Héritage problématique, ou pas

Chapitre XIV

Mon Alpha me considérait comme étant à lui étant son Oméga étant sien. Par Merlin. Pourquoi cette pensée me donnait l'impression de rouler dans le bonheur, d'avoir trouvé ma place, et d'avoir envie de danser tellement j'étais heureux ? J'avais la sensation de planer haut, très haut, là où seul mon Alpha pouvait m'atteindre.

Bon sang. Ce n'était pas possible que l'Oméga en moi influence tellement mes ressentis.
J'allais absolument devoir faire quelque chose. Mais il y avait le souffle de Tom qui rebondissait contre mon nez, me tirant des frissons ininterrompus, et je devais faire un effort ne serait-ce que pour respirer. Mon corps tremblait presque d'anticipation, et le contact de Tom m'embrasait. J'avais l'impression d'avoir mes veines en sang, et je me retournai comme je le pu pour m'asseoir à califourchon sur mon Alpha, les sourcils froncés. Je ne pouvais pas perdre la tête et me laisser aller encore dans ses bras, pas maintenant... Même si l'idée de le laisser prendre soin de moi une nouvelle fois était des plus agréables et rassurantes.
Mes pensées glissaient entre mes doigts comme de l'eau, et il me fallu plusieurs secondes pour réussir, d'une part, à mettre de côté l'odeur si puissante et envoûtante de Tom, et d'autre part, pour me rappeler de quoi il était question quelques minutes plutôt.

- Pourquoi le lien est encore incertain ? Demandais-je en me concentrant pour ne pas me laisser dispersé.

- Parce que, commença mon Alpha d'une voix plus rauque que d'habitude, et bien plus se – et bien plus rien du tout, parce que notre... attachement émotionnel n'est pas puissant. En dehors de notre relation d'Alpha et d'Oméga, nous n'avons pas d'intimité à proprement parler.

L'explication de Tom m'avait peu à peu refroidi. Cela devenait bien plus clair, et aussi, un peu stressant, à vrai dire. Après tout, par Gryffondor, comment est-ce que j'étais censé aimer Voldemort, et comment était-il censé tout simplement m'apprécier ? Ce n'était pas comme si notre relation précédente était pleine de bonheur de fleurs et de confettis...

Mais est-ce que je pouvais savoir pourquoi l'idée de ne pas être aimé de mon Alpha m'amenait des larmes aux yeux ? Je détournai le regard en me mordillant la lèvre. J'avais l'impression d'avoir un trop plein d'hormones absolument gênant, et c'était réellement lourd à porter. Le moindre des éclats d'émotions que je sentais chez Tom se répercutait dans les miennes, les modifiant sans cesse. Mais mes émotions, pendant des années, je n'avais eu que ça sous mon contrôle, et maintenant, même elles paraissaient ne plus m'appartenir, comme je ne m'appartenais plus à moi même, puisque j'étais à mon Alpha.

Une main puissante et ferme se plaqua derrière mon crâne, retournant ma tête vers Tom qui me fixait en plissant les sourcils. Il ouvrit la bouche pour parler, mes finalement, aucun son n'en sortit. Pourtant, il n'était pas hésitant, et simplement sa prise sur mon corps me le disait.

- Je ne peux pas te promettre grand-chose, chaton, finit-il par dire après un long moment de silence, mais... il me paraît indispensable que un contact physique soit maintenu entre nous, à défaut d'avoir une relation stable pour le moment.

Je m'apprêtais à ouvrir la bouche pour protester, demander ce qu'il entendait par contact physique et comment un contact pouvait par Merlin remplacer une relation au sens émotionnel du terme, mais en y réfléchissant quelques secondes, je dû m'avouer que sa proposition était ce qui semblait le plus raisonnable. L'idée même de retourner à Poudlard, loin de lui, me paraissait totalement impossible et me donnait envie de vomir rien qu'en y pensant. D'un autre côté, je ne voyais absolument pas de quelle manière nous pourrions réussir à avoir une foutue relation. N'importe quelle personne regardant nos passés respectif serait assez intelligente pour dire que non, il était impossible que nous puissions ressentir autre chose que de la haine l'un envers l'autre. ...