Héritage problématique, ou pas

Chapitre XXIV

J'étais en train de pleurer. C'était totalement pathétique et nullissime. Mais j'étais quand même en train de pleurer, parce que je ne pouvais pas faire autrement, et que j'avais l'impression d'avoir mon cœur déchiré.

De ma main libre, je m'essuyai rageusement les joues, alors que, de l'autre, je raffermis ma prise sur l'avant bras de Tom, que j'avais attrapé juste avant qu'il ne quitte le lit. Je ne pouvais pas... je ne pouvais pas le laisser partir, je ne pouvais pas – il ne pouvait – c'était mon Alpha.

Pendant de longues minutes, j'avais cru qu'il regrettait tout, puis, les choses s'étaient emballées, et j'avais eu mal. Pas physiquement mal, mais j'avais eu mal parce que Tom était en colère à cause de moi.

Et... il n'y avait quelque chose qui ne sonnait pas juste. Pas bien. Et tout cela était ma faute, la mienne.

En plus, il y avait sa culpabilité qui me brisait un peu plus à chaque instant. Un fossé gigantesque venait de se créer entre mon Alpha et moi, comme s'il venait de me prendre une moitié de mon âme – et je voulais dire littéralement. Comme si j'avait été scindé en deux. Cette sensation était tout simplement atroce, et elle se faisait plus puissante à chaque instant. Je n'avais jamais expérimenté quelque chose comme cela, et par Merlin, j'aurais voulu ne jamais connaître cette douleur. Avec un geignement incontrôlable, je finis par lâcher le bras de Tom pour me recroqueviller vers la tête du lit.

J'avais honte de mon comportement, terriblement honte, mais c'était tout simplement plus fort que moi, je ne pouvais pas tenir si mon Alpha me repoussait. Pas alors que j'avais tout lâché pour lui, qu'il était devenu la seule constante dans ma vie chamboulée. Je voulais arrêter de pleurer, faire comme si tout cela ne m'affectait pas, parce que après tout, je ne pouvais pas l'enchaîner à moi s'il ne le souhaitait pas, mais... je n'arrivais tout simplement pas à faire comme si. Je ne pouvais pas. Et il me semblait bien que je ne voulais pas non plus.

- Ne m'abandonne pas, finis-je par murmurer, roulé en boule sur moi-même, n'osant pas regarder dans sa direction.

Mais même si je ne le voyais pas, je le sentais. J'avais beau tenter de le laisser partir, je ne pouvais pas. Je ressentais ses émotions parcourir sa magie et son âme comme de la lave en fusion, mais c'était trop, juste trop, et je poussai un gémissement de douleur, me ramassant encore un peu plus, avant que soudainement, tout ne prenne une forme beaucoup plus rangée, comme si la tempête qui régnait dans l'esprit de mon Alpha s'était calmée, redevenant... une simple brise tranquille. Je me figeai brusquement, respirant difficilement, avant de sentir un corps se rapprocher de moi, se collant contre mon dos.

Il n'y avait plus de colère. Plus d'inquiétude. Plus de peur. Juste... juste de la tendresse, il me semblait. Le silence qui régnait dans la pièce était tout simplement apaisant, reposant, et je me détendis progressivement au bout de longues minutes, calquant sans réellement m'en rendre compte ma respiration sur celle de mon Alpha.

- Nous sommes mal partis, chaton, murmura Tom contre ma nuque.

Sa voix n'avais plus rien de sèche ou de puissante, elle était juste celle de Tom, et je me sentais, tout simplement, rassuré. Cette situation était définitivement putain d'étrange. Rien n'avait de sens. Je me raclai maladroitement la gorge, gardant les yeux fermés.

- Je crois, dis-je d'une voix qui sonna un peu trop aiguë à mon goût.

Mon Alpha frotta son nez contre mon cou, avant de reprendre.

- Ne doute pas de moi.

- C'est plus facile à dire qu'à faire, ne pus-je m'empêcher de lâcher, avant de me mordre la lèvre, tentant d'exprimer ce que je voulais dire par là. Je ... je ressens ce qui te traverses, mais ce n'est pas clair. Je n'arrive pas à déterminer si je suis la cause, ou la conséquence, ou si je suis un simple facteur, ou -