Brahim - « Tout était écrit »

55.

Dans la peau de Naya

J'ai honte, j'ai honte, j'ai honte wAllah je m'en veux à mort. J'aurais jamais dû accepter de me faire raccompagner par Mehdi wAllah j'ai honte de tout les problèmes que j'ai pu causer.

Je sais que je n'ai rien fait de mal mais en vrai je n'aurais pas dû accepter.

En tout cas Sadji il ne laissera pas passé sa, là il est partit pour me faire la gueule un bon bout de temps.

Ce soir yemma a décidé d'aller chez une de mes tante, elle me demande si je veux venir avec elle mais je prétexte que je suis fatiguée. J'ai vraiment pas envie de bouger, de voir des gens. Si je vais chez ma tante y aura mes neveux et nièces je vais devoir faire genre que tout vas bien. Déjà que je passe ma vie à jouer la comédie quand je peux éviter de devoir faire semblant j'évite au maximum.

C'est crevant vous savez de faire croire au monde que vous allez bien. C'est crevant car votre cœur ne vous suit pas. À l'intérieur c'est mort mais à extérieurement vous faites aux autres que vous respirez la joie de vivre.

Alors que j'étais allongée sur mon lit, lumière éteinte, fenêtre ouverte. Je laissais mes cheveux aller dans tous les sens avec l'effet du temps, j'étais allonger en étoile, écouteurs aux oreilles.

Je réfléchis énormément, je me dis que j'ai vraiment rien à faire dans ce monde. Ah akhi je donnerais tout pour voir ton sourire, je donnerais tout pour que tu sois là, près de nous, pour que tu sois là, pour que tu nous dises que tout vas bien. J'ai mal à la vie, j'ai mal à la mort de ton absence. Elle me ronge énormément, elle me détruit. Je m'en sors pas, j'arrive pas à avancer. C'est comme si ma vie s'était arrêtée le jour où j'ai compris que tu n'étais plus de ce monde. Le jour où j'ai été en âge de comprendre que notre Créateur t'avait reprit c'est vraiment à ce moment là que j'ai sombré.

C'est sur que chacun partira à un moment donner. Mais je me dis que j'ai pas eu assez de moments avec lui, que j'ai pas eu le temps de le connaître suffisamment. J'aurais aimé partager plus avec lui. J'aurais aimé lui rendre tout l'amour que il m'a donner.

J'entends énormément de bruit provenant du salon, je me lève et enfile un foulard rapidement. Je marche tout doucement jusqu'au salon et voit que Nordine et Sadji sont poser dans le canapé.

Moi : Salam aleykûm

Eux : Waleykûm salem

L'ambiance est froide, je ne sais pas ce que il se passe mais j'ai un mauvais pressentiment. Tout le monde a l'air tendu. Je vois que ce n'est pas trop le moment de parler. Mais en même temps maintenant que j'ai cette impression que ça ne va pas, je veux savoir ce que il se passe.

Moi : Vous avez faim ?

Sadji : Non c'est bon t'peux bouger de ta chambre - Dit-il en tirant une latte -

Je ne sais même pas quoi répondre. Je baisse les yeux automatiquement. C'est du Sadji tout craché sa... Toujours très dur, très froid, très distant. En dirait que il me déteste. Je ne sais pas si il se comporte ainsi pour dissimuler les sentiments fraternels que il ressent pour moi ou si il se comporte ainsi tout simplement parce que il ne m'aime pas. Mais c'est pesant croyez-moi. Je ne sais pas sur quel pied danser avec lui, j'ai du mal à faire avec son comportement. J'ai toujours l'impression de ne pas être à la hauteur, de le décevoir. J'ai du mal à le cerner, vraiment beaucoup de mal.

Nordine : Ramène moi à boire stp oukthy

Je me contente d'acquiescer de la tête avec un tout petit sourire. Il est vraiment gentil Nordine, il essaye de détendre l'atmosphère tant bien que mal. Je vais à la cuisine prendre deux verres. Même si il ne veut rien, je vais quand même le servir par respect et je veux que il voit que moi je n'ai rien contre lui. Je m'abaisse sur le tapis et me retrouve assise à genoux, sur mes pieds. J'ouvre la bouteille de coca et commence à en verser dans les verres quand Edine sort de nul part, je ne savais même pas que il était rentrer. Je pensais que il était encore avec ses collègues en train de taper un foot.