Chapitre 36

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PDV DOVE

Le match était dans quelques heures et je sentais Antoine assez stressé et je sais très bien pour quoi. Demain, l'équipe affronte l'Allemagne. L'équipe contre laquelle ils ont perdu la coupe du monde 2014. La plupart des joueurs avaient fini en pleurs, dont Antoine.

- Eh, ça va ?

- Ouais t'en fais pas...

- Pourquoi j'ai le sentiment que tu me mens ? Tu es stressé pour le match ?

- Je ne peux rien te cacher hein ?

- Non, rien du tout.

- T'as raison...

- Faut pas t'inquiéter, je suis sûre que ça ira très bien.

    Je le rejoins dans mon lit et m'assois sur ses cuisses, mes mains dans sa nuque. J'avais déjà enfilé le maillot de foot avec le nom de mon copain et un short noir. Lui était toujours vêtu de son survêtement d'entraînement.

- J'espère que t'as raison.

- J'ai toujours raison...il faut juste te détendre.

    Il souris tendrement et m'embrasse le bout du nez avant de poser ses lèvres sur les miennes. Et à chaque fois j'ai mon coeur qui bat à tout rompre. Je décide alors d'intensifier notre baiser tandis qu'il pose ses mains sur mes hanches. Je passe mes mains sous son haut de survêtement et il l'enlève. Ses mains se mettent à jouer avec mon maillot quand on toque à ma porte, ce qui rompt notre baiser. Je souffle tandis qu'il rit doucement. Je me lève et marche jusqu'à la porte avant de l'ouvrir.

- Oui ? C'est qui et pourquoi ?

Je découvre Kevin tout souriant et vêtu de son costume.

- Il est prêt le poussin ?

- Euh...non.

Le regard de Kevin se fait rieur. Je comprends vite en voyant mon t-shirt à moitié relevé, mes cheveux défaits et mon essoufflement. Je sens le rouge me monter aux joues.

- Désolé d'interrompre...on s'en va dans une heure et demie. Je venais vous prévenir.

Nous sourions et je ferme la porte après l'avoir remercié. Je regarde Antoine qui était mort de rire.

- Ça te fait rire en plus ?

- Roh aller viens on a encore une heure et demie.

- Puisque monsieur rigole de moi, monsieur n'a cas de débrouiller seul avec ses mains !

Je tourne le dos et vais dans la salle de bain pour faire mes cheveux. Quelques secondes après, le jeune poussin avait fait son apparition. Il s'approche de moi et m'embrasse dans le cou. Je me force à ne pas sourire.

- Tu boudes ?

Je ne réponds pas et continue de coiffer mes cheveux. Il dépose alors plusieurs baisers dans mon cou en passant par mes épaules. Il sait comment me faire craquer... Je dépose ma brosse et me retourne vivement.

- On dirait bien que tu ne boudes plus...

- Fermes là...

Je commence à l'embrasser et je le sens sourire. Ça y est, il est fier il a gagné. Avec n'importe quel autre homme j'aurais gardé ma fierté et jamais je l'aurais laissé gagner mais avec lui j'en suis impossible. Comme si c'était contre nature...c'est instinctif.

- J'ai gagné...

- Si tu continues de parler on aura plus les 1h30...

- T'as raison !

Il me soulève en me tenant par les fesses tandis que je ris. Il nous ramène sur le lit et continue de m'embrasser avant de passer ses mains sous mon T-shirt.

- J'aime quand tu mets ce T-shirt...

- Ah bon ? Et pourquoi ?

- Parce que c'est mon nom dessus.

- Des centaines d'autres filles font la même chose.

- Sauf qu'il n'y a que toi à mes yeux...

Je souris pendant qu'il attaque mon coup de baisers. Je joue vraiment à un jeu dangereux en m'attachant autant...

1h30 plus tard, Antoine avait son costume et son sac et moi j'étais prête avec ma valise et mon sac.

- Allez c'est parti Princesse !

Nous descendons de l'hôtel et montons dans le bus après avoir tout déposer dans la soute. Nous nous asseyons l'un à côté de l'autre et je vais sur mon ordinateur. Antoine met son casque avec sa musique et pause sa tête sur mon épaule. Je répond à quelques mails quotidiens et range mon ordi pour fermer les yeux et sommeiller pendant les quelques minutes de voyage jusqu'au stade.

Au bout d'un petit quart d'heure, nous étions arrivés au stade, toujours autant de journalistes et photographes. J'observais le spectacle de flash à travers la vitre jusqu'à ce que je sois sortie de ma contemplation par une voix dans mon oreille.

- Toujours le même train-train quotidien...

Je souris à l'entente de la voix d'Antoine et hoche la tête comme simple réponse. Nous nous levons de notre siège et descendons du bus. Je prend mes affaires dans la soute et commence à avancer vers l'entrée quand je suis interpellée par une jeune fille et je suis obligée de m'arrêter. C'était une jeune fille en fauteuil roulant. Je m'approche d'elle et m'abaisse.

- Bonjour, comment t'appelles-tu ?

- Lyse...

    Je lui signe alors un autographe à son nom et prends une photo avec elle.

- J'arrive pas à croire que tu sois en face de moi...

- Et si.

- Je pratique la danse aussi...enfin je pratiquais. Je déteste être coincée dans ce fauteuil roulant. J'ai eu un accident et je ne sais toujours pas si je vais pouvoir danser à nouveau.

    Et boum...touchée en plein cœur. Elle a la même histoire que moi on dirait.

- Tu sais, je suis passée par là moi aussi. Si tu aimes vraiment la danse il ne faut pas que tu baisses les bras, il faut que tu te battes. C'est le seul moyen...crois-moi tu peux t'en sortir.

- Merci Dove...et bonne merde pour ta représentation !

    Je ris et la remercie. Cette histoire m'avait mise les larmes aux yeux. Je rejoins tout le monde et Hugo passe un bras sur mes épaules.

- Ça va ?

    Je souris en essuyant délicatement les yeux pour ne pas toucher au mascara.

- Ouais...cette fille est en train de vivre la même histoire que moi ! J'étais obligée de m'arrêter.

- Je comprends très bien t'en fais pas.

    Il embrasse mon crâne et nous rejoignons nos vestiaires respectifs pour pouvoir nous préparer au match de ce soir. Les Bleus contre les Allemands, les Bleues contre les Allemandes.

Danseuse pour les Bleus, un rêve depuis petite.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant