Partie 15:***********************Bonne lecture****************************
Affolée par cette scène qui s'offrait à ses yeux, elle resta quelques secondes, tourmentée, inconsciente sous le choc, elle avait cru qu'elle rêvait sans doute. Son cœur battait la chamade, elle ouvrait la bouche, mais demeurait muette. Un vent de panique la souffla, elle secoua frénétiquement sa tête. Un regard dénué assombrissait son regard, du gouffre de ses yeux, des pensées immondes traversaient son esprit. Elle se sentait éperdue, épouvantée. Puis elle reprenait petit à petit ses esprits, et à contrecœur, elle réussit à s'arracher à cette contemplation, puis dans un regain de détermination, elle se libéra de son étreinte et vacillante, elle s'appuya sur la chaise avec ses mains fébriles armées du peu de force qu'elle avait réussi à puiser au plus profond de son être, et se mit debout. Puis se sentant un peu moins vulnérable, elle avança à pas lents et maladroits et eut le courage de faire face à Abdou, qui était confortablement à genoux devant Suzie et s'immobilisa à quelques centimètres de lui. Elle s'était juste contentée de le fixer du regard, lui décochait un regard noir, un sans un mot elle sentait ses larmes lui piquait ses yeux. Abdou sentait le rythme de son cœur s'accélérer à la vue d'Aicha, jamais il n'aurait imaginé qu'elle serait témoin de cette situation. Ils restèrent immobiles se fixant dans les yeux tous deux. Un lourd silence s'installa, ils se jetèrent des regards anthracites comme deux animaux féroces enragés. Puis sentant qu'elle risquait de verser des larmes, les seuls qu'elle ne pouvait pas se permettre à cet instant et qui serait sans doute un signe de sa vulnérabilité face à Abdou qui soutenait son regard, elle fit volte-face et s'exila du complexe. Tout sous le regard de Moussa qui suivait de très près la scène, incapable de réagir, il sortit à son tour avec le sac d'Aicha à la main. Dehors, il vit la petite en larmes, assise juste à la devanture du resto, il s'approcha et posa sa mains sur ses épaules, puis prit place juste à côté d'elle. Il essaya de la consoler en vain, elle ne voulait rien entendre. Les seuls mots qu'elle prononça furent << je veux rentrer chez moi>>. Moussa ne s'avisa pas de l'en empêcher, elle lui proposa de la ramener dans sa voiture. En route, elle resta muette, elle était encore sous le choc. Arrivée chez elle, elle descendit et étourdit, elle avait oublié son sac. Moussa descendit à son tour et la rattrapa juste devant la porte de sa maison, et là, elle leva les yeux vers lui, comme si elle venait juste de se remettre de la stupeur qu'elle éprouvait, et elle prit conscience que des bras musclés l'avaient encerclé. Elle pencha la tête et comme emportée par une houle sensuelle, elle se pressa contre lui de toutes ses forces. Moussa en profita pour caresser tendrement son dos et sa nuque, la faisant frissonner. En l'espace d'une seconde, elle ne songea plus à tout ce qui venait de se passer, dans la magie de l'instant, elle se sentait soudainement vivante, soudainement fortifiée, vibrant d'une énergie bienfaisante et délicieuse et surtout protectrice. Elle avait juste envie d'oublier tout et de se fondre en lui. Puis il se détacha d'elle, prit sa main et se courba légèrement et l'embrassa tendrement en fermant les yeux, il s'immobilisa un instant avant d'ouvrir les yeux et lui dit
- Passes une bonne nuit Aicha, et saches que je serai toujours là pour toi.
Elle éprouva une sensation de vide en le voyant s'éloigner.
Chancelante, elle entra et referma la porte derrière elle, s'adossa contre cette obstacle entre Moussa et elle. Elle demeura paralysée, le souffle court, puis, partagée entre frustration et le soulagement dû au contact avec cet homme. Elle contempla et huma cette partie de sa main que sa bouche avait déposé sa salive. Puis elle se dirigea directement dans sa chambre, les souvenirs des événements de ce soir la revenaient en clichés. Elle posa sa main sur sa poitrine, sentant la chaleur qui en émanait, sentant la douleur qui n'était rien comparer à celle qu'elle devrait vivre avec ce fardeau tout le restant de sa vie. Avant de se rendre à l'évidence qu'elle l'avait définitivement perdu et que l'oublier restait la seule et unique solution. Cependant, elle ne put nier l'emprise que Moussa exerçait sur elle, il était parti de son propre chef alors que sachant qu'elle était vulnérable, il pouvait essayer d'avoir plus qu'une simple accolade. Il venait de lui prouver à quel point ses intentions étaient bonnes. Elle était aussi conscience que dans ses bras, elle se sentait heureuse, débordante de vitalité qu'elle croyait pouvoir obtenir que dans les bras de son Abdou. De l'autre côté, Moussa avait mis une musique douce dans sa voiture, pensif, ne pouvait s'empêcher de prendre quelques profondes respirations pour calmer sa tachycardie occasionnelle. Etant conscient qu'il lui fallait faire preuve d'une volonté surhumain pour pouvoir conquérir Aicha. Il s'était résolu que non seulement elle ne l'avait pas repoussé, mais qu'elle s'était abandonnée dans ses bras. A cet instant, il aurait tous donné pour en avoir plus, un baiser, pourquoi pas ? C'était sans doute le moment idéal. Mais il savait que ce n'était pas encore le moment de s'adonner à ces joutes sensuelles, qu'il fallait lui laisser le temps de faire ses propres choix, elle n'était pas pour le moment prête, et qu'il ne devait surtout pas l'effrayer par son impatience au risque de la perdre. Car il était confient que bientôt, très bientôt, elle s'offrirait à lui.
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Chronique de Mystery [Términé]
RomanceLa sensualité émanait d'elle comme une odeur, comme un trait de caractère. Je deviens la chose de son plaisir, le petit jouet de ses soirs, le soldat de ses moindres envies. J'avais rêvé d'une femme comme elle, comme d'un ideal de perfection pervers...