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Dans la peau de Médina

Salam la familia, ici Dîna en direct gueh (rires)

Ça fait maintenant un ans j'crois que j'suis dans cette cité, j'avais même pas fais attention... Ça va j'ai réussis à m'y adapter même si ma cité à Marseille, c'est pour la vie, j'ai grandir là-bas, j'ai fais toutes mes pires conneries là-bas, c'trop ma cité d'mon cœur sa ! J'me suis fais quelques potes ici, juste ce qu'il faut parce que sah c'est pas trop mon truc d'avoir milles et uns potos. C'est une perte de temps surtout qu'en amitié en est souvent déçu... Tu penses trainer avec les vrais puis après tu t'rends compte que ça t'met des couteaux dans l'dos. Vaut mieux marcher en comité restreint quitte à être seule que mal accompagné.

Dix neufs piges maintenant... Qu'est-ce que le temps passe vite, truc de degun sa race. Chaque année c'est une année de plus sans l'padré, j'vous explique même pas à quel point c'est diffcile... J'crois que j'suis jamais arriver à faire mon deuil, j'suis toujours là à penser à lui, h24 dans mon vocère. J'cache mes faiblesses par des rires, des sourires mais w'Allah qu'au fond j'suis détruit.

Y a pas longtemps de ça y a eu le décès de Sofiane Allah y rahmo, c'était un gars de la cité à côté de celle-là où j'vis. J'le connaissais pas mais sa miskin pour ses proches... À c'que j'ai compris il s'est donner la mort après la mort de son zinc. Il s'est sucider... W'Allah ça fait froid dans l'dos. Des histoires un peu similaire à celle-ci à Marseille, j'en ai vue pleins... La rue elle détruit nos frères à un point même de non retour ou parfois la mort semble être leurs seuls échappatoires. Quand j'vois tout c'qui c'passe ça m'donne envie d'me barrer loin sérieusement ça me fane tout ça. Toujours la misère, toujours et encore toujours.

La cité c'est une prison à ciel ouvert...
Même lorsque tu aimerais respirer, prendre l'air t'es rattraper par la té-ci et les aléas... Chienne de vie.

Aujourd'hui j'dois aller dans mon niveau lycée, j'vous ait dis que j'avais redoubler je pense et sinon bah j'ai redoubler mdr donc j'suis en terminal. J'avais un lycée l'année dernière pour ma première mais zehma ils ont pas voulu me garder à cause de "mon comportement" donc ils m'ont tej et tout l'été j'ai pas chercher de lycée donc à la rentrée j'étais sans lycée et j'ai dû aller voir l'académie tah la khra pour qu'ils m'aident à trouver un lycée. J'me retrouve encore une fois dans un nouveau lycée, j'les comptes même plus mes lycées (rires), j'en ai tellement fais. J'avoue que j'suis une terreur mais ça va c'pas comme si zehma j'me battais, j'manquais de respect au profs ou heja comme ça. C'est juste je sèche ou sinon j'parle beaucoup des trucs comme ça. Rien de méchant (rires) ! Donc comme je disais j'dois aller à mon nouveau lycée c'est mon frère, Hichem qui va m'accompagner. Il devait être 8h du sbah un truc comme ça, j'devais y être pour 9h30. Mon frère il croyait que j'étais déjà réveiller parce que y'avait de la lumière dans ma chambre mais même pas wesh j'étais allonger sur mon lit, la bouche ouverte à dormir en toile de mer mddr.

- wesh hagouna ! Réveille toi là ! Il est 8h du sbah, t'vas être en retard !

Il m'a secouer en dirait j'étais une bouteille gueh (rires), il m'a foutu grave le mort en plus j'suis archi pas du matin là !

Moi : hin.... Laisse moi là, J'DORS.

Hichem : (mini rire) Eh met j'crois t'as pas capter en faite

Pendant un bon deux minutes plus de bruit, j'ai cru il avait lâcher l'affaire sans faire attention à sa dernière phrase mais j'aurais dû m'en douter. J'me suis retrouver avec d'la moussa à raser dans les cheveux, sur mon corps. Sah j'avais le seum, ça m'a vénère de fou. Moi le matin faut même pas me chercher.

Moi : t'es sah là ?! Vas-y nashave d'ma chambre

Hichem : surveille ta bouche steuplait avant que j'te hagar

J'lui ait même pas répondu et j'suis partis à la douche, je l'entendais rigoler se hagoune... Il aime trop s'foutre de moi. J'me prépare vite fait, survêtement, parka, nike air, ma pochette et mon quatre couleur et sayé hein.

Yemma : benthi t'fais pas les bêtises hein, tu travailles bien à l'école. D'accord ?

Moi : oui mama

J'lui fais un bisou puis elle parle deuspi avec mon frère, on s'dit au revoir et on bouge direction s'nouveau foutu lycée... On était dans la voiture de mon reuf, quand il baise le son d'la radio et me dit :

Hichem : Eh mais w'Allah que si tu fais n'importe quoi là-bas tu verras. Sah fais hendek sinon on verra.

Moi : hum

Ça promet se nouveau lycée hein... T'façon menace ou pas du reu-fré j'sais que j'vais vite décrocher. L'école et moi sa fait deux, à trop avoir côtoyer la street j'peux plus m'en passer. J'ai délaisser les cahiers pour aller trainer.

Brahim - « Tout était écrit »Où les histoires vivent. Découvrez maintenant