Héritage problématique, ou pas

Chapitre XLII

- Chaton ?

Mon Oméga avait les yeux ouverts, mais perdus dans le vide, un fin sourire sur les lèvres, et il était appuyé contre un arbre, sa queue de chat se balançant lentement à côté de lui.

- Harry ?

Il cligna brusquement des yeux, une rougeur apparaissant sur ses joues.

- Tom ? Qu'est-ce que – Ah ? C'est déjà fini ? Me demanda-t-il, ses yeux partant sur le côté alors qu'il se redressait.

- C'est fini, oui, souriais-je. Tu ne t'es pas trop ennuyé ?

- Nan, c'était – huh, c'était beau. Et puis j'ai écrit une lettre à Hermione, aussi, sourit-il. Je l'ai envoyé par Rosy. Je pouvais, au fait ?

Une brusque inquiétude prit mon Oméga, chassant toute sa plénitude.

- Oui, par Merlin, bien sûr que tu pouvais, dis-je, et toute l'angoisse de Harry disparut comme une vague.

Il eut une sorte de ronronnement, avant de se détacher complètement de son arbre, et nous prîmes le chemin du retour vers le Manoir.

- Au fait, chaton, dis-je. À un moment, j'ai eus l'impression que quelque chose t'es passé par la tête, mais je ne parvenais pas à distinguer ce que c'était.

Un rougissement apparut sur ses joues alors que ses oreilles de chat s'abaissèrent.

- Je – hum, et bien... Il se peut que je me sois rendu compte que – je – tu – enfin...

Et bien, on pouvait dire que cela était parfaitement compréhensible.

Humour.

Même les pensées de son Oméga étaient totalement floues, un mélange de couleurs et de sensations et je parvenais seulement à saisir quelques mots qui n'avaient aucun sens les uns par rapport aux autres.

Je posai une main sur les reins de mon Oméga pour l'arrêter alors que nous étions dans le hall principal, et j'appuyai légèrement dans le bas de son dos pour qu'il soit face à moi.

- Je n'ai pas compris, chaton.

- Je -

Harry détourna les yeux quelques instants, s'appuyant pourtant contre ma main, avant de pousser un petit soupir, pour prendre une grande inspiration. Il redressa sa tête, s'approchant d'un petit pas, et ancra ses yeux dans les miens. Son âme brillait derrière ses prunelles, et c'était diablement envoûtant.

- Je – putain, je t'aime, Tom.

...

Mon Oméga plaqua sa main sur sa bouche, sa queue de chat s'agitant furieusement dans son dos alors qu'il devenait totalement rouge.

- Je suis désolé – c'était pas censé sortir comme ça – merde, désolé – je ne -

Harry eut un couinement alors que je pris brutalement son visage en coupe pour l'embrasser fortement. Merde. Quelque chose semblait avoir décroché dans ma tête, et la seule chose que j'étais capable de penser était que mon Oméga, par Merlin, ma foutue moitié, mon Horcruxe, m'aimait. Il n'en avait pas l'obligation, il n'en avait pas...

Par Merlin.

J'eus un grognement qui se perdit dans sa bouche alors que sa langue glissait contre la mienne, chaude et délicate. J'avais l'étrange sensation que le contact de Harry était de l'air qui me permettait de ne pas suffoquer, et je ne pouvais pas quitter sa bouche. Il eut soudainement une sorte de miaulement désespéré en entourant mon cou de ses bras ainsi que ma taille de ses jambes, et je me rendis vaguement compte que j'avais bougé, le plaquant contre une colonne du hall pour mieux le garder contre moi alors que mes mains avaient glissé sous ses cuisses. Mais là, tout cela me paraissait tellement secondaire, la seule chose qui comptait était le fait que tout notre être semblait se lier ensemble pour ne faire qu'un.