Chapitre VIII

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Une chaleur agréable se diffusait autour de moi. Je me réfugiai encore un peu plus près d'elle, poussant un grognement de satisfaction. Progressivement, j'eus la sensation qu'elle m'entourait, et je me mis à ronronner doucement, heureux. Il y avait quelque chose qui me donnait l'impression d'être, pour une fois, là où était ma place. C'était quelque chose que je n'avais jamais ressenti aussi profondément. Les seules fois où j'étais bien, c'était lorsque Hermione et moi lisions au coin du feu dans la tour Gryffondor et qu'il n'y avait personne - en même temps, à cinq heures du matin... Mais là, c'était tellement plus, comme si le monde était enfin droit et plus à l'envers.

Cependant, j'avais un mal de tête tout simplement horrible et les yeux qui collaient désagréablement. Mes cils me donnaient l'impression d'être liés entre eux avec de la colle hyper puissante – ou avec un Collaporta, parce que la colle, cela se décollait. Un Collaporta, c'était plus compliqué. Par Merlin, qu'est ce que ma tête me faisait mal... Comme à chaque fois que je pleurais. Un frissons de dégoût me traversa. J'avais été tellement pathétique, à pleurer comme une madeleine dans les bras de mon Alpha, c'était incroyablement gênant. 

Il n'aurait pas du me voir comme ça, il n'aurait jamais du voir ça. Ce n'était pas digne à la fois de Voldemort et à la fois d'un Alpha. Bon sang... J'étais répugnant. Mais en même temps, j'étais tellement soulagé... Si l'on m'avait enlevé des poids de dix-huit tonnes des épaules, le résultat aurait été le même. Certains disaient que parler permettait de se libérer. Et bien, c'était foutrement vrai. Jamais je n'avais pu dire tout ça à Hermione, tout ce que j'avais sur le coeur. La peur de la décevoir, sans doute, ou de ne pas pouvoir continuer à tout endurer et tout cacher si quelqu'un était dans le secret. Enfin, maintenant, Tom l'était...

Un léger touché vint se poser sur ma joue, passant et repassant. C'était doux, tendre, et mon ronronnement se fit plus fort alors que je tendais le visage vers la caresse. Cela devait être une main, et par Merlin, jamais une main ne m'avait touché avec autant de tendresse. Jamais une main ne m'avait touché délicatement tout court. J'avais eu les coups de mon Oncle et de Dudley, les touchers dégoûtés de tante Pétunia. Ron me donnait de grandes claques sur les épaules, un peu comme tous les Gryffondors. Hermione et moi ne nous touchions presque jamais, la jalousie de Ron nous empêchant de faire la moindre chose amicale. 

Il y avait également eut les mains de Dumbledore qui se posaient sur mon épaule, celles qui voulaient dire tu peux tout me dire mon garçon mais qui avouaient sans le vouloir tu es ma marionnette et je vais tout savoir sur toi pour mieux te piéger. Un frisson de peur incontrôlable me traversa et je me collai un peu plus contre la main qui s'était figée sur ma joue, tendue. Un mouvement se produit contre moi, accompagné d'un froissement de draps délicat.

Une bouche se posa sur la mienne, et je répondis au baiser alors qu'un parfum épicé arrivait jusqu'à mes narines frémissantes, me faisant frissonner de bien être. Dans les bras de mon Alpha, je me sentais aimé, protégé, et c'était quelque chose de si rare que j'avais la sensation de flotter sur un nuage. Bon sang. Comment avais-je pu vivre sans ça ?

Ah, oui.

Je ne vivais pas. Je me contentais de survivre.

Lorsqu'une langue vint se promener sur mes lèvres, je les ouvris en même temps que mes yeux, tombant sur deux océans carmins. Le regard de Tom était si intense, et j'avais l'impression qu'il voyait mon âme à travers moi, ou du moins, mes pensées, ce qui devait sûrement être le cas. Après tout, j'étais un piètre Occlumens. Quand il prit les rênes du baiser, je me laissai faire avec un plaisir non feint. Jamais je n'avais aimer diriger les choses, je préférais avoir un but fixé et me dépatouiller pour l'atteindre. Mais là, Voldemort avait le contrôle, et c'était horriblement agréable. Son corps autour du mien faisait comme un rempart au monde extérieur, et j'appréciais le sentiment de sécurité qu'il dégageait. L'homme qui était censé être mon pire ennemi était mon Alpha et me protégeait.

Héritage problématique, ou pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant