va pas, Prince, demanda le petit brun en le voyant lancer son portable sur le plan de travail.

— Les projets pour ce week-end viennent de tomber à l'eau. On doit aller chez mes parents demain soir, répondit son aîné en adoucissant légèrement son tob quand il croisa les jolis yeux noisettes, tu as fait ce que je t'avais demandé ?

— Oui, vous pouvez vérifier. Le repas est aussi dans le four, c'est presque près d'ailleurs...

— Parfait, pendant que ça finit de cuire je vais faire ta discipline. À genoux.

Le plus petit ne se fit pas prier. Il se déshabilla rapidement et s'agenouilla au milieu du salon sur le tapis moelleux.

— Combien d'erreurs as-tu faites aujourd'hui ?

— Trois, Prince.

— Trois ? Vraiment ? Et ce paquet de chips ?

— Je... Pardon, Prince, cela en fait quatre.

Le roux hocha la tête avec un rictus satisfait et il partit dans la chambre en ordonnant :

— Viens te mettre sur le dos dans le lit. 

L'étudiant s'exécuta sans protester. Allez savoir pourquoi, il avait attendu ce moment toute la journée. Il aurait dû en avoir peur, sa discipline n'était pas censée être agréable, mais il était impatient de la recevoir. Peut-être parce que ce qui suivait allait être fantastique... La voix de l'avocat le tira de ses pensées et il écouta attentivement ce qui allait lui arriver. 

— J'ai envie de te voir couiner, petit agneau...

— Tout ce que vous voulez, Prince.

— Mm... Voyons voir quelle douleur tu peux supporter. Ça serait une bonne punition et je saurais si on peut l'utiliser.

Il sortit un gode épais, noir et parsemé de petit pique et une tige en inox fine et longue d'une dizaine centimètres, terminée par une petite boule ronde, d'un des tiroirs de sa commode. Dans un autre, il récupérera un harnais ainsi que d'autres sangles et une barre de fer qui devrait apparement servir à l'attacher. Mais son regard ne pouvait pas lâcher la tige. Il savait ce que c'était, il l'avait déjà vu. Et ça avait l'air douloureux.

— Calme-toi, Hugo. Ta respiration s'affole. 

— Vous allez le mettre dans... dans... dans... Mon urètre ?

— Tu as dit que tu n'avais rien contre les plugs d'urètre dans ta Checklist, petit agneau.

— Mais je... Je ne pensais pas... aussi rapidement... Je...

— Je ne le ferais pas si je ne t'en pensais pas capable. Il est assez fin, c'est supportable. Et n'oublie pas que c'est toi qui a le pouvoir de tout arrêter avec tes mots de sécurité. Il te suffit d'un seul mot. Axelle, et on s'explique, Père, et j'arrête tout.

Hugo plongea ses yeux rendus verts par la lumière du soleil estival qui passait par la fenêtre dans les iris d'or de son vis-à-vis. Ce dernier n'ajouta rien de plus, il sentait bien qu'il ne le forcerait pas si il ne le voulait pas. Mais un doute s'immisça en lui. Il ne le forcerait pas, c'est sûr, mais la fierté qui brillait dans ses yeux, il ne la verrait pas. Il avait envie d'essayer de repousser ses limites, mais aussi de faire confiance à Aaron qui croyait en lui.

— V-vert, Prince.

— Merci de me faire confiance, petit agneau.

Aaron avait craint qu'il le fuit en courant en le voyant paniqur, il eut du mal à masquer son soulagement quand le plus jeune accepta sa demande. Il embrassa son front en souriant avant de commencer à l'attacher. Il finit immobilisé, les sangles entouraient son torse et étaient liées ensemble par un anneau en métal au milieu de sa poitrine. Des menottes de cuir retenaient ses poignets, coincées au-dessus de sa tête par une petite chaînette crochetée dans la tête de lit. Le plus vieux avait aussi pris soin de passer des sangles autour de ses cuisses pour les laisser pliées, les pieds au niveau de ses fesses. Enfin, une barre d'écartement lui empêchait de fermer les jambes, attaché par des bracelets de cuirs à ses chevilles.

