Une fois l'entraînement terminé, je rejoins le coach dans son bureau comme il me la demandait plus tôt. Je frappe par politesse.
« Je t'en prie Wilhelmina, assis toi. Alors comment as-tu trouvé cette cession avec les autres ?
_Euh...je...c'était bien, les filles sont hyper douées et...
_Stop ! M'arrête-t-il aussitôt d'une voix calme mais ferme. Wilhelmina, enfin Willie, Tu es nouvelle dans l'équipe, mais pas dans ce sport. Si tu es ici c'est que nous pensons que tu as ta place parmi les meilleures joueuses de la région. Je ne te le demanderai pas dix fois, arrêtes de t'excuser. En plus, de ce que j'ai pu voir durant l'entraînement, tu es en grande forme sportive aussi j'attends beaucoup de toi. Mon but n'est pas de te mettre la pression, mais tu ne peux pas être timide comme tu l'es à ce niveau de rugby. Tu risques de te mettre en danger et les autres aussi. Je veux que tu profites de cette semaine pour t'affirmer un peu plus. Allez je te libère, rentres chez toi et on se voit après-demain. Bonne soirée la rêveuse.
_Bonne soirée coach. »
Mon frère n'étant pas disponible, j'ai pris le bus pour rentrer. Ça m'a permis de réfléchir un peu à ce que le coach m'a dit. Ce qui est faussement marrant, c'est qu'il n'a fait qu'appuyer un peu plus sur mes fragilités quotidiennes. A savoir que si je ne pète pas un câble en renvoyant tout le monde bouler, c'est que je suis cachée quelque part où personne ne me trouveras. Et cette dernière affirmation fonctionne aussi bien en vrai qu'au figuré. Je dine tranquillement malgré l'heure tardive pendant que ma maman me cuisine sur l'entraînement.
« Et les autres filles, elles sont cool ? Me demande-t-elle en mimant des guillemets.
_Plutôt, elles m'ont pas laissé dans la panade et je ne les ai pas agressé gratuitement donc on peut dire que ça va, je réponds avec un sourire entendu. Et je t'ai pas dit ! Dans les toutes les deuxièmes lignes de l'équipe, il y en a une qui joue dans l'équipe nationale !
_Waouh, la classe ! S'exclame ma mère. Je suis très fière de toi ma puce. Bon je te laisse finir de manger, moi je fatigue et demain je dois me lever tôt.
_Bisous Maman, dors bien. »
Elle m'embrasse tendrement sur le front et me monte se coucher. Soudain, mon téléphone qui était posé sur le plan de travail vibre.
Thomas : Est-ce que tu veux bien sortir 5 min, stp ?
Thomas : Je sais que tu as lu le message.
Comment ça il sait que j'ai regardé mon téléphone ?! Ah ok, c'est bon j'ai compris... Je jette un coup d'œil vers la porte fenêtre et aperçois mon ami. J'essaye d'afficher la mine la plus exaspérée possible même si en réalité je suis très heureuse qu'il soit venu. J'attrape ma veste et sors.
« Qu'est que tu veux Thomas ?
_Comment s'est passé ton entraînement ? J'étais avec Alice et Romain et tu ne veux pas répondre à ses SMS à priori donc j'insiste un peu, m'explique-t-il. »
Le voir ici après une telle journée est comme une oasis au milieu du désert, on ne peut que l'apprécier ! Il est quand même très beau avec ses cheveux en batailles et sa mâchoire carrée. Je ne sais pas si c'est parce qu'il est tard et que je suis fatiguée, mais tout dans mon cerveau me dit de lâcher prise.
« Ça va Willie ? Parce que tu à l'air, comment dire, ailleurs ?
_Il y a pas longtemps que je suis rentrée et je suis épuisée, je lui explique en prenant le ton le plus calme possible. Je suis contente que tu sois venue, en plus je dois absolument mettre de l'ordre dans mon cerveau et dans le tien. Suis-moi. »
Je lui tends la main qu'il attrape sans perdre une seconde. Il a la paume chaude et je sens les palpitations liées à sa présence, battre dans les veines de ma main jusque-là. Nous nous asseyons sur la balancelle de mon jardin. Il n'ose pas s'approcher de moi, sûrement de peur que je le rejette. Je prends donc les devants et colle nos cuisses de façon à ce qu'aucun espace ne se mette entre nous. Je plante ensuite mes yeux dans les siens et tente plusieurs fois d'ouvrir la bouche mais aucun son n'en sort. Je suis bloquée tandis que lui semble m'encourager du regard. Il pose sa main sur ma jambe et fait des petits cercles apaisant avec son pouce. Ce contact me fait rougir et je préfère fixer un nain de jardin non loin de nous de peur qu'il voie mon malaise.
« Je ne sais pas comment aborder le sujet Thomas...
_Commençons par le plus simple, est-ce que noussommes toujours ensemble ? »

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Moi, le rugby et les autres...
Novela Juvenil" Mademoiselle Lacourt, je ne vais pas vous le répéter cinquante fois, entendis-je une voix s'impatienter. Vous n'êtes pas dans votre lit mais bien dans ma classe de philosophie. [...] _Vous savez, je connais le chemin, aucun risque que je ne me pe...