Chapitre XXIX

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La porte se referma, et immédiatement, je retournai mon Oméga sur mes genoux. Il résista quelques secondes, mais au moment où j'entourai sa taille de mes mains, le ramenant contre mon torse, des sanglots le prirent à nouveau, silencieux mais déchirants. Harry puait la tristesse et la culpabilité de tout son être, et cela me rendait presque malade. Ce qu'il ressentait tout à l'heure, lorsque je l'avais récupéré après qu'il ait tué Diggle, ce n'était presque rien face à ce qui s'échappait de sa magie et de son âme maintenant.

Et par Merlin, je n'étais pas prêt à faire face à cela. Jamais je ne m'étais senti réellement concerné par la peine des autres, je n'étais pas le genre d'homme qui pleurait parce que les autres pleuraient. Mais là, actuellement, la douleur qui irradiait de mon Oméga me faisait mal, vraiment mal. Comme si elle était la mienne.

Je me sentais... dépassé. Envahi par toute cette souffrance qui résonnait en moi.

Maladroitement, je rapprochai encore Harry de moi même si cela n'était pas possible, posant mon menton sur sa tête alors que ses larmes coulaient dans mon cou. Le garçon ne faisait pas un bruit, et j'aurais presque pu croire qu'il dormait si des tremblements ne secouaient pas ses épaules.

- Chaton... murmurais-je, ne sachant pas réellement quoi dire.

- Ils vont me haïr, Tom, ils vont tous me haïr...

De nouveaux sanglots secouèrent mon Oméga alors que ses mains se crispaient sur le col de ma robe. Je fermai les yeux un instant, déposant mes lèvres sur le haut de son crâne.

- Non, Harry. Ils étaient... choqués. Mais ils ne vont pas te haïr, parce que ce n'est pas comme si tu avais eu le choix.

J'avais utilisé un ton sûr de moi, mais en réalité, je n'en avais strictement... aucune idée. S'il y avait quelque chose que je ne savais pas faire et que je ne regrettais pas, c'était de ne pas être capable de me mettre dans la tête de purs Gryffondor pour comprendre ce qu'ils pensaient et comment ils pensaient.

Harry eut un autre sanglot contre mon torse, et je me mis à caresser doucement son dos, tentant de faire disparaître la peine qui l'inondait, ou, du moins, la diminuer quelque peu. Mon Oméga lâcha un gémissement étranglé, se mettant à baragouiner des paroles sans queues ni têtes, mais je pouvais clairement comprendre tout le dégoût de lui-même qui l'habitait, et cela me serrait la gorge en me donnant une sensation étrange, et totalement désagréable, dans le ventre.

- Chaton, dis-je à nouveau, ramenant mes mains au niveau de son visage pour le redresser.

Les yeux de Harry était rouges et gonflés, des larmes brillantes coulant des coins de ses yeux et de ses cils pour glisser sur ses joues. Il y avait une certaine beauté dans ses traits, comme un ange brisé, et cela me donnait l'impression d'avoir des couteaux dans le cœur. Je détestait cela.

- Je suis là, Harry, dis-je doucement, essuyant ses larmes alors qu'il reniflait, me renvoyant un pauvre sourire.

- Je suis pathétique, n'est-ce pas ? Me demanda-t'il, la voix cassée, et je regretta immédiatement d'avoir laissé Lupin repartir comme cela.

Actuellement, je voulais le voir se tordre sous un Doloris, sous plusieurs Doloris, un bon nombre de sortilèges cuisants, puis l'épingler à un mur avec des pics de bois ou d'acier, avant de faire glisser du nitrate d'argent sur chaque foutu centimètre de son corps, et lui en injecter dans les veines.

- Tom !

Le faible geignement de mon Oméga m'éloigna de mes pensées destructrices une fraction de seconde, mais ce furent les larmes qui coulaient à nouveau sur son visage qui me firent oublier toute trace de torture.

Héritage problématique, ou pasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant