« Tu as besoin d'aide ? Je demande à ma mère qui est en train d'étendre du linge dans le jardin.
_Ah ma puce, tu es rentrée. Je ne suis jamais contre, me dit-elle en souriant avant de m'embrasser. Alors, comment s'est passé ta journée ? Je n'ai reçu aucun coup de fil, je suis fière de toi.
_Disons que je préfère ne pas en parler... Je soupire. Les petites dorment ? »
Ma maman est assistante maternelle et c'est une des meilleures de la ville ! En ce moment elle s'occupe de deux fillettes trop adorables et le mercredi, c'est le seul jour où je peux profiter d'elles.
« Oui, mais je ne vais pas tarder à les lever pour le goûter. On pourrait aller se promener au parc comme ça, vu qu'il n'est pas trop tard et que le temps est clément ? Me demande-t-elle avec espoir.
_Avec plaisir, je m'écrie sans exagération. Je crois que ça ne peut pas me faire de mal. »
Et en effet, passer du temps avec elle et les petits m'ont été d'une grande aide pour décompresser. Leiah, la plus âgée des deux, a voulu joué à cache-cache et nous nous sommes pris au jeu. Les fous rires se sont enchaînés et j'ai même décidé d'ôter mon sweat pour faire plaisir à ma mère. Cela peut vous paraître étrange pourtant même elle ne m'a jamais vu habillée élégamment. Enfin si mais c'était avant mon adolescente quand elle me choisissait encore mes tenues. Ce qui est bien avec maman, c'est qu'elle n'essaye pas de me forcer la main alors que je sais qu'elle est triste que je ne mette pas en valeur « ma beauté naturelle » comme elle dit. Je fais un mètre soixante-treize, fine et surtout musclée, carré court châtain clair et des yeux noisette. C'est grâce à se physique que j'ai pu m'investir dans le rugby, malheureusement c'est aussi à cause de ce physique que j'ai vécu ce que j'ai vécu.
Quand je vais me coucher le soir, je suis apaisée et prête à faire face à une nouvelle journée au lycée. Malheureusement durant la nuit, mon inconscient prend le dessus et des flashbacks de mon agression refont surface.
Je suis assise sur les marches d'un local qui sert de rave pour les jeunes. Mon grand frère est assis à côté de moi et est en train de se rouler un pétard. Comme d'habitude il me le propose mais je refuse et je sirote un peu de ma Vodka/Cranberry. Je ne me soule jamais, mais j'avoue qu'à treize ans un verre d'alcool ça rend vite pompette...
« On rentre dans combien de temps Julien ? Je l'interroge lassé par le manque de festivité.
_Tu bouges pas d'ici, je vais pisser et on part. C'est bon pour toi ? »
Je me contente de lui sourire satisfaite et je le regarde partir. Mon frère a toujours essayé de me protéger et de me permettre de profiter de ma jeunesse. Mais treize ans c'est très jeune et j'ai déjà le physique d'une adolescente. La meuf de Julien m'a trouvé une tenue ultra sexy qui me permet de passer n'importe quel contrôle de vigil. Malheureusement, il aura suffi de quelques secondes. Tout devient fou, je cri, je hurle, je me débats. Les mains sont sur moi, je sens ma jupe être relevée. Je ne vois rien, car trop de larmes coulent de mes yeux. Je crie encore et encore priant pour que ça cesse...
« Ma chérie réveilles-toi ! Hurle la voix douce de ma mère. Ce n'est qu'un cauchemar, allez ma chérie ouvre les yeux.
_Je ... oh maman, je suis désolée de t'avoir dérangé... je souffle désemparée et secouée par les sanglots. C'était horrible, maman, horrible...
_Je suis là ma puce, c'est fini. »
Elle me prend la tête et la pose sur ses genoux en me caressant les cheveux. Ça faisait presque deux mois que je n'avais pas refait se cauchemar...Ou plutôt devrais-je dire ce souvenir. Je tremble de tout mon corps et je n'arrive pas à penser à autre chose.
« Willie, tu devrais peut-être retourner voir le spécialiste, me conseille-t-elle à contrecœur.
_Ça fait cinq ans Maman, je ne comprends pas pourquoi je n'arrive pas à m'ôter ce truc de la tête.
_Ce « truc » comme tu dis, n'est pas une chose anodine et encore moins pour une petite fille, me confie-t-elle. Il faut que tu trouves la force de t'en servir pour avancer. Je pense qu'aujourd'hui c'est l'inverse qui se passe. Tu te punies chaque jour et sa me tue de le dire mais Julien fait comme toi. Tu n'oublieras jamais cette nuit-là, je ne veux pas te créer de faux-espoir, cependant si tu t'accordes le droit d'apprécier la vie comme avant, tu réussiras à l'enterrer au plus profond de toi. »
J'écoute ma mère parler et me cajoler. Sa voix sereine me sécurise et je réussis à fermer les yeux en gardant dans un coin de ma tête ce qu'elle me dit.
***
Grosse révélation dans ce nouveau chapitre... vous vous en doutiez?
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Au plaisir de vous lire,
Mcie
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Moi, le rugby et les autres...
Roman pour Adolescents" Mademoiselle Lacourt, je ne vais pas vous le répéter cinquante fois, entendis-je une voix s'impatienter. Vous n'êtes pas dans votre lit mais bien dans ma classe de philosophie. [...] _Vous savez, je connais le chemin, aucun risque que je ne me pe...