Chapitre XVII

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Non d'un hippogriffe. Comment avais-je pu être si stupide ? Évidemment que mon Oméga n'était pas capable de manger directement un repas complet ! Il venait de passer une bonne semaine dans mes cachots sans presque rien à manger, et avant cela, il était chez ses moldus, alors il ne devait sûrement pas avoir eu de quoi se nourrir normalement. Son estomac ne pouvait pas encaisser comme cela un repas normal, et moi, je lui avais fait prendre une assiette complète.

Un grognement de frustration m'échappa et Harry gémit doucement dans mes bras, cherchant à se relever. Réagissant immédiatement, je me relevai en lui faisant faire un demi-tout dans mes bras pour qu'il puisse s'appuyer sur moi-même

- Lavabos, marmonna-t-il d'une voix rauque, trop rauque par rapport à d'habitude.

Sans la moindre hésitation, je l'aidai à avancer vers ceux-ci, et même si à chaque pas il reprenait de l'assurance, je ne le lâchai pas, agacé contre moi-même de ne pas avoir vu le problème. Les mains légèrement tremblantes, Harry se pencha pour se rincer la bouche et se laver les dents avec une deuxième brosse à dent que je venais de faire apparaître. Son visage reprenait peu à peu des couleurs, et en rinçant sa brosse à dent, mon Oméga me lança un regard contrit.

- Tu aurais dû me le dire, lui dis-je en passant une main sur son front, vérifiant qu'il ne s'était pas rendu réellement malade.

- Mais... je ne voulais pas t'embêter avec ça, grogna Harry en fronçant légèrement le nez.

J'arrêtai mon geste, mes doigts reposant sur sa joue, alors que je fixai mon Oméga avec surprise. Je finis par secouer la tête en levant les yeux au ciel.

- Par Merlin, soupirais-je. Stupide Gryffondor.

Harry poussa un cri indigné alors que je l'attrapai par la taille, le collant contre moi en le soulevant. L'indignation se mua en surprise et mon Oméga enroula ses jambes autour de mon bassin, sa voix montant un instant légèrement dans les aigus.

- Hé – Tom, qu'est ce que tu fa-

Le mot du garçon s'étouffa à moitié dans sa gorge quand je le jetai dans le lit où il rebondit légèrement. Je claquai des doigts, changeant nos tenues sans dire un sort. Je ne savais pas ce que portait mon Oméga pour dormir alors je lui avais simplement laissé un pantalon de pyjama en soie noire – j'adorais la soie. Puis, lorsque je relevai les yeux sur le visage de Harry, un sourire en coin vint prendre place sur mes lèvres. Il ne semblait pas capable de détacher ses yeux de moi, et c'était diablement satisfaisant. J'aimais l'idée qu'il ne puisse s'empêcher de me regarder. J'aimais l'idée qu'il soit dépendant de moi. J'aimais l'idée qu'il soit mon Oméga.

- Tu aimes ce que tu vois, chaton ? Demandais-je d'une voix rauque sans vraiment m'en rendre compte.

Pris sur le fait, Harry détourna brusquement le regard en rougissant, ses oreilles penchant sur le côté à cause de la gêne. Il voulut ouvrir la bouche pour répondre, mais celle-ci resta ouverte sans qu'aucun mot n'en sorte.

Cependant, je ne m'en préoccupai pas vraiment, parce que, sous mes yeux, la magie de mon Oméga se mélangeait à son âme et les deux chantaient doucement et j'en perdait toute faculté de penser.

La magie d'un sorcier était faite d'une substance toujours moins gazeuse qu'une âme ; celle de Harry, aux reflets rouges et verts, était un assemblage de rubans, comme je l'avais vu sans mes cachots. Ici, elle paraissait en bien meilleur état, et des filaments s'enroulaient autour de son corps avant de rejoindre le mien, touchant l'intérieur de ma peau pour rentrer en contact avec ma magie, me faisant frissonner, puis repartaient lentement, remplacés par d'autres. Sa magie vibrait lentement, en accord avec son âme, et c'était quelque chose de magnifique.

Héritage problématique, ou pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant