Héritage problématique, ou pas

Chapitre XXXII

- Chaton ?

Je relevai la tête vers mon Alpha au bout de quelques secondes, toujours un peu perdu dans mes pensées.

- Ouais ?

Tom fronça les sourcils, semblant me sonder du regard, et je penchai la tête sur le côté.

- Il y a un problème ?

- C'est plutôt à moi de demander cela, non ? Me renvoya-t-il en haussant un sourcil.

- Hein ?

Est-ce que j'avais raté quelque chose ? Mon Alpha claqua de la langue, et je pus sentir une once d'agacement agiter sa magie. Puis, finalement, il posa son ongle sur le bout de ma tempe, et je finis par comprendre ce qu'il voulait dire par cela.

- Non – je, enfin...

Je détournai le regard, assez mal à l'aise.

- C'est juste que... je ne m'attendais pas à cela.

- Mes Mangemorts ?

- Oui, avouais-je, attrapant nerveusement ma queue de chat. Je... Quelque part, je pensais que vous n'étiez qu'une petite troupe de fous sanguinaires mais terrorisés par toi quoi, pas... pas ça. Pas à des gens normaux, qui ont juste l'air de vouloir en finir avec une ère magique.

Je ne me comprenais pas réellement moi-même. Après tout, j'avais bien vu que les membres du premier Cercle n'étaient définitivement pas des malades mentaux – encore que, Bellatrix... - mais juste des sorciers et créatures magiques qui voulaient mettre à néant une hiérarchie entre les différentes espèces. Après, j'avais appris avec étonnement que tout était organisé, et maintenant, je voyais – et bien, je voyais ça. C'était réellement perturbant.

- Comment Dumbledore peut-il ne pas encore avoir perdu face à vous ? Demandais-je en redressant la tête.

Mon Alpha eut une légère moue avant de prendre la parole.

- C'est surtout à cause de ce qu'il représente. La foule sorcière est habituée à cette supériorité qu'elle a sur les autres espèces. Le changement est une chose qui peut-être effrayante, et c'est sur cela que joue Dumbledore. Même si certains de mes Mangemorts sont infiltrés dans le Ministère, comme Lucius, cela ne change pas le fait que Dumbledore compte parmi ses soldats de nombreux Aurors. En fait, c'est de toutes petites choses qui nous empêchent de prendre totalement le dessus sur lui, mais la balance penche de plus en plus en notre faveur.

J'écoutai avec attention les paroles de Tom, et eut un léger soupir de découragement.

- Je voudrais que tout soit déjà fini, avouais-je à mi-voix.

- Tu n'es pas le seul, chaton.

Je relevai brusquement les yeux sur mon Alpha, étonné de sa phrase. Il me regarda un instant silencieusement, avant de hausser les épaules.

- Enfin, là n'est pas l'important, ajouta-t-il en haussant vaguement les épaules.

Tom avança sa main, comme s'il voulait passer une main sur mon crâne, mais son mouvement s'arrêta à mi-chemin, et il rabaissa sa main à ma grande incompréhension. Je fronçai les sourcils, et lâchai un léger grognement, ne réfléchissant même pas à mon action. Je m'avançai franchement pour me retrouver à quelques millimètres de mon Alpha, le fixant droit dans les yeux.

- Chaton ?

- Arrêtes-ça, grognais-je en me redressant pour agripper le col de sa robe.

Je n'aimais pas cela. Il y avait quelque chose qui l'empêchait parfois de finir ses gestes quand il s'apprêtait à me toucher – du moins, me toucher lorsque nous n'étions pas en train de – enfin lorsque nous – bref. Et cela m'agaçait tout de même. Ne sachant pas réellement pourquoi, j'enfouis mon nez dans son cou, m'appuyant sur lui pour pouvoir être assez grand. Son odeur me frappa une nouvelle fois, et je poussais un petit bruit de satisfaction en frottant doucement mon nez contre sa peau.