Chapitre 43

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PDV DOVE

Le reste de la journée s'est plutôt bien passé si on oublie la présence de ce fichu plâtre. Et ce soir, il faut se coucher tôt. C'est d'ailleurs pour cela qu'Antoine et moi nous sommes dans mon lit, devant la télé.
La télé n'est pourtant pas la chose qui nous intéresse, elle est simplement présente en tant que fond sonore, puisque nous passons notre temps à nous chamailler et à rigoler. Mais je décide de parler sérieusement.

- Alors, tu la sens comment la finale ?

- Je sais pas. Les deux équipes ont toutes leurs chances pour gagner alors c'est compliqué à dire quoi que ce soit. Faut qu'on se donne plus qu'à fond, plus que tout ces derniers matchs, et qu'on joue en équipe.

- Mais t'es stressé quand même hein ?

- Et bien t'as totalement raison.

- Je stresse aussi, pour vous, et les filles.

- Tout va bien se passer des deux côtés, j'en suis sûre. Même si on ne gagne pas, tout se passera bien.

- Oui, t'as raison. Je suis exténuée alors je propose qu'on dorme ?

- Pareil pour moi alors c'est parti.

Il éteint la télévision et revient dans le lit avant de me prendre dans ses bras protecteurs. C'est fou comme je me sens bien, à l'aise et protégée dans ses bras. Et c'est justement pour cette raison que je m'endors vite, très vite même.

Un bruit se fait entendre dans la chambre, suivi d'un petit « merde ». J'ouvre doucement les yeux suite à l'entente de ces bruits et tourne la tête vers l'origine de ces sons. C'était Antoine. Je me redresse délicatement et l'observe tandis qu'il pose les yeux sur moi.

- Désolé je voulais pas te réveiller...

- T'en fais pas, c'est rien. Qu'est-ce qui se passe ?

- J'en sais rien...

- Allez viens ici.

    J'ouvre mes bras et il vient s'asseoir et se mettre dans mes bras. Je lui fais des papouilles et rallume la télévision.

- C'est le stress...

- De quoi ?

- Si t'es réveillé. C'est le stress.

- T'as sûrement raison...

- Faut te détendre. Fais moi confiance, étant une stressée de la vie je peux t'en donner des conseils.

    Je souris en rigolant légèrement face à ma remarque. Il est vrai que je stresse pour tout et rien. Peu importe l'importance de la chose, je vais être stressée.

- Et toi, pourquoi t'es réveillée ? D'habitude t'as pas le sommeil aussi léger...

- Depuis ces derniers temps je suis comme ça.

- Me dis pas que c'est le stress, ce serait mentir..

- Je crois que...je crois que c'est l'absence de ma mère. Depuis qu'elle est partie je sens que...qu'il y a un truc de parti, d'inexistant en moi. Comme si j'avais perdu une partie de moi.

- C'est compréhensible...c'était ta mère et elle est dans ta vie depuis que tu es née. Elle a tout partagé avec toi, t'as tout donné et t'as soutenu dans tout ce que tu entreprenais.

- Ouais...c'était en quelques sortes mon modèle...j'aurais tellement aimé qu'elle puisse te connaître beaucoup plus...

    Il se redresse et tourne sa tête vers moi. Je souris mais les larmes me trahissent. Et oui, je pleure, mais après tout c'est normal non ? Le décès de quelqu'un c'est déjà difficile mais la perte de sa mère, son pilier, un élément important dans notre vie, c'est d'autant plus dur à accepter et à vivre.

- Eh...pleures si t'en as besoin, ça peut faire que du bien...

- Ouais mais ça me saoule...pleurer pour moi c'est aussi signe de faiblesse pour moi...

- Mais pas du tout...arrête de dire ça...

    Les rôles sont alors échangés et c'est moi qui me retrouve dans les bras d'Antoine. Je décide de tout lâcher et pleure. Ça me fait du bien de relâcher ce poids, cette pression.

    Au petit matin, de bonheur, j'ouvre les yeux en étant encore dans les bras d'Antoine. Je le réveille tout doucement.

- Antoine...allez faut se lever c'est l'heure. C'est le grand jour...

    Il grommelle et finit par ouvrir les yeux. Je lui offre un petit sourire qu'il me rend avant qu'il m'attire contre lui pour m'embrasser et déposer de légers baisers dans mon cou. Je commence à rire tout doucement.

- Allez Antoine arrête...faut y aller ! Faut se préparer !

- On a qu'une vie non ?

- Ouais et aujourd'hui t'as un match à gagner !

   J'arrive à me dégager de ses bras et il souffle. Je me lève, ayant pris l'habitude de ce foutu plâtre, et arrive à prendre des vêtements et entre dans la salle de bain pour me laver. Je sens que cette journée va être longue mais aussi mouvementée...

Danseuse pour les Bleus, un rêve depuis petite.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant