Here we go again (one shot & histoires courtes)

In Your Arms•Larry

Point de vue de Louis

"Harry."-Louis

"Bébé, réponds s'il te plaît.. je suis à deux doigts de recommencer.."-Louis

"Harry, s'il te plaît. Il faut vraiment que tu rentres."-Louis

"Je ne peux pas laisser mes élèves en plan, Louis.. Respire, et éloigne cette lame de toi."-Harry.

"Ce n'est pas une lame que j'ai entre les mains."-Louis

Harry sort en trombe de la salle de cours dans laquelle il enseigne, laissant ses élèves qui sont tous adultes, en plan.

Il faut qu'il rentre.

Il sort de l'établissement et saute dans sa voiture puis démarre avant de rouler à toute vitesse jusqu'à chez lui.

Arrivé au parking, il sort de sa voiture et la verrouille avant de prendre l'ascenseur et d'arriver au quatrième étage. Il sort ses clés de la poche extérieur de sa veste et tente maladroitement d'ouvrir la porte d'entrée.

Une fois que c'est fait, il ne prend même pas le temps de la refermer et se précipite dans la chambre qu'il partage depuis une bonne dizaine d'années maintenant avec Louis, son époux.

Harry est enseignant dans un collège pour adultes, il enseigne principalement la psychologie.

Louis lui, est éducateur de la petite enfance de base, puis s'est reconverti dans l'enseignement, il enseigne l'anglais aussi au collège désormais.

Ensemble, ils ont trois enfants, trois garçons âgés de huit à quatre ans.

Un mariage heureux, une belle carrière et trois beaux enfants serait synonyme d'une vie heureuse, voir parfaite.

Malgré ça, Louis n'est pas heureux. Ça n'a rien à voir avec sa famille, ni sa carrière actuelle, mais plutôt.. son passé, son parcours pour arriver là où il est aujourd'hui. Il y a quelque chose qui le ronge, et ce depuis des années.

Et Harry n'a pour l'instant pas réussi à mettre la main sur ce qui détruit son époux à petit feu.

Peut-être que son handicap est la source du problème;

Louis est un ancien grand prématuré, pesant 820 grammes à la naissance, pour 26 semaines seulement. Atteint d'une hémorragie cérébrale qui a touché l'hémisphère gauche du corps, ce que l'on appelle; une hémiparésie. La partie du corps touché par l'hémorragie à une force inférieure à la normale, et quelques petites zones du cerveau sont touchées et meurent suite à l'hémorragie. Suite à ça, Louis a deux dys, qui malheureusement sont dans le même domaine.

Dyspraxie: difficulté à se repérer dans l'espace, à se situer.

Dyscalculie: difficulté en ce qui concerne les chiffres, lorsque les calculs deviennent trop complexes.

Malgré tout, ça ne l'a pas empêcher d'avoir les diplômes qu'il souhaite, de tomber amoureux, de se marier et de fonder une famille.

Malgré tout, Harry aime Louis. Il ne cesse de lui répéter qu'il l'aime et qu'il est fier de lui et de ce qu'il est devenu. Alors oui, Louis ne se repère pas toujours lorsqu'il est dans un endroit qu'il ne connaît que très peu, parfois, il faut lui répéter plusieurs fois une consigne où une question parce qu'il ne comprend pas tout de suite. Oui, Louis boîte et marche un petit peu plus lentement, oui Louis peut-être très sensible et vulnérable. Mais ce sont toutes ces petites choses qui font de Louis qui il est.

Et ce sont toutes ces petites choses qui rendent Harry tous les jours encore un peu plus amoureux de son époux.

"Pose-moi ça." Demande Harry, le plus sereinement possible. Effectivement, ce n'était pas une lame que Louis avait entre les mains, mais un revolver.

"Recule, Harry." Demande Louis, sèchement.

"Pose ton revolver d'abord, et ensuite, je reculerai." Louis hoche négativement de la tête.

Harry sait que son époux est une vraie tête de mule, il va devoir s'y prendre d'une autre façon.

"Tu arriverai à m'expliquer pourquoi tu as envie de faire ça ?"

"La réponse est simple, regarde ton parcours et regarde le mien. Je suis juste minable à côté de toi. » Il dit en posant son index sur la gâchette du revolver.

"Tu sais bien que ça ne veut rien dire. Et en plus, ton parcours est magnifique. C'est merveilleux de gagner la confiance d'un enfant, de s'en occuper, d'être son complice, de créer des liens. Je ne sais pas si tu te rends compte à quel point c'est magique."

"Effectivement, c'est quelque chose beau, là n'est pas le problème. Le problème c'est que ce n'est pas ce que je voulais. Et ça, tu le sais." Il dit en retournant l'arme contre sa poitrine. Les mots de Louis sont dur, son regard l'est aussi. Ses mains tremblent, celles d'Harry aussi.

"Louis, pose ce revolver et.. et vient me faire un câlin." Harry sait combien Louis a besoin d'affection, il sait qu'avec lui, son époux se transforme en machine à câlins.

L'expression faciale de Louis s'adoucit pendant quelques secondes, puis redevient dure. Il fronce les sourcils et secoue négativement la tête.

"Tu dis juste ça pour m'empêcher de tirer, tu dis juste ça parce que je te fais pitié. Combien de fois, j'ai voulu te faire un câlin et tu me répondais: " Est-ce que j'ai vraiment le choix ? Et tu sais quoi ? Ça me blessait d'entendre cette phrase sortant de ta bouche, même cette balle me fera moins mal."

"Louis s'il te plaît.. je m'excuse d'avoir été blessant mais tu tiens sincèrement à appuyer sur la gâchette alors..alors qu'il y a trois enfants qui portent ton nom de famille, qui ont besoin de toi ?" Cette question prend Louis au dépourvu, pour la seconde fois. Son expression faciale s'adoucit à nouveau, et ses sourcils se froncent.

Il se sent incapable de laisser ses trois enfants, c'est pour eux qu'il résiste.

Mais il n'allait pas laisser cet argument avoir raison de lui, et donc repris sa mine dure, et froide.

"Ne mêle pas les enfants là dedans, et de toute manière, ils t'ont toi. Ils n'ont pas besoin de moi."

Louis est au bord des larmes, Harry sait qu'il a touché un point sensible.

"Les enfants ont autant besoin de toi que de moi Louis, ils t'aiment. Tu es leur père, aussi."

Louis laisse les larmes le gagner, silencieusement.

Il déteste pleurer, encore plus lorsque ça arrive devant l'homme qu'il aime.

"Et moi aussi, je t'aime. Moi aussi j'ai besoin de toi, tu es mon mari, après tout."

"Si je devais choisir, ce serait dans tes bras que j'aimerais mourir."

Harry n'a pas le temps de répondre, Louis tire. Il s'effondre. Harry le rattrape, juste avant qu'il ne touche le sol. Louis sourit faiblement avant de laisser ses yeux se fermer, il a obtenu ce qu'il voulait.

Harry sort son portable de sa poche et appelle une ambulance, mais se rend compte qu'il est déjà trop tard pour son époux.

Harry laisse les larmes le submerger, Louis n'aurait pas aimé voir ça, car, mourir dans les bras de son époux était ce qu'il avait souhaité.

Fin.