— Tout va bien Hugo ?

— Je crois que oui... c'est étrange, Prince. Ça me détend d'être attaché comme ça, je sais que je ne vais pas pouvoir me débattre et que je... Je ne me ferais pas mal.

— Impressionnant... tu l'as presque atteint...

— Atteint quoi, Prince ?

— Ton sous-espace... Écoute, avant qu'on commence ta discipline, je voudrais que tu respires profondément en fermant les yeux. Quand tu te sentiras très détendu, tu les rouvriras.

Pas sûr de tout comprendre, le jeune homme hocha tout de même la tête et ferma les yeux. Il prit de longues inspirations, se concentrant sur les sensations que lui envoyaient son corps. Il se sentait divinement bien. Il savait que son dominant ne lui ferait pas de mal, du moins pas qu'il ne pourrait pas supporter. Le seul qui aurait pu se blesser dans la manœuvre c'était lui, mais il était immobilisé. Totalement soumis et offert. Comme il aimait cette sensation de ne rien contrôler mais de pouvoir quand même tout arrêter d'un seul mot. Le roux avait raison. C'était lui qui dominait leurs échanges, c'était lui qui décidait quand ça allait trop loin.

Quand il rouvrit les yeux, il avait l'impression d'avoir dormi plusieurs heures et d'être encore groggy par le sommeil. Pourtant, le soleil avait à peine bougé et Aaron était toujours assis à ses côtés, un pot de lubrifiant dans une main et le gode dans l'autre. Il reconnut à peine la voix qui sortit de sa gorge quand il attira son attention : 

— Prince... Je suis prêt.

— J'ai senti, mon agneau, ta respiration est devenue lente. Et tu paraissais si calme...

Le roux se déplaça pour aller entre ses jambes avec le gode et la sonde. Il lubrifia son intimité, déjà palpitante, avant d'y glisser le sextoy, et expliqua :

— Je vais te les laisser quatre minutes, ce sera ta discipline. Des questions ?

— Si ça me plaît, Prince ?

— Alors je serais obligé de te laisser le plug d'urètre pendant que je te prendrai bien profondément jusqu'à ce que tu me supplie de te faire jouir, sourit l'avocat en attrapant son sexe.

Cette simple idée suffit à rendre le sexe de son soumis beaucoup plus dur et d'habiles va-et-vients finirent de le tendre au maximum. Aaron prit la tige en inox entre ses doigts et l'approcha lentement du pénis du plus jeune. Il sentit ce dernier se tendre légèrement, il vit qu'il essayait de bouger pour y échapper, alors il embrassa avec tendresse sa cuisse et murmura en le fixant de ses prunelles dorées : 

— Tu vas avoir mal. Mais tu vas voir, c'est une sensation délicieuse...

— Vous... vous avez déjà essayé... Prince ?

— Possible, oui. Tu le sauras bien assez tôt de toute façon, mon petit agneau. Allez, j'y vais, continue de respirer calmement et regarde moi, ok?

Hugo s'exécuta sans hésiter, rassuré par la chaleur et la tendresse des iris miels qui étaient posés sur lui. Il cria de surprise quand son aîné commença à faire pénétrer l'embout légèrement lubrifié dans son conduit. Il continua à crier pendant toute la durée de l'intrusion, les larmes aux yeux. C'était si douloureux... si douloureux... mais il tint bon et lâcha un long soupir de soulagement quand la boule arriva au niveau de son gland. C'était une sensation étrange. Une douleur permanente, mais qui devenait diffuse tant que l'on ne touchait pas son sexe. Il ne pouvait pas dire qu'il aimait ça mais il ne pouvait pas non plus dire qu'il le détestait… Aaron décida de couper court à ses réflexions en enclenchant les vibrations du gode, annonçant le début de ses quatre minutes de tortures.

Bal VénitienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant