Moi, le rugby et les autres...

31.

Thomas : Je suis devant chez toi !

Moi : ok j'arrive laisses-moi 2s O:)

Mon éternel sweat enfilé, je me rue sur la porte d'entrée en essayant de ne pas réveiller mes parents qui ont décidé de profiter un peu de leur matinée. Une fois assise côté passager, il me tend une poche dont l'odeur ne laisse même pas de doute sur sa contenance tellement elle est succulente.

« Bonjour Capitaine, m'accueille-t-il avec un grand sourire. Je me suis dit que tu n'aurais sûrement pas déjeuné ?

_Tu es adorable, je le remercie en lui faisant un baiser spontané sur la joue me mettant mal à l'aise en même temps.

_Je devrais en ramener plus souvent, dit-il avec un sourire coquin tout en faisant marche arrière. »

Je me prends une chocolatine et lui tends le reste.

« J'ai pas spécialement envie de remplir mon sweat non plus...

_Je crois que tu as de la marge et ils sont ultra ample, mon frère avait le même quand il était au Lycée, se justifie-t-il en me taquinant.

Le frère de Thomas est passé, lui aussi, par la section sport de haut niveau rugby et il était dans l'équipe de mon frère. Il s'entendait bien jusqu'à ce que ce dernier décide de faire n'importe quoi et que certains de ses plus fidèles amis lui tournent le dos.

« Comment c'est passé ton entraînement hier soir ?

_Les filles sont un peu sous pression mais j'ai réussi à les rassembler pour la mise en place. J'espère vraiment qu'on va gagner contre « Les guêpes », ça serait une belle récompense pour notre investissement ! Et puis je n'aurai aucun regret à avoir refusé la sélection, je continue avec monotonie.

_Tu as refusé une sélection ?! S'exclame mon ami sur un ton qui n'est pas celui que j'aimerai entendre.

_Oui et je n'ai rien à te devoir donc respires, j'essaye de le calmer aussitôt.

_Mais Will pourquoi tu as fait ça ?! C'est une opportunité en or ! Surtout pour les féminine, on sait tous que c'est galère d'être une femme dans ce sport...

_Stop Thomas, tu ne m'apprends rien, je le coupe. J'ai eu le temps de réfléchir et je sais ce que je fais donc si tu es en colère et que tu m'en veux ça ne changera rien, je suis une grande fille, je prends mes propre décisions, point final ! »

Plusieurs longues minutes plus tard, nous nous garons et il bloque la sécurité de ma portière avant que j'ai eu le temps de l'ouvrir.

« Ça ne m'amuse pas, je râle.

_Je ne voulais pas me disputer avec toi, il m'explique en se tournant vers moi.

_Et bien on peut dire que s'est raté ! Je m'exclame sarcastiquement.

_Je suis allée trop loin et je m'en excuse, je ne comprends pas forcément ton choix. Néanmoins, je le respecte et je te soutiens. Tu me pardonnes ? »

Il me regarde avec ses beaux yeux sombres. Sa main se pose sur ma cuisse et il s'approche de mon visage. Je n'arrive pas à lui en vouloir.

« Tu as un peu de chocolat, murmure-t-il en posant ses lèvres dans la commissure des miennes. »

Il fait très chaud, il suffirait que je bouge d'un millimètre et ma bouche rencontrerait la sienne... Son parfum à la cannelle m'enivre et j'en tremble comme si on était en train de me transfuser ma dose d'héroïne après de long mois de manque. Il se recule mais reste à quelques centimètres, attendant que je lui dise que nous devons sortir de la voiture. Je n'en fais rien, j'ouvre grand les yeux et le supplie du regard comme si toutes mes barrières étaient tombées. Je le vois se rapprocher au ralenti tout en me fixant avec intensité et désir. J'ai besoin de le goûter...

« Pouet-Pouet-Poueeeeeeeet »

Je sursaute et nous nous cognions le front. Je ne peux m'empêcher d'exploser de rire et Thomas aussi en voyant nos têtes ébahies.

« Je crois que c'est le signal, je lui signifie en pointant la jeep bleu roi qui vient de se garer à côté.

_Willie tu nous le rends maintenant ? Plaisante les coéquipiers de Thomas en tapant gentiment sur les vitres.

_Attends, je voulais te demander et tu as le droit de refuser parce que je ne veux pas ...

_Thomas, accouches on va être en retard ! Je l'active en reprenant du poil de la bête.

_Tu veux mettre mon sweat aujourd'hui ? Il finit par me demander.

_Ton sweat ? Tu veux dire comme font les autres avec leurs copines ?!

_Euh oui... »

Et c'est comme ça que durant toute la journée je déambule dans le lycée en arborant le sweat de mon ami.