Un malheur n'arrive jamais seul

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Partie 21:

************************Bonne lecture****************************

Une semaine passa sans le moindre changement, je n'avais pas de nouvelles de mon avocat, je m'étais préparé à l'éventualité de ne plus le revoir avant l'audience. Je me fiais pas trop aux paroles des avocats, ils sont tous réputés pour dire le contraire de la vérité, je n'ai pas dit qu'ils mentent, mais bon...vmvs. Entre-temps je recevais la visite de ma mère, ça me faisait toujours un plaisir de la voir, même si elle ne pouvait s'empêcher de pleurer à chaque fois qu'elle voyait mon état, et ça me faisait vraiment de la peine. Je lui demandais nouvelles de mes frères et sœurs, s'ils travaillaient bien à l'école ? S'ils étaient sages ? Elle me répondait, avec un regard piteux, les yeux pleins de larmes, qu'ils allaient bien et qu'ils se débrouillaient à merveille. Puis elle me confia qu'elle les avait juste dit que j'étais en voyage, mais qu'elle pouvait sans doute pas leur mentir plus longtemps car ils commençaient déjà à avoir quelques doutes. Je demandais après d'autres gens du quartier, notamment la mére Maty qui vendait des pains avec haricot, thon, niébé et autres au petit matin et des ''fatayas'' le soir, ça me manquaient vraiment, ainsi que Ass le vendeur de café touba au carrefour, j'avais appris à me souvenir de tous ces détails en prison. Au soir je pensais à mon quartier et j'essayais d'imaginer à cet instant tout ce qui s'y passé. Je me disais que le grand Azou était surement assis sur le tronc de son arbre en train de lever le coude pour plus tard semer la pagaille, crier sur tout ce qui bougeait, que les jeunes était surement en train de jouer au foot. Il m'arrivait même de les imaginer en train de négocier avec le pére Dabo communément appelé Pa Allemand qui avait l'habitude de confisquer la balle lorsqu'elle rentrait chez lui, et je riais en pensant à tout cela. Et plus je réfléchissais et plus de choses méconnues ou oubliées ressortaient de ma mémoire. J'avais assez de souvenirs pour ne pas m'ennuyer. Nos discussions ne furent jamais très longues, elle ne pouvait pas retenir ses larmes. J'étais toujours obligé de me retirer avant la fin du temps permis. Puis c'était le tour de mon père, lui, je sentais qu'il tenait le coup, il n'avait montré aucun signe d'affliction. Il gardait toujours sa sérénité habituelle. Il me demanda si les conditions étaient bonnes, si je n'avais aucuns problèmes ? Je lui répondais juste que je tenais le coup. Ainsi il essayait de me remonter le moral, de me donner le courage, comme un commandant et son soldat dans un champ de bataille. Avec lui, c'était surtout l'aspect moral, le combattant luttant sans cesse pour sa survie, pour son honneur, pour sa liberté. Puis il termina par mon avocat, il disait l'avoir contacté ce matin, qu'il y'avait du nouveau, et qu'il allait surement passer dans la semaine me tenir au courant, il se retira ainsi. De retour dans ma cellule, j'étais moralement devenu plus fort, les conseils de mon père faisaient de l'effet. Je me remettais dans la lecture de quelques bouquins que ma mère m'avait amenés. Qui aurait pensé que je serais un jour-là en train de lire des livres ? Je n'avais jamais aimé la lecture, et même à l'école, j'avais toujours de mauvaises notes dans les matières littéraires, de ce fait on m'avait orienté dans une série scientifique, j'ai eu mon bac S2 et après je suivais toujours une filière scientifique. Mais en prison, j'avais nullement le choix, la lecture restait le seule moyen d'oublier tous nos soucis, tous nos pensées d'homme libre, tous ces mauvaises conditions du milieu carcéral. Il n'y avait ni télé, ni radio, C'est là que j'ai pris goût à la lecture. Au début, j'avais qu'un roman que je lisais et relisais et je retenais même les phrases, les personnages mots par mots, rien ne m'échappait. En début de la semaine prochaine, mon avocat se présenta. Il avait refait sa coiffure laissant ainsi paraître sa grosse tête et avait même rasé sa barbe. Mais il était quand même un peu plus présentable. Il était dans la même salle que d'accoutume, mais cette fois ci, il avait légèrement croisé ses jambes, et avait entreposé ses deux mains sur son genou. Je pris place juste devant lui, et il poussa un long soupir et débuta :

Chronique de Mystery [Términé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant