28.

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Je suis mal à l'aise et je garde les yeux sur les bracelets que je suis en train de triturer à mon poignet. C'est comme si à chaque fois je recommençais à zéro.

« J'ai vu ton message en sortant de l'infirmerie, je n'avais....

_Oublies mon message, je suis désolé de ne pas avoir pensé qu'il avait pu t'arriver quelque chose. Je suis un piètre ami ! Dit-il en colère contre lui-même. »

Sa réaction me prend au dépourvu.

« Mais non voyons...je... tu ... si tu es un très bon copain ! Enfin quand je dis copain tu as compris, je veux dire ami, hein ! Je balbutie à la vitesse de la lumière.

_Je n'ai pas tout compris, peut-être que si tu souffles un bon coup ça ira mieux, dit-il amusé et attendri avant de reprendre plus sérieusement. En attendant, tu ne me regardes pas quand tu me dis ça, ça prouve à quel point tu dois m'en vouloir. »

Comment sortir de ce pétrin ?! En plus, d'avoir l'air d'une cruche et de l'obliger à venir manger avec ma famille maintenant il pense que je ne le regarde pas parce que je lui en veux !? Il est clair que je vais devoir améliorer mes rapports aux gens.

« Ce...ce n'est pas ça Thomas ! Je crie presque à cause de mes bégaiements. Tu .... Je ... Tu me mets mal à l'aise et je ... »

Ma phrase est complètement inaudible mais ça ne le dérange pas. Il pose sa main chaude et douce sur la mienne, m'empêchant ainsi d'arracher mes bracelets.

« On a déjà eu cette conversation Willie, tu n'as pas à être mal en ma présence. C'est même l'inverse de ce que je veux que tu ressentes quand je suis avec toi ! »

Je me souviens très bien, c'est ce fameux matin où il a compris que je cachais un lourd secret. Heureusement, il n'a pas retenu les mêmes choses que moi. J'inspire profondément, puis souffle en posant mon autre main sur la sienne. Je relève tout doucement la tête, en essayant de garder mon calme. Son torse musclé est juste sous mes yeux et je commence à apercevoir son menton mal rasé. Je me bloque quelques millisecondes sur sa bouche rosée. Ça me tue de l'avouer mais je les gouterais bien...au moins pour savoir si ses lèvres peuvent m'enivrer d'avantage encore que son parfum à la cannelle. J'ai peur, peur de ses yeux, je ne sais pas si je suis prête...

« Encore un petit effort, me souffle-t-il en posant sa main libre sous mon menton comme s'il avait senti mes doutes. »

Un de ses doigts dépasse sur ma joue et il me la frôle tendrement m'incitant ainsi à continuer mon avancée. A cette vitesse, je peux discerner chaque détail que je n'avais jusqu'à présents pas relevé. Une ancienne cicatrice sous sa pommette et son nez très fin, presque féminin. Je lui aurai bien demandé comment il se la soit faite mais je sens que ce n'est pas le moment. Je prends une dernière inspiration comme si j'allais sauter dans le vide et je fini par me faire électrocutée par ses deux petites iris. La chaleur est montée de cinq degrés d'un coup et je le rouge me monte aux joues. Sa main se déplace, caressant délicatement mes rougeurs comme s'il s'agissait de pierres précieuses. Sa bouche est entrouverte et je sens son haleine me chatouiller les narines mettant, ainsi, tous mes sens en éveil. Son regard est si doux que je peux me bercer dedans et en même temps si sombre que je lis son désir comme un livre ouvert. Tout se bouscule dans mon cerveau et je n'arrive pas à me décider si je dois m'arrêter là ou si je fois le laisser faire. Il ne veut pas me brusquer c'est évident, alors il attend avec patiente.

« Tu vois, ce n'était pas bien compliqué, murmure-t-il avec sensualité.

_Euh no...non, je réponds hypnotisée et de plus en plus attirée par ses lèvres.

_Hey les gars, désolé de vous dérangez mais il y a les parents qui attendent pour le repas et moi je crève la dalle, nous interrompt Julien sans tact.

_Punaise Julien ! Je m'énerve aussitôt contre lui en reprenant un bon mètre de distance avec Thomas. On ne t'a jamais dit de frapper aux portes ?!

_Ne t'énerves pas commeça petite sœur, tu devrais me remercier au contraire, il répond avant dezieuter vers mon ami de manière suspicieuse. »

Moi, le rugby et les autres...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant