Je me hâte en petite foulée en direction du parc où j'étais sensée retrouver ma famille. Cette petite aération dynamique m'aide à prendre du recul et à ne pas culpabiliser sur les événements à venir. Quand j'aperçois mes parents et mes frères, je vois que Thomas est auprès d'eux et ils sont en train de discuter en faisant de grands gestes. Je m'empresse de les rejoindre en prenant l'air le plus naturel possible sans pour autant paraître trop sûre de moi. Ils finissent par se rendre compte de ma présence et mon père se braque aussitôt me faisant perdre l'assurance que j'avais acquise.
« Je ne pensais pas que tu étais capable d'autant me décevoir Wilhelmina, grogne-t-il, ce n'était pas la peine de te déplacer, tu n'es pas la bienvenue.
_Papa, je suis désolée, j'ai eu un empêchement, crois-moi, s'il te plaît ! Je m'excuse aussitôt attristée par ses paroles.
_Je ne discuterai pas avec toi maintenant, je t'avais prévenu. Tu rentres à la maison et tu nous laisses déjeuner tranquillement et je me fiche que ton petit copain en soit témoin ou non, insiste-t-il fermement avant de prendre le sac à provision et de tourner.
Je ne retiens pas mes larmes, je n'y arrive pas, car malgré le recul que j'ai pris en arrivant, je ne supporte pas entendre de telles paroles de la bouche de mon papa.
« J'ai fait un malaise en cours... je gémis désespérée.
_Et comment tu expliques que nous n'avons pas été prévenus ?! J'en ai assez de tes mensonges ! S'indigne mon père.
_ Téléphonez au lycée et vous verrez bien, en plus la Proviseure est venue me voir avant que je sorte. »
Le regard sombre de mes parents s'éclaircit un peu et je vois bien qu'ils essayent de me croire. Quant à Thomas, il semble apaisé.
« Et pourquoi as-tu fait un malaise, me demande maman inquiète. Encore une crise d'angoisse ?
_Maman s'il te plaît, pas ici, je la supplie en montrant mon ami d'un coup de tête. »
C'est déjà trop tard parce que Thomas m'interroge de ses beaux yeux noisette.
« Bon autant pour moi ma puce, dis mon père en s'approchant. Je me sens bête mais crois-moi Madame Renom va entendre parler de moi ! »
C'est que j'aime le plus chez papa, c'est un modèle pour moi. Il ne s'énerve jamais pour rien et il accepte toujours ses torts comme maintenant. Il m'embrasse sur le front pour se faire pardonner et je lui donne un câlin en échange. Ma mère se glisse à son tour dans mes bras et me demande si je vais mieux.
« On va rejoindre tes frères aux tables de pique-nique, annonce ma mère en prenant mon père par la main. Vous nous rejoignez ?
_On y sera dans cinq minutes, vous pouvez commencer à manger sans nous, réponds Thomas avant que j'aie eu le temps d'ouvrir la bouche. »
Ma mère a se petit rictus satisfait sur le visage qui me mets en rogne intérieurement mais je ne lui en veux pas car je peux imaginer à quel point ça la rassure que je laisse quelqu'un d'autre entrer dans mon intimité.

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Moi, le rugby et les autres...
Ficção Adolescente" Mademoiselle Lacourt, je ne vais pas vous le répéter cinquante fois, entendis-je une voix s'impatienter. Vous n'êtes pas dans votre lit mais bien dans ma classe de philosophie. [...] _Vous savez, je connais le chemin, aucun risque que je ne me pe...