Chapitre XXVII

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Dès le lendemain de la confrontation entre Aaron et Patrice, l'avocat avait repris la route vers Caen en emmenant Hugo avec lui. Jean et Aiden avait préféré prendre le train de Cherbourg pour retourner à Paris et les laisser un peu seuls. La manœuvre aurait pu être efficace si le brun n'était pas aussi fatigué, il s'était endormi au bout de quelques kilomètres et ne s'était réveillé qu'à leur arrivée sur le parking souterrain de l'immeuble où logeait le plus vieux. Ce dernier sortit de la voiture en s'étirant avant de prendre le sac de son cadet dans le coffre et d'aller vers l'ascenseur. Il fut vite rattrapé par l'étudiant qui monta dans la cabine à ses côtés en marmonnant :

— Merci de m'héberger... ce sera temporaire, t'inquiètes. Juste le temps de trouver un petit boulot pour me payer une chambre étudiant...

— Tu réfléchis avant de dire des âneries pareilles, grogna le roux en tapant l'arrière de sa tête, mon appart est bien assez grand pour deux, si tu veux participer au loyer je ne t'en empêche pas mais tu peux rester.

— Wow. Et tu ne me demandes rien en échange ? Vraiment ?

— J'aurais ton petit cul à disposition, répliqua Aaron avec un petit sourire moqueur, donc non, rien en échange, mon petit agneau.

— T-tu es désespérant, gros pervers, bafouilla le petit brun en détournant le regard.

Le plus grand parti dans un grand fou rire qui fut alimenté par la moue boudeuse que tira Hugo quand il vit qu'il se moquait de lui. Il ébouriffa ses cheveux en sortant de l'ascenseur, se calmant peu à peu alors que l'étudiant le suivait plus lentement à cause de ses blessures encore douloureuses. En vérité, il se sentait responsable de ce qui s'était passé, il ne pouvait pas se résoudre à abandonner Hugo. Et puis, il lui avait demandé de l'aide, il lui faisait confiance, il ne pouvait pas lui faire ce que Simon lui avait fait par le passé. Ils entrèrent dans le spacieux deux pièces de l'avocat qui posa le sac sur son épaule dans un coin de la pièce avant de murmurer : 

— Tu veux pas fermer les yeux cinq minutes ?

— Pervers.

— Non, j'ai un truc à faire et je veux pas que tu vois ça.

— Quoi ? Ranger tes jouets ?

— Sérieusement... En vrai, je voulais juste pas que... Tu vois ça, soupira le roux en désignant une pile de DVD.

— Hum ?

L'étudiant ne demanda même pas à son aîné l'autorisation pour se pencher vers la pile. Il y trouva tous les DVD de Narnia mais aussi des Ghibli et plusieurs Disney. Avec un sourire, il attrapa la pochette du Château ambulant et se tourna vers lui avec un léger sourire.

— C'est mon préféré. On pourra le regarder ?

— Si tu veux... mais ce soir, je dois passer au bureau et rattraper mon retard. Tu vas t'en sortir tout seul ?

— Aaron.

— Oui ?

— Tu serais presque mignon à t'inquiéter pour moi. Mais ça va aller, je crois que je vais te piquer tes DVD et que je vais passer mon après-midi à les regarder. Je vais me débrouiller.

Le roux hocha la tête et lui dit où il pouvait trouver à manger avant de se préparer à partir. Alors qu'il s'apprêtait à quitter l'appartement, il se tourna vers Hugo qui acceptait regardait depuis le canapé. Sans lui laisser le temps de réagir, il se pencha sur lui pour embrasser le coin de ses lèvres et murmurer à son oreille :

— À ce soir, petit agneau, ne fais pas de bêtises.

— Promis, Prince, je vais juste pleurer en regardant Rox et Rouky.

Bal VénitienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant