Danseuse pour les Bleus, un rêve depuis petite.

Chapitre 25

PDV DOVE

Je vois le visage de mon frère se décomposer autant que le mien. Et je ne lui ai pas encore tout dit...

- Tu en sais plus ?

- Elle...elle a un cancer...et elle nous l'a caché...depuis 1ans...

- C'est pas possible...

Antoine me prend dans ses bras et j'éclate en sanglots. Il ne manquait plus que ça.

- Il lui reste pas beaucoup de temps...

- On y va.

    Je regarde Hugo et me lève en même temps que lui. Je le suis jusqu'à la voiture et je continue à pleurer tout le long du trajet.

    Je sais qu'il se retient de pleurer mais le moment venu il va le faire. Et ça tombe durant l'Euro en plus...

    Quand nous arrivons à l'hôpital j'avais arrêté de pleurer mais j'allais retomber. Quand nous arrivons dans la chambre et que je vois ma mère allongée sur le lit, je suis dévastée.

    Elle était faible, très faible, avec des cernes et elle avait beaucoup maigrie. Plusieurs machines étaient reliées à elle. Quand elle nous voit, elle sourit.

- Oh mes amours...venez là...

    Je m'approche et m'assois au bord du lit. Je prend sa main dans la mienne pendant qu'Hugo s'assoit de l'autre côté.

- Je vais bientôt partir...vous vous en doutez ?

    La phrase de trop. Je recommence à pleurer.

- Non ma chérie, ne pleure pas...Je veux que vous me promettiez que quand je serais partie, vous ne vous laissez pas abattre et que vous continuiez. Que vous donner tout pour cet Euro. Amenez la France en finale... Hugo, je t'ai jamais dit à quel point j'étais vraiment fière de toi et de ton parcours. Tu resteras toujours mon petit footballeur préféré ! Et je te confie ta petite soeur...

- J'en prendrais soin...je le jure...

Je le vois lâcher des larmes, ce qui me fait pleurer encore plus.

- Et toi Dove...tu es fantastique ! Tu t'es remise de ton accident et tu vas devenir l'une des meilleures danseuses, crois moi. Je veux que tu te battes, jusqu'au bout. Ne te laisses pas abattre...

- Mais...

- Non, pas de « mais » ! Promets-le moi ?

- Je te le promets...

***

    On a attendu toute la journée. Tout à coup, je lève les yeux vers ma mère. Ma main tenait toujours la sienne mais la sienne n'était plus serrée.

- Maman ?

Ses yeux étaient fermés et elle ne bougeait plus.

- Maman ! Maman réveille toi !

La porte s'ouvre et Antoine apparaît avec Hugo. Mais je n'y prête pas attention.

- Non ! Hugo...fais quelque chose ! Maman !!!

    J'éclate en sanglots pendant qu'Hugo pose sa main sur mon épaule. Il essaie de me tirer en arrière mais il n'y arrive pas. C'est seulement maintenant que résonne le « bip » long de la machine.

- Dove...

- Non Hugo !

PDV ANTOINE

    Hugo se tourne vers moi et me demande de m'occuper de Dove pendant qu'il appelle des infirmiers et son beau-père. Je m'approche d'elle et pose mes mains sur ses épaules.

- Dove...

- Antoine...il faut...je peux pas...

- Allez Dove...

    Je la tire vers moi et elle se retourne pour se jeter contre moi. Je la serre et la porte pour sortir de la chambre. Hugo me dit de partir alors je rejoins ma voiture. Je la dépose côté passager et rejoins le volant.

    Dove est restée le regard fixe sur la vitre en pleurant. Quand je me gare sur le parking, j'éteins le moteur et me tourne vers elle.

- Hey Princesse...

- Elle t'aimait beaucoup...je le sais bien... toutes ces années passées à prendre les coups pour moi et mon frère...

- Comment ça ?

- Mon vrai père nous battait...

    Elle tourne la tête vers moi avant que je l'embrasse. Je ne savais rien du tout sur son passé. Alors qu'elle m'en parle ça me fait plaisir.

- Allez...on y va...

    Je vais l'aider à marcher jusqu'à sa chambre. Puis je m'arrête devant sa porte. Dove se retourne et me regarde.

- Bébé tu peux rester...je t'en prie...

    Je sourie à ce surnom. La question ne se pose même pas. Elle me fait un petit sourire quand je rentre dans sa chambre.

    Elle commence à enfiler son pyjama pendant que je me mets en boxer. Elle se faufile sous les draps et je la vois remonter la couverture jusqu'à son nez. Je sourie et la rejoins. Je baisse la couverture et l'oblige à me regarder.

- Je te laisserais pas tomber Dove...

- J'espère...

    Une larme dévale sa joue et je m'empresse de l'effacer. Hors de question qu'elle pleure à nouveau aujourd'hui.

- Allez...repose toi...

Elle se blottit contre moi. Je souris quand je sens ses doigts dessiner les contours de mes tatouages. Petit à petit nous sombrons dans le sommeil.

PDV DOVE

    J'ouvre les yeux et regarde l'heure qu'affiche le réveil. 2h30. Bordel de merde... Je souffle et essaie de me dégager tout doucement des bras d'Antoine pour ne pas le réveiller. Il est tellement mignon quand il dort...

    Une fois sur mes pieds, je n'ai presque plus mal à ma cheville. Je vais pouvoir danser à nouveau mais avec prudence le temps que je n'ai plus du tout mal.

    Je marche jusqu'à la salle de bain pour me mouiller le visage. Et faire redescendre la pression. J'aperçois mon visage atroce dans le miroir. Dévasté par la fatigue et les larmes versées un peu plus tôt dans la journée.

    Je sais très bien que je n'arriverai pas à cacher ces cernes tout à l'heure. Alors je laisse tomber et retourne dans la chambre. Je me rallonge et Antoine vient se coller à moi.

- T'étais où ?

- J'arrivai pas à dormir alors je me suis mouillé le visage...puis j'ai vu ma mine déplorable dans le miroir.

    J'entends un petit rire. Entendre son rire me fais légèrement sourire. C'est à ce moment que j'ai vraiment besoin de lui et il est présent. Pour moi. Je l'aime...