Chapitre XXXIII

5.5K 295 13
                                    


Je fixai Fenrir un instant, remarquant immédiatement sa posture inégale que je n'avais pas vu avant.

- Est-tu en état pour lui donner cours ? Demandais-je, et un sourire fit apparaître les dents pointues du loup garou.

- Je vais bien. Ma patte est un peu boiteuse, mais cela n'aura aucune conséquence.

Je hochai la tête, libérant Harry, mais celui-ci resta encore quelques secondes près de moi avant de se décoller de mon corps. Ma magie sembla gémir un instant, s'accrochant à la sienne, avant de revenir tranquillement dans mon corps lorsque je tirai dessus. Je comprenais pourquoi elle faisait cela, mais il n'empêchait que je ne parvenais pas à l'empêcher de le faire.

- Tom ?

- Hum ? Dis-je en fixant mon Oméga qui était sur le seuil de la porte, Fenrir derrière lui.

- On se retrouve pour manger ?

- Oui, Harry.

Un sourire éclaira ses traits avant que la porte ne se referme, et je m'assis dans mon fauteuil en soupirant. Cela aussi faisait parti des choses qui avaient changées. Avant, je prenais toujours mes repas seul – ou avec les membres du Premier Cercle lorsque la situation s'y prêtait, mais cela restait rare. Je demandais de quoi me nourrir aux Elfes de maison, et dix minutes plus tard, j'avais fini, me remettant à travailler. Maintenant, ce n'était plus le cas, puisqu'une certaine boule de poil envahissait mon bureau tous les midis.

Et certains après-midis, également.

Un peu tout le temps, en fait.

Par Merlin...

Je me passai une main sur le visage en tentant de réfréner le sourire qui venait me manger le visage. Mon Oméga m'avait transformé en Poufsouffle. j'allais définitivement devoir aller rendre visite aux portraits des Fondateurs pour leur demander si un Héritage pouvait réellement influer sur le caractère des gens à ce point là. Après tout, ce n'était pas non plus comme si Poudlard m'avait un jour refusé son accès...

Enfin. Je me perdis sans réellement m'en rendre compte dans mes pensées, me reposant sur les émotions de Harry. La première fois qu'il avait passé du temps avec Fenrir, j'avais senti le stress sortir par chacun des pores de sa magie, puis, peu à peu, de la curiosité l'avait remplacé. Je devais avouer ne pas avoir été totalement sûr de moi la première fois que mon Oméga avait été seul avec le loup garou. Après tout, la réputation de ce dernier n'avait pas été usurpée. Fenrir, aussi fidèle et sympathique qu'il pouvait être, appréciait grandement de planter ses dents dans les cous des jeunes gens qu'il croisait – bon, cela restait principalement les personnes qui prenaient sa race pour des vulgaires chiens dont le poil ne servait qu'à orner les cheminées, mais tout de même.

Simplement, quand Harry était revenu avec le loup-garou, et bien, un sourire lui mangeait le visage alors qu'il continuait de poser des milliers de questions, et Fenrir semblait l'avoir adopté. Par Merlin, si cela avait pu être aussi rapide entre mon Oméga et Severus...

Bah. Tout ne pouvait pas être parfait, après tout. Je secouai la tête et fis apparaître un verre de Whisky-pur-feu qui descendit rapidement le long de ma gorge, et sortis les deux dossiers qui me restait. Ils furent expédiés en deux temps trois mouvements, et je me retrouvai, une bonne heure plus tard, à fixer le feu magique de la cheminée, me demandant comment retourner définitivement l'attaque de Dumbledore contre lui-même. Certes, elle n'avait déjà pas eu l'effet escompté, mais je comptais bien la rendre bénéfique pour nous. Et puis... je connaissais la parfaite personne pour faire cela.

Barnabas Cuffe était l'éditeur de la gazette du sorcier, et accessoirement, un membre du Second Cercle. Ceux-ci étaient deux fois plus nombreux que ceux du premier, mais je les avait tout de même triés sur le volet, et comme pour tous mes Cercles, les places n'étaient pas acquises éternellement. Barnabas avait le mérite d'être le seul membre du Second cercle qui avait gardé sa position depuis le début. Je lui avait une fois proposé de faire parti du Premier après qu'un des numéros de la Gazette ait drastiquement modifié l'opinion du peule sorcier sur le Ministère, mais il avait décliné – très poliment, d'ailleurs – ma proposition, avec des arguments recevables. Enfin.

Héritage problématique, ou pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant