Je clignai des yeux un instant, ne pouvant m'empêcher d'être étonné par la sorcière – comme à chaque fois que je la voyais, en fait.
- Nous ne devrions pas la faire attendre, chaton. Son caractère est assez... explosif.
- Je crois que j'ai remarqué...
Mon Oméga semblait totalement bouche-bée, avant de froncer les sourcils en relevant la tête vers moi.
- Elle nous a appelés « jeunes » ? Mais quel âge elle peut avoir, pour dire ça de toi ?
- Tu es en train de dire que je suis vieux ?
- Quoi ? Non !
Ma magie frémit d'amusement devant la teinte rougeâtre qui se dessinait progressivement sur le visage de Harry, et avant qu'il ne s'enfonce, je me reculais légèrement, posant une main dans le bas de son dos.
- Elle a deux ou trois fois mon âge, si tu veux le savoir. Mais ne fait surtout aucune allusion à cela devant elle, c'est un sujet, comme dire... épineux.
Mon Oméga ria légèrement alors que nous avancions pour rentrer dans la maison coloniale. Si l'extérieur était moldu, l'intérieur était totalement sorcier – mais pas seulement sorcier, c'était surtout l'intérieur d'une vendeuse de baguettes. Ce n'était certes pas aussi... désordonné que chez Ollivander, mais il y avait tout de même des échantillons d'éléments à baguettes un peu partout, bien qu'ils soient parfaitement rangés.
- Asseyez-vous, les fauteuils sont là pour ça, fit la voix de Violetta Beauvais, même si elle était hors de notre champ de vision. Je vous sers quelque chose ? Du thé, peut-être, vu que vous êtes anglais ?
- Deux tasses seront parfaites, dis-je, indiquant du menton un siège à mon Oméga.
Il s'y assit un peu maladroitement, son regard passant dans tous les endroits possibles et inimaginables qu'il pouvait atteindre de ses yeux.
- Alors, voilà donc le jeune homme pour lequel je dois confectionner une baguette, dit la vendeuse en revenant, posant un plateau sur la table basse alors qu'elle s'assit dans le fauteuil restant. Harry Potter, c'est bien ça ?
- Oui, répondit un peu timidement mon Oméga en attrapant la tasse tendue alors que je récupérai la mienne.
- Parle-moi de toi, jeune homme.
- De moi ?
- Oui. Je ne travaille pas comme Ollivander. Pour associer une baguette à un sorcier, je pars simplement de leur personnalité, et crée ensuite la baguette. Alors, j'ai besoin que tu me parles de toi. Raconte-moi ton histoire, ta magie, ton âme. Du moins, essaye de poser des mots dessus, car cela n'est pas toujours très simple.
Mon Oméga m'adressa un regard confus, mais voyant que je me contentais de siroter mon thé tranquillement, connaissant les méthodes de travail de la fabricante de baguette, il se recentra sur elle, semblant chercher par où commencer.
Il était vrai que j'aurais pu expliquer à mon Oméga comment travaillait Violetta, mais elle m'avait bien précisé que si je venais la voir pour la création d'une baguette à la destination de quelqu'un d'autre, il ne fallait pas que cette personne soit au courant de ses méthodes. Une histoire de première impression. Je n'y comprenais, je devais bien l'avouer, pas grand-chose, mais hé, j'étais Lord Voldemort, pas un fabricant de baguette, moi, et je ne comptais pas le devenir.
Enfin. Je revins au présent en ramenant mes yeux sur mon Oméga, qui avait commencé à parler. Sa voix était douce, comme toujours, un peu comme du satin qui glissait sur la peau. Les seuls moments où j'avais entendu sa voix varier étaient ceux où des émotions particulières le traversaient. Là, elle était simplement plus hésitante, comme s'il n'osait pas réellement raconter son histoire. Ce qui était compréhensible, après tout. J'écoutai avec attention ses paroles, notant ce qu'il laissait sous le tapis, mais je ne l'interrompis pas pour les rajouter. Je savais que, pour Violetta, le langage corporel était aussi important que les paroles, et les crispations qu'avait mon Oméga en parlant de ses Moldus signifiaient ce qu'il ne disait pas.
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Héritage problématique, ou pas
ParanormalVoldemort observa avec un frisson de plaisir l'être tremblotant de froid dans la cellule. Il avait enfin eu Potter. Par contre, il y a des variables qui n'étaient pas prévues, comme un certain héritage. Présence de lemons, et un petit peu de tortur...