Chapitre VII

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Je suis horriblement niais, c'est détestable. Mais le pire, c'était que je pensais ce que je venais de dire. Je souhaitais protéger Harry Potter, le foutu garçon qui m'avais rendu dans un état végétatif pendant plus d'une décennie. Enfin, vu le timide sourire et légèrement rassuré que m'offrit mon Oméga, c'est de quelque chose comme cela qu'il avait besoin. Les jeunes, c'est pas possible. Mais au moins, je pouvais ajouter cela dans la liste des choses à faire si jamais j'avais besoin de le convaincre dans le futur. Dire des mots doux, c'était noté.

Je caressai doucement ses joues de mes pouces en réponse à son sourire tremblant, ne voulant tout de même pas dire autre chose qui ne me correspondrait pas. Elles rougirent adorablement, et finalement, les larmes dans ses yeux refluèrent peu à peu, diminuant la tension dans mon corps. Je n'avais pas réalisé à quel point sentir mon Oméga presque désespéré me rendait fou. Me redressant contre les coussins, je déposai mon menton sur ses cheveux en pagaille, le laissant se blottir contre mon corps.

Une douce chaleur se répandit dans mon estomac, et d'un geste instinctif, je ramenai mes bras autour de lui, caressant sa peau lentement pour essayer de le détendre. Par Salazar, il me semblait tellement fragile et petit contre moi, je ne savait pas comment je devais faire pour ne pas le casser. J'avais l'impression qu'avec un minuscule geste un peu trop brutal, il se briserait entre mes doigts. En tout cas, j'allais définitivement le protéger du monde. C'était mon Oméga, et celui de personne d'autre, et il allait m'être utile. Vraiment, c'était totalement bénéfique pour moi, alors il n'était pas question que je néglige son bien-être. Et cela allait commencer par rendre une petite visite à certaines personnes.

-Cela a commencé vers mes quatre ans.

J'arrêtai le mouvement de mes doigts, surpris – je ne pensais pas qu'il soit déjà assez confiant pour me le dire, même si je comptais me débrouiller pour qu'il le fasse - , puis je recommençai à caresser le dos de mon chaton, attentif à ses moindres mots. Une simple hésitation pouvait indiquer beaucoup de choses, autant que le choix d'un adjectif.

-Dès que fus en âge d'être utile, en fait. Une fois que je marchais et que je savais comprendre des ordres, je devais les exécuter. Au début, je devais juste faire le ménage en temps et en heure, ce n'était pas des choses trop compliquées pour un gosse. Ma tante était plutôt contente, parce que j'arrivais à l'aider à la cuisine sans trop de problème, et elle était satisfaite de ne pas à avoir à m'expliquer plusieurs fois les choses. Ça doit être ce qui m'a sauvé la vie, marmonna Harry, et je le sentis froncer les sourcils contre mon torse.

- Enfin, reprit-il, si je n'y arrivais pas, alors je restais toute la journée dans mon placard. C'était ma chambre. Après, quand je suis devenu un peu plus grand, je m'occupais en plus du jardin. Pas les activités qui nécessitaient une grand force physique ou une taille importante, puisque j'étais minuscule, mais tout le reste. A cette époque, j'avais encore des repas à peut prêt corrects, quelques légumes, de la viande par-ci par là, et même un petit déjeuner certains jours. Mais c'est environ autour de mes huit ans que oncle Vernon devint violent. Au début, ce n'était pas grand-chose, une simple tape sur les doigts lorsque je touchais quelque chose qu'une anormalité comme moi ne devait pas salir. Mais au fur et à mesure, il ne fit plus vraiment attention, et je recevais des coups pour un oui ou un non, un bacon trop salé ou pas assez...

- Et puis Dudley aimait bien me chasser avec ses amis, c'était leur sport favori – leur seul, aussi, ria nerveusement mon Oméga. La chasse au Harry. La plupart du temps, je réussissais à les semer, mais pas toujours, alors dans ces moments là, ils me faisaient avaler de l'herbe ou des graviers, enfin, tout ce qui passait à leur portée. Mais ils aimaient bien aussi me séparer de tout le monde à l'école, histoire de pouvoir me frapper tranquillement et sans risquer de représailles. Au final, je ne pouvais même plus aller à l'école, parce que je boitais un jour sur deux, et comme par ma faute, la bande de Dudley était toujours dissipée, et bien, je me suis fait viré. Au début, cela a énervé mon oncle, et je me suis retrouvé avec un bras cassé, mais tante Pétunia a fait remarqué que de cette manière, je pourrais passer plus de temps à faire les tâches ménagères. Enfin, j'étais juste un moins que rien.

Héritage problématique, ou pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